Séances en V.O. à Madiana du 07 au 18 avril 2014

Deux bijoux parmi d'autres. Attention : affichage fantaisiste des horaires sur le site de Madiana!

— Par Roland Sabra —

bethleem

« Bethleem » : passionnant !

Israélien et Palestinien : pour chacun d’eux, pas d’entre deux possible!
2005 à Bethléem, juste après la fin de la seconde Intifada, l’autorité palestinienne tente, sous la pression internationale d’enrayer la militarisation du conflit en réduisant le financement groupes armés du Fatah , les Brigades Al-Asqsa. Une partie de celles-ci compensent le manque à gagner en faisant alliance avec le mouvement religieux Hamas. Dans ce contexte, Razi, un agent de renseignement israélien a noué un contact étroit avec Sanfur, son indicateur, un adolescent palestinien, en manque de reconnaissance, délaissé par son père et dédaigné par son frère Ibrahim militant dissident du Fatah. C’est auprès de Razi que Sanfur croît trouver ce qui lui est refusé du côté familial sans pourtant y renoncer. Il pense tracer son chemin en trahissant un peu tout le monde, en travaillant avec les deux camps. Razi, expert en manipulation se contenterait volontiers de gérer l’investissement que représente sa relation avec son indicateur s’il n’était, contraint par sa hiérarchie, sous la menace d’un grave attentat de le « griller ». 
La force de « Bethléem » est de se présenter comme un docu-fiction haletant, comme un thriller politique. Refusant tout manichéisme le réalisateur israélien Yuval Adler et son scénariste palestinien Ali Waked, construisent un film d’action rapide, haletant et efficace, à partir d’un long travail d’enquête auprès des palestiniens. Le déroulé du film sollicite sans cesse l’attention du spectateur à qui est présenté les différentes logiques et stratagèmes qui s’affrontent dans un refus de tout manichéisme simplificateur. Les acteurs de ce drame qui semble ne jamais vouloir se terminer, ne se répartissent pas en bons et en méchants, ils sont au cœur d’un imbroglio inextricable comme des jouets d’un procès qui les dépasse et les domine.

«Gloria» : une femme libre !

gloria2013, Chili. Santiago. Elle a 58 ans, divorcée depuis une dizaine d’année, elle vit seule. Elle aime danser. La nuit elle écume les boites de nuit. Elle rencontre Rodolfo, séparé depuis  une dizaine de mois de sa femme, Suzanna, et de ses deux filles. Naissance d’une passion, vite brisée sur l’inégalité des situations. Si Gloria est belle et bien divorcée, Rodulfo, comme beaucoup d’hommes, est dans un rapport plus ambigu avec son « ex » (?) dominé qu’il apparaît par la gente féminine familiale.

Gloria, elle aussi est une combattante, Le réalisateur chilien Sebastian Lelio déclare de son personnage « « Gloria est un personnage secondaire, oublié, qui apparemment ne mérite pas qu’on lui consacre un film dans notre société actuelle, c’est ce qui m’a enthousiasmé » et il ajoute « elle est comme Rocky, quand elle prend un coup, elle se relève et elle continue. La vie est une poésie au quotidien, avec un équilibre entre rires et pleurs, doux et douloureux comme la bossa-nova. » Elle va refuser le statut de deuxième femme que lui propose Rodulfo. Dépitée par la lâcheté de son amant elle va se consoler avec ses amies. De Rodulfo elle gardera néanmoins le souvenir d’étreintes amoureuses intenses filmées sans fausse pudeur car comme le précise Sevaxtain Lelio « il ne faut pas hésiter à montrer que des personnes âgées tombent amoureuses et font l’amour, dans un monde obsédé par le jeunisme»

Rafraichissant !