Les tortues marines font face à de nombreuses menaces, causées par l’être humain mais aussi par la nature. Elles sont braconnées pour leur viande, leur carapace ou leurs œufs. Elles souffrent aussi d’autres problèmes liés aux activités humaines : pollution, prises accidentelles dans les filets de pêche, collisions avec des bateaux, lumières des villes qui les désorientent, destruction de leurs habitats, ou encore attaques de chiens et d’animaux introduits comme la mangouste. Ces dangers touchent les tortues à toutes les étapes de leur vie. Le changement climatique (hausse des températures, modification des courants marins, acidification des océans) aggrave encore la situation. L’ensemble de ces menaces combinées est appelé « effet cocktail ».
Toutes ces pressions ont entraîné une forte baisse des populations de tortues marines. Ces animaux ont une stratégie de reproduction basée sur la quantité : ils pondent beaucoup d’œufs très tôt, mais peu de jeunes survivent. Ce déséquilibre entre naissances et morts rend leurs populations fragiles. Face à ce constat, la communauté internationale, les gouvernements, les scientifiques et les gestionnaires ont mis en place des mesures de protection et des actions de conservation.
Au début des années 1990, les tortues marines avaient presque disparu des Antilles françaises à cause de la surpêche. Deux arrêtés de protection totale ont été adoptés : en Guadeloupe en 1991, puis en Martinique en 1993. En 2005, un arrêté national a renforcé cette protection à toute la France. Le suivi scientifique des tortues, sur les plages et en mer, permet aujourd’hui de mieux comprendre leur évolution et de vérifier si les mesures prises sont efficaces.
Mais malgré tout, les tortues marines restent en danger et continuent à mourir en grand nombre.
Toutes les plages de Martinique sont des sites de ponte potentiels, où il est possible d’observer des femelles en ponte ou des nouveau-nés des 3 espèces diérentes : la tortue luth, la tortue imbriquée et la tortue verte.
Pour préserver les nids enfouis sur la plage ou l’arrière-plage, il est important de :
– Ne pas se déplacer ou de stationner avec des engins motorisés sur la plage et l’arrière-plage.
– Ne pas allumer des feux à même le sol sur la plage ou l’arrière-plage.
– Ne pas creuser des tranchées ou gros trous sur la plage ou l’arrière-plage.
– Ne pas enfoncer ou enfouir des piquets ou poteaux dans le sol : l’ensemble des installations devra donc être posé à même le sol.
– Ne pas altérer ou couper la végétation.
– Jeter ses déchets aux endroits dédiés et les emporter.
Tortue en ponte ou lors d’une émergence :
– N’utiliser aucune source de lumière sur la plage (torche, etc.) et surtout pas de ash.
– Laisser une distance d’au moins 10 m avec la femelle en ponte.
– Rester discret jusqu’à son retour à la mer et ne pas faire de bruit.
– Laisser les tortillons rejoindre la mer seuls et à la force de leurs nageoires.
– Rappel : il est interdit de manipuler ou transporter une tortue marine, qu’il s’agisse d’un œuf, d’un nouveau-né ou d’une adulte.
– Une tortue en diculté ? Appeler immédiatement le numéro d’urgence : 0696 234 235 (Réseau échouage tortues marines).
Les bons gestes en mer Les tortues marines sont présentes toute l’année en Martinique. Depuis son embarcation (bateau, jet-ski, kayak, etc.), il est possible d’observer facilement des tortues marines respirant en surface. Pour que les tortues puissent poursuivre sereinement leurs activités (alimentation, repos, déplacement), il est important de :
– Réduire la vitesse de son embarcation en cas d’observation.
– Garder une bonne distance pour éviter tout risque de collision.
– Lors des baignades, observer les tortues en laissant une distance de 5 m entre le nageur et l’animal et éviter de faire des mouvements brusques.
– Tortue en diculté en mer : appeler immédiatement le Cross (canal 16) et surtout ne pas chercher à la manipuler.
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