Mardi 17 décembre, à 18h00, à l’Inspé de Martinique
L’artiste s’inscrit dans une recherche constante sur les interfaces entre les mondes analogiques et numériques, l’humain et le non-humain, à travers des œuvres où le spectateur devient acteur.Par exemple, son Dispositif d’Expérimentation Génétique et son projet Jungle Sphère combinent art, biotechnologie et interactivité, en incitant le public à participer à la création et à l’évolution de l’œuvre. Ces dispositifs technologiques et interactifs permettent aux végétaux de réagir aux stimuli humains, créant ainsi des dialogues invisibles entre l’humain et la nature.
Henri Tauliaut a également une démarche performative en collaboration avec la chorégraphe Annabel Guérédrat, avec qui il fonde le Festival International d’Arts Performance de Martinique.Cette collaboration a permis d’ajouter une dimension supplémentaire à son travail, en fusionnant la danse, la performance et l’art visuel pour explorer de nouvelles formes d’expression et de connexion avec le public.
Son œuvre prend des formes variées : du graphisme à la vidéo, de la sculpture à l’installation interactive, en passant par la performance et le collage. Dans son projet Interfaces, Tauliaut pousse encore plus loin cette réflexion en créant des installations qui matérialisent des rencontres improbables, comme celle entre l’humain et les plantes, ou entre les humains et les entités spirituelles des traditions animistes de la Caraïbe. L’une de ses œuvres phares, Dispositif de Communication entre Plantes et Humains, permet à des fleurs de lotus d’émettre des signaux électriques et lumineux en interaction avec un spectateur, grâce à des technologies telles que les capteurs EEG.
Dans Autel Simbi RA, il explorait la communication avec les esprits à travers un autel interactif inspiré du vaudou haïtien, où le spectateur peut entrer en contact avec l’entité Simbi, gardienne des sources d’eau, via des QR codes et des éléments didactiques. Ces œuvres s’inscrivent dans une recherche plus large sur la façon dont les humains peuvent entrer en relation avec les non-humains, qu’ils soient végétaux, animaux ou spirituels.
L’artiste se définit comme un « techno-chaman » ou « afro-cyberpunk », cherchant à établir une passerelle entre le monde technologique occidental et les traditions animistes et totémistes de la Caraïbe et de l’Afrique. Sa démarche, alliant art et science, interroge profondément le vivant dans toute sa complexité, tout en proposant des réflexions poétiques sur la place de l’humain dans l’écosystème mondial. Toujours en quête de nouvelles formes d’interaction, Tauliaut invite son public à réfléchir sur la manière dont il interagit avec le monde et les autres formes de vie, ouvrant ainsi de nouveaux possibles pour l’art et la pensée contemporaine.