Haïti et au-delà : impact de la violence des gangs et des crises familiales sur les populations vulnérables

— Par Sarha Fauré —

La situation en Haïti continue de se détériorer sous l’effet de la violence des gangs armés qui ravage le pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de cette violence, un chiffre qui a triplé en un an, passant de 315 000 à plus d’un million de personnes déplacées. Parmi ces déplacés, plus de la moitié sont des enfants, un fait particulièrement préoccupant. Ce phénomène constitue le plus grand nombre de déplacements jamais enregistré en Haïti, et il met en lumière la profondeur de la crise humanitaire.

Les familles haïtiennes sont confrontées à une instabilité qui perdure. Beaucoup d’entre elles ont dû se déplacer plusieurs fois, fuyant la violence des gangs qui contrôlent aujourd’hui 85 % de la capitale, Port-au-Prince. L’impact de cette violence s’étend au-delà de la simple perte de logement, affectant gravement les services essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La situation est particulièrement critique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les déplacements ont doublé en un an, aggravant les conditions de vie des habitants.

L’OIM appelle à une réponse humanitaire urgente et coordonnée, soulignant que la majorité des déplacés dépendent des communautés d’accueil, déjà largement débordées. Ces dernières, qu’il s’agisse d’amis, de famille ou de connaissances, tentent de fournir un refuge à ceux qui n’ont pas d’autre option. Toutefois, de nombreuses personnes se retrouvent dans des sites de fortune, où les conditions de vie sont exécrables. Les camps se multiplient, leur nombre passant de 73 à 108 en seulement un an, et ceux qui y résident souffrent de la surpopulation et du manque d’accès à des services de base.

L’OIM met également en évidence le rôle des expulsions massives de Haïtiens, particulièrement depuis la République dominicaine, où environ 200 000 personnes ont été renvoyées dans leur pays en 2024. Cette situation contribue à aggraver la pression sur un système déjà en crise et intensifie les défis pour l’ensemble de la population haïtienne.

En parallèle, des questions sociales et démographiques font surface dans d’autres régions du monde, telles que la France. En 2023, 23 % des enfants français vivaient dans des familles monoparentales, une proportion en augmentation constante depuis 1990, où elle n’était que de 11 %. Les familles monoparentales, souvent dirigées par des mères seules, font face à des conditions économiques et sociales difficiles, marquées par des taux de chômage plus élevés et des logements souvent suroccupés. Cette situation reflète une tendance plus large de précarité qui touche les familles et les enfants à travers le monde, que ce soit en Haïti, en France ou ailleurs.

La solidarité internationale devient plus que jamais une nécessité pour soutenir les populations vulnérables, qu’il s’agisse des Haïtiens fuyant la violence des gangs ou des enfants grandissant dans des conditions précaires. La communauté internationale, tout comme les États concernés, doit prendre des mesures concrètes pour adresser les causes profondes de ces crises et apporter des solutions durables. L’avenir de millions de personnes en dépend.