Chikungunya : l’agence européenne des médicaments valide le premier vaccin

Le premier vaccin contre le chikungunya, autorisé en juillet dernier par l’Union européenne, marque une avancée importante dans la lutte contre cette maladie virale transmise par le moustique. Nommé IXCHIQ, ce vaccin vivant atténué présente une efficacité prometteuse et pourrait compléter les stratégies de prévention déjà existantes, notamment contre cette maladie qui, bien que rare en France, reste préoccupante en raison de ses symptômes invalidants et chroniques.

Le chikungunya, causé par le virus CHIKV et transmis principalement par le moustique *Aedes albopictus* (moustique tigre), peut entraîner des douleurs articulaires sévères, de la fièvre, des éruptions cutanées et des troubles neurologiques graves dans certaines formes. Ces symptômes peuvent perdurer sur plusieurs mois, voire des années, dans environ 43 % des cas. Bien que la maladie soit rarement mortelle, ses effets à long terme, tels que des troubles articulaires et une fatigue persistante, peuvent profondément altérer la qualité de vie des personnes infectées.

En France, le chikungunya reste une menace principalement sur la façade méditerranéenne, où la prolifération du moustique tigre se poursuit. On estime actuellement que 78 départements de l’Hexagone sont colonisés par ce moustique vecteur. Bien que des épidémies aient déjà eu lieu, comme en 2006 à La Réunion et en 2014 aux Antilles et en Guyane, la probabilité d’une nouvelle épidémie dans les années à venir est jugée « élevée » par l’Anses.

Le vaccin IXCHIQ, qui nécessite une seule injection, a été testé dans des essais cliniques rigoureux. Selon les résultats de ces études, publiées dans *The Lancet*, 98,9 % des participants ont montré une séroréponse significative après la vaccination, avec une persistance de l’efficacité de 96,3 % six mois après. Ce vaccin est donc particulièrement pertinent pour les populations non exposées aux épidémies précédentes, notamment les personnes fragiles, et pourrait offrir une protection supplémentaire contre la propagation de la maladie.

Cependant, malgré cette avancée, le vaccin n’est pas encore remboursé par la Sécurité Sociale en France, et son prix reste à la discrétion des pharmacies. De plus, les établissements de santé ne peuvent toujours pas l’acheter, faute d’agrément, bien qu’une demande soit en cours.

Il est important de noter que le vaccin est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées. Pour l’heure, la Haute Autorité de Santé (HAS) n’a pas encore formulé de stratégie vaccinale officielle contre le chikungunya, et le produit fait l’objet d’une surveillance continue pour détecter d’éventuels effets indésirables.

En dépit de ces restrictions, l’arrivée de ce vaccin représente un espoir pour mieux contrôler cette maladie et ses conséquences, tout en offrant aux Français une nouvelle option pour se protéger contre le chikungunya, notamment dans les régions à risque de nouvelles épidémies.