Sabotage massif : des bipeurs piégés frappent le Hezbollah et révèlent l’infiltration israélienne

Un incident d’une ampleur inédite a frappé le Hezbollah ce mardi 17 septembre, provoquant la mort de neuf membres et blessant près de 2800 personnes. À la source de cette tragédie, un élément inattendu : l’explosion simultanée de milliers de bipeurs utilisés par les membres de cette organisation pro-iranienne. Ces petits appareils de communication, tombés en désuétude depuis l’avènement des téléphones portables, avaient été réintroduits par le Hezbollah comme une alternative discrète aux smartphones, espérant ainsi échapper à la surveillance israélienne. Mais ce qui devait être un outil de communication sécurisé s’est transformé en véritable bombe à retardement.

Une attaque coordonnée à grande échelle

Les faits sont survenus à 15h30, lorsque des milliers de bipeurs ont explosé en même temps, provoquant une onde de choc au sein de la milice libanaise. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent les membres du Hezbollah prenant leurs bipeurs en main, juste avant que les déflagrations ne se produisent. Les explosions ont été si synchronisées que les experts s’accordent sur l’hypothèse d’une attaque hautement coordonnée, visant à frapper plusieurs cibles à la fois.

Les bipeurs, un outil obsolète devenu mortel

Les bipeurs, connus pour être des récepteurs passifs de messages courts, avaient été réadoptés par le Hezbollah dans le but d’échapper à la surveillance électronique israélienne. Contrairement aux téléphones portables, ces appareils utilisent des ondes radio spécifiques, ce qui rend leur localisation plus difficile et les éloigne des cyberattaques traditionnelles. Ils permettaient aux combattants d’échanger des informations tout en restant discrets et hors de portée des systèmes de repérage israéliens. Toutefois, cette tentative de retour à un mode de communication jugé « archaïque » s’est retournée contre ses utilisateurs.

Piégés par des explosifs : la thèse la plus probable

Alors que les premières spéculations parlaient d’une défaillance technique, causée par une surchauffe des batteries au lithium des bipeurs, une autre hypothèse beaucoup plus inquiétante a rapidement émergé. Des experts en sécurité estiment que ces bipeurs ont été piégés avec des charges explosives, intégrées directement dans leurs composants électroniques. Un ancien expert en munitions britannique, cité par la BBC, a affirmé que de petites quantités d’explosif de qualité militaire, entre 10 et 20 grammes, auraient pu être dissimulées dans un faux composant électronique, ce qui rendait ces appareils indétectables à première vue. L’explosif aurait été activé par un simple signal textuel, envoyé sous la forme d’un message alphanumérique, déclenchant ainsi la déflagration dès que le message était reçu.

Une opération d’infiltration du Mossad ?

L’une des thèses les plus sérieuses est que cette attaque serait le fruit d’une infiltration orchestrée par le Mossad, le service de renseignement israélien. Selon plusieurs sources citées par Reuters, le Hezbollah avait récemment acquis un modèle moderne de bipeur, dont l’origine pourrait avoir été compromise par des agents israéliens. Des analystes estiment qu’Israël aurait infiltré la chaîne de production de ces bipeurs, soit en intervenant directement sur la fabrication des appareils, soit en introduisant des équipements trafiqués dans la logistique du Hezbollah. Mike DiMino, un ancien analyste de la CIA, a déclaré que cette opération pourrait représenter « l’une des attaques les plus importantes jamais menées contre une chaîne d’approvisionnement physique ».

Cette hypothèse est renforcée par le témoignage de Charles Lister, un expert en sécurité, qui affirme que l’explosif était probablement dissimulé près de la batterie des bipeurs, prêt à être activé à distance via un message. D’autres experts, comme Emily Harding du Centre d’études stratégiques et internationales, jugent peu probable une cyberattaque en raison de la nature « low-tech » des bipeurs. Au contraire, il est fort probable qu’Israël ait opté pour une méthode physique, en sabotant les appareils avant leur livraison au Hezbollah.

Des précédents dans les opérations israéliennes

Israël n’en est pas à sa première opération de ce type. En 1996, le Shin Bet, l’agence israélienne de sécurité intérieure, avait déjà utilisé un explosif dissimulé dans un téléphone portable pour assassiner un fabricant de bombes du Hamas. Ce précédent montre qu’Israël maîtrise depuis longtemps l’art du sabotage en infiltrant des appareils électroniques utilisés par ses ennemis. La sophistication de l’attaque de ce 17 septembre souligne encore davantage l’étendue de l’infiltration israélienne au sein des réseaux de communication du Hezbollah.

Implications géopolitiques et montée des tensions

Cet incident survient dans un contexte de fortes tensions entre le Hezbollah et Israël, les deux parties s’accusant mutuellement d’actions hostiles. Alors que le Hezbollah se tournait vers des technologies plus anciennes pour échapper à la surveillance, cette attaque montre que même les méthodes de communication les plus rudimentaires ne sont plus à l’abri. L’infiltration israélienne révèle la vulnérabilité du Hezbollah, même dans des domaines qu’il pensait sécurisés.

Le Hezbollah, qui a perdu plusieurs de ses combattants, pourrait réagir à cette attaque dans les jours à venir, menaçant d’intensifier encore davantage le conflit latent avec Israël. Cette opération, considérée comme un coup d’éclat par ses initiateurs, risque de provoquer des répercussions importantes sur la scène régionale, et pourrait bien marquer une nouvelle escalade dans la guerre secrète que se livrent le Hezbollah et Israël depuis plusieurs décennies.

M’A