Macron reconnaît la responsabilité de la France dans l’assassinat du nationaliste algérien Larbi Ben M’hidi

Larbi Ben M’hidi, né en 1923 à Aïn M’lila dans le Constantinois, est une figure emblématique du nationalisme algérien. Sa vie, marquée par un engagement profond pour la liberté de son pays, le conduit à devenir l’un des principaux architectes de l’indépendance algérienne. En 1954, il est l’un des fondateurs du Front de libération nationale (FLN), jouant un rôle clé lors du déclenchement de la guerre d’Algérie.
Une jeunesse engagée

Issu d’une famille aisée, Ben M’hidi grandit dans un environnement qui lui inculque des valeurs de solidarité et de justice. Après avoir poursuivi des études à Batna et à Biskra, il rejoint les Scouts musulmans algériens, où il développe ses compétences en leadership. Son engagement politique débute avec le Parti du peuple algérien (PPA), mais il est rapidement impliqué dans des activités clandestines, ce qui le conduit à plusieurs arrestations.

Un militant au service de la liberté

En tant que chef de la wilaya V, Ben M’hidi se distingue par son organisation et sa détermination. Lors de la bataille d’Alger, il joue un rôle crucial dans la coordination des opérations du FLN, notamment l’organisation des attentats du Milk-Bar et d’autres cibles stratégiques. Sa capacité à inspirer et à mobiliser ses camarades fait de lui un leader respecté.

Une mort tragique

Le 23 février 1957, il est capturé par les parachutistes français. Malgré la torture et les menaces, il refuse de trahir ses convictions. Son assassinat, orchestré par le général Paul Aussaresses, n’est reconnu que des décennies plus tard, lorsque le président français Emmanuel Macron, le 1er novembre 2024, admet la responsabilité de l’État français dans sa mort. Cette reconnaissance marque un tournant dans la mémoire collective des deux pays.

L’héritage de Larbi Ben M’hidi

Larbi Ben M’hidi est désormais un héros national en Algérie. Son nom est associé à de nombreux lieux et institutions, témoignant de son impact durable sur l’identité algérienne. Son enterrement au cimetière d’El Alia à Alger, au sein du carré des martyrs, symbolise l’honneur et le respect qu’il continue de susciter.

Vers une réconciliation historique?

La récente déclaration de Macron sur l’assassinat de Ben M’hidi ouvre la voie à une réévaluation des relations franco-algériennes. Ce geste, bien que salué par certains, est perçu par d’autres comme insuffisant face à l’ampleur des crimes coloniaux. L’histoire de Larbi Ben M’hidi rappelle l’importance de la mémoire et du dialogue dans la construction d’un avenir commun. Son héritage demeure un symbole puissant de la lutte pour la liberté et la dignité, tant en Algérie qu’en France.