— —-Par Guy Lordinot ——
22 Mai 1848. Ce jour – là, incapables de supporter plus longtemps leur dure condition d’esclaves, les nègres se rebellaient et arrachaient leur liberté.
Ils apprendront plus tard que Victor Schoelcher, un blanc, humaniste, avait de haute lutte fait adopter, un mois plus tôt, le décret du 27 avril qui abolissait l’esclavage au sein de la République. Les nègres ne l’avaient pas attendu pour devenir des hommes et des femmes libres.
Depuis 176 ans, Victor Schoelcher attend de ces nègres devenus libres qu’ils fédèrent les îles de la Caraïbe afin de constituer une entité politique et économique.
Voici l’écrit prémonitoire dans lequel il exprimait ce qui devait selon lui devenir une réalité.
« En examinant la position des Antilles au milieu de l’océan, groupées toutes entre l’Europe et l’Amérique, en regardant sur la carte où on les voit presque se toucher, on est pris de la pensée qu’elles pourraient bien constituer un jour un corps social à part dans le monde moderne, comme les îles Ioniennes en formèrent un autrefois dans le monde ancien.
Petites républiques indépendantes, elles seraient unies confédérativement par un intérêt commun et auraient une marine, une industrie, des arts, une littérature qui leur seraient propres.
Cela ne se fera pas dans un, deux, trois siècles, il faudra auparavant que les haines, les rivalités s’effacent pour qu’elles s’unissent et s’affranchissent toutes ensemble de leurs métropoles respectives, mais cela se fera parce que cela est naturel. »*
La situation actuelle que vit la Martinique ne nous commande t’elle pas de nous engager avec détermination dans cette démarche salvatrice ?
Guy LORDINOT
*Cette citation est extraite du livre de Georges Mauvois édité par K Editions en Juin 2008 « Un certain Victor Schoelcher »
15 Novembre 2024