Par Michel Lercoulois.
Comiques du vieillard les sourcils broussailleux
Les bouquets de poils aux nasaux les yeux chassieux
Les cheveux clairsemés et la bouche édentée
Les crevasses les rides le souffle coupé
Le ventre débordant les muscles affaissés
La chair flasque et triste des dernières années
Le chef qui ploie le dos de plus en plus vouté
Le pied qui accroche à peine se soulève
Marche hésitante maladroite inquiète
D’avance fatigué et si découragé
À quoi bon se dit-il s’efforcer davantage
Toujours recommencer d’éternelles corvées
Il a tout essayé à chaque fois échoué
Naïveté qui ne sied plus à son grand âge
Il ne regrette pas les illusions d’antan
Mais ce qu’il eut jadis de force et de courage
Les élans stupéfiants du sexe vigoureux
Le rire des filles qu’il tenait enlacées
La vie était légère et le plaisir frivole
Il attend maintenant que son âme s’envole
Prêt pour le néant ou pour le souverain bien
De son corps épuisé il n’espère plus rien