Les agents de la fonction publique : victimes d’atteintes et de sentiments d’insécurité

Les femmes subissent 61% des atteintes, alors qu’elles représentent 64% des effectifs de la fonction publique, selon une étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique.

Les agents de la fonction publique se trouvent plus souvent victimes d’atteintes à la personne que leurs homologues du secteur privé. En 2021, 14 % des agents publics ont rapporté avoir subi des violences telles que des injures, des menaces ou du harcèlement moral, contre 12 % des salariés du privé. Cette différence s’explique par une exposition professionnelle plus forte des agents publics : 45 % des atteintes signalées par les agents publics ont lieu dans le cadre professionnel, contre 33 % pour les salariés du privé.

Types d’atteintes et profils des victimes

Les injures sont les atteintes les plus fréquentes pour les agents publics (6 %), suivies du harcèlement moral (5 %), des menaces et des discriminations. Les violences physiques, bien que moins fréquentes (1 %), se produisent majoritairement sur le lieu de travail pour les agents publics (59 % des cas), par opposition à 19 % pour les salariés du privé.

Les professions les plus touchées par ces violences sont celles en contact direct avec le public, comme les policiers et les travailleurs sociaux. Les jeunes agents (moins de 30 ans) sont particulièrement vulnérables, représentant 17 % des victimes dans le contexte professionnel alors qu’ils ne constituent que 13 % des effectifs. En revanche, les immigrés sont sous-représentés parmi les victimes d’atteintes (4 % des cas), mais surreprésentés parmi les victimes de discriminations (11 % des cas dans la fonction publique, 18 % dans le secteur privé).

Dépôt de plainte et sentiment d’insécurité

La propension à déposer une plainte est plus élevée chez les agents publics (9 %) que chez les salariés du privé (3 %). Les violences physiques (23 %), les menaces (19 %) et les injures (7 %) dans la fonction publique conduisent plus souvent à des dépôts de plainte que dans le secteur privé.

Le sentiment d’insécurité au travail touche 22 % des agents publics, comparé à 14 % des salariés du privé. Ce sentiment est particulièrement élevé chez les policiers, militaires, pompiers (46 %), et chez les agents de la santé et du travail social (32 %). En revanche, seulement 12 % des cadres administratifs et techniques de la fonction publique partagent ce sentiment. Les agents ayant été victimes d’atteintes sont beaucoup plus susceptibles de se sentir en insécurité (20 %) comparativement à l’ensemble des agents (6 %).

Différences selon l’âge et le sexe

Le sentiment d’insécurité varie peu selon l’âge et le sexe, bien qu’il soit légèrement moins ressenti chez les plus jeunes, les plus âgés, et les hommes. Cependant, il demeure globalement plus prononcé chez les agents de la fonction publique par rapport aux salariés du privé.

Améliorer les conditions de travail

Les agents de la fonction publique sont plus exposés aux violences et ressentent un plus fort sentiment d’insécurité que les salariés du privé. Cette situation met en lumière la nécessité d’améliorer les conditions de travail et les mesures de protection pour ces professionnels, afin de garantir leur sécurité et leur bien-être au sein de leur environnement professionnel.

Hélène Lemoine d’après l’enquête citée en référence