Où va la Martinique ?

— Par Jean-Pierre Maurice —
En cette rentrée de septembre, dans cette crise de la vie chère que connaît notre île aujourd’hui, une question se pose : où va la Martinique ?
Car trop d’abus, trop d’irrégularités gangrènent notre société martiniquaise : telles sont, en vérité, les raisons principales du mouvement actuel qui secoue la Martinique au nom de la lutte contre la vie chère.
Un mouvement que personne n’avait vu venir, animé par une nouvelle génération. Un mouvement qui traduit en réalité une certaine souffrance de la société martiniquaise à la recherche de moyens de lutter contre l’injustice et l’anarchie ambiantes.
Anarchie des transports, anarchie de la santé, anarchie de la décentralisation, anarchie des services publics, anarchie dans le domaine de l’environnement, anarchie des terres volées, anarchie des constructions illégales, anarchie de la vie chère… : le désordre est partout, l’intérêt collectif nulle part, dans l’indifférence de l’État, de ses services publics et des élus locaux.
Juste un exemple : un récent rapport de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a dénoncé, en ce mois de septembre 2024, des « défaillances » en matière de radioprotection dans les services de radiothérapie et de médecine nucléaire de Martinique. Selon le directeur de l’ASN, les CHU des Antilles françaises sont soumis à des « manques de moyens » chroniques, tant du point de vue des ressources humaines que des équipements. Ce qui induit des « pertes de chances pour les patients dans leur parcours de soins » .
Cette multiplicité des dysfonctionnements dans de nombreux secteurs suggère une nouvelle forme de gouvernance et de gestion davantage soucieuses des résultats obtenus.
Alors que faire ? Comment faire reculer cette anarchie généralisée, pieuvre aux cent bras qui décourage bien des volontés de changement et paralyse tout effort d’amélioration ?
Certains parlent de renverser la table… Changer la société ? Oui, mais…
Dans ce chaos actuel, saurons-nous éviter les pièges de la violence, des idées simples et du populisme ?
Dans cette tourmente qui s’annonce, la Martinique saura-t-elle écouter la voix de la raison ? Et surtout agir dans le sens du progrès collectif, en respectant le meilleur des valeurs d’une authentique démocratie ?
Espérons !
Jean-Pierre MAURICE