— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La crise en Nouvelle-Calédonie persiste, avec des antagonismes entre les acteurs qui semblent insurmontables. L’histoire complexe de l’archipel a laissé des cicatrices profondes, exacerbées par les inégalités persistantes et le manque d’éducation, entre autres facteurs. Oui sans aucun doute la France a œuvré au fil du temps pour que les kanaks restent prisonniers des criantes inégalités et d’une certaine absence d’érudition , d’où le piège de la manipulation du pouvoir central et les dommages collatéraux du recours des jeunes kanaks à la violence pour exprimer leurs frustrations et colères.
La France, souvent accusée de maintenir ces inégalités, a contribué à un climat propice à la frustration et à la colère, conduisant parfois à des actes de violence parmi la jeunesse kanake.
Cependant, la responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules françaises. Les dirigeants indépendantistes kanaks ont également commis des erreurs politiques graves, en ne tenant pas compte des nouveaux défis économiques et géopolitiques mondiaux. Nous sommes bien en présence d’un manque total de discernement sur les évolutions de la problématique économique avec la quatrième révolution industrielle de l’automatisation ( ex: industrie du nickel) et technologique de l’intelligence artificielle et surtout une erreur coupable d’appréciation sur les nouvelles problématiques géopolitiques et géostratégiques, avec l’émergence depuis quelques années de blocs antagonistes qui se disputent le partage des richesses du monde. L’automatisation industrielle et l’intelligence artificielle bouleversent l’économie, tandis que de nouveaux acteurs géopolitiques émergent, redéfinissant les équilibres mondiaux.
Dans ce contexte, la perspective de la recolonisation de l’archipel plane, suscitant l’espoir que des pragmatiques parmi les Kanaks pourront faire face à cette menace imminente. Cependant, les tensions politiques et sociales perdurent, alimentées par l’échec des politiques nationalistes et indépendantistes jusqu’au-boutistes. Les autres communautés de l’archipel, telles que les Wallisiens, restent dans l’expectative, bien que les récentes violences aient poussé de nombreuses personnes vers le camp du maintien de l’ordre existant. En effet suite aux violences , force est de constater que beaucoup de personnes non caldoches ont d’ores et déjà basculés dans le camp des non indépendantistes. Ceci est la cause des émeutes et des très importants dégâts économiques et financiers ( près de 400 entreprises détruites et un préjudice financier d’environ 1 milliard d’euros ) qui vont occasionner un chômage massif ( 2000 emplois perdus dans l’archipel) avec en sus les 3000 emplois déjà menacés dans le nickel.
Les esprits ont été traumatisés par les violentes émeutes qui ont eu des conséquences dévastatrices sur l’économie locale, avec des centaines d’entreprises détruites et des milliards d’euros de préjudice financier, menaçant des milliers d’emplois, en particulier dans l’industrie du nickel. Le paysage politique de la Nouvelle-Calédonie est donc désormais en pleine mutation, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour son avenir économique et social. Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’un nouveau référendum, mais dans un climat de peur et d’incertitude, le résultat semble prévisible.Dans cette saga complexe, Emmanuel Macron est un acteur majeur, qui demeure le maître des horloges maniant les rouages du pouvoir avec adresse. Sa capacité à naviguer dans ce contexte incertain sera cruciale pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et de ses habitants. Reste surtout à espérer dans cet univers ubuesque de rancunes et de passions qu’il existe encore des gens réalistes parmi les kanaks pour faire face d’une manière éclairée et rationnelle à la recolonisation programmée de l’archipel.
Jean-Marie Nol, économiste