« Le désir d’exister », un film de Laure Martin Hernandez et Catherine Farges

Jeudi 19 décembre – 18h30 | Tropiques-Atrium
Entrée libre (sur réservation au : 0696 38 15 25)
Places limitées

Le désir d’exister est un documentaire poignant réalisé par Laure Martin Hernandez et Catherine Farges. Ce film retrace le parcours exceptionnel de Madeleine de Grandmaison, une figure incontournable de la Martinique, dont l’histoire se confond avec les luttes sociales, politiques et culturelles de son époque. À 85 ans, Madeleine de Grandmaison fait une rétrospective de sa vie à travers ses carnets, dans lesquels elle a consigné ses souvenirs et réflexions personnelles tout au long de sa vie.

Ce documentaire offre un regard intime et profondément humain sur sa trajectoire, de ses modestes origines dans le nord de la Martinique coloniale, à sa montée en puissance en tant que militante, puis à son engagement politique comme députée européenne. En se plongeant dans ses écrits, le film met en lumière les valeurs qui ont guidé son action : la justice sociale, la défense de la condition féminine, l’écologie, et l’importance de la culture.

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À travers ses mots, Madeleine de Grandmaison révèle ce qui l’a animée tout au long de son parcours : un « désir d’exister », de se faire entendre et de transformer la société. Un témoignage de détermination et de résilience, qui raconte aussi une époque de transformation pour la Martinique et ses habitants.

Née Madeleine Nol le 27 janvier 1938 au Morne-Rouge en Martinique,  elle est une femme politique, militante et pionnière de la vie publique martiniquaise. Issue d’une famille modeste du nord de la Martinique coloniale, elle grandit dans un environnement où les réalités sociales et économiques de la Martinique colonisée étaient marquées par l’inégalité et l’injustice.

Sa carrière politique débute dans les années 1970. En 1983, elle devient l’une des premières femmes élues conseillères régionales de la Martinique, aux côtés de Pierrette Henrie Arsenec. À cette époque, elle se distingue par son engagement pour la justice sociale, l’égalité des droits et la défense de la culture martiniquaise.

À partir de ce moment, Madeleine de Grandmaison assume des responsabilités importantes. Elle devient, entre autres, présidente de la commission de la culture du conseil régional de la Martinique, sous l’égide d’Aimé Césaire, un mentor et ami. Elle joue un rôle clé dans la création de plusieurs institutions culturelles majeures en Martinique, telles que l’école des arts, le centre dramatique régional et le musée d’histoire et d’ethnographie. Elle est également connue pour sa lutte en faveur du tourisme en Martinique, qu’elle défendait comme un levier pour le développement économique tout en préservant l’identité culturelle de l’île.

Madeleine de Grandmaison se fait également un nom au niveau national et européen. Elle devient députée européenne en 2007, occupant ce poste jusqu’en 2009. Elle est l’une des premières femmes martiniquaises à accéder à cette fonction. Pendant son mandat, elle se bat pour les droits des femmes, pour des politiques environnementales durables et pour la promotion de la culture caribéenne. Son passage au Parlement européen est marqué par son engagement sur des questions essentielles comme l’écologie, la justice sociale et la lutte contre les inégalités.

Son parcours est également celui d’une militante farouche, notamment en faveur de l’égalité des genres. En 1983, en devenant conseillère régionale, elle brise une barrière historique, en tant que l’une des premières femmes à accéder à des responsabilités politiques aussi importantes. Son combat pour l’émancipation des femmes et la reconnaissance de leur rôle dans la société est un des piliers de son engagement.

En 2010, après plusieurs décennies de service en politique locale et régionale, elle quitte ses fonctions de conseillère régionale, marquant la fin d’une ère pour la politique martiniquaise.

Femme de conviction,  elle a toujours fait passer les intérêts de la collectivité avant ses propres ambitions, et son nom est à jamais associé à l’histoire de la Martinique moderne. Sa vie est un exemple de résilience, de lutte et de dévotion envers la justice et l’égalité.

Le désir d’exister nous invite à découvrir l’histoire d’une femme qui a vécu une vie de combat, portée par sa vision d’un monde plus juste et plus égalitaire. C’est un hommage à son héritage et à l’esprit d’une époque marquée par la volonté de changer les choses.

Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir ce portrait intime et inspirant d’une femme qui a consacré sa vie à la défense des idéaux qui lui étaient chers.

Pour assister à la projection, pensez à réserver vos places au 0696 38 15 25.