— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —
Nous remercions tous ceux qui ont participé au débat sur le manque d’Eau ou robinet, c’est sans complexe que nous, PUMA, avons dans le cadre de notre mission contribué une fois de plus à faire notre population écouter pour comprendre, que le problème ne provient pas du Carême. Merci à tous ceux qui nous accompagnent, qui nous encouragent sans complexe, à poursuivre nos actions. Comme nous l’avons indiqué, la question de l’EAU est une affaire à 100% MARTINIQUAISE.
La culture politique demande une grande réforme pour permettre à tout citoyen de participer aux grands projets structurants de notre territoire, les élus non pas le monopole du savoir, très souvent nous avons vu dans la population des supposés ‘’sans grades’’ qui ont permis, sans complexe, de trouver des solutions que des »bac plus douze » ne parvenaient pas à élucider.
Aujourd’hui nous abordons un sujet qui, nous osons l’espérer, va permettre à nos dirigeants en responsabilité et nos parlementaires de faire évoluer le protocole d’analyse de l’EAU, fournie à la population ; L’ARS a la charge de contrôler toutes les EAUX de boisson en bouteille ou au robinet. L’Eau en bouteille que nous trouvons dans les rayons provient majoritairement des sources à l’exception de la Karuline, qui n’est ni une eau de source ni une eau minérale. C’est indiqué en petits caractères sur l’étiquette figurant sur chaque bouteille, mais les consommateurs n’y font pas toujours attention. Nous avons saisi l’ARS, les Préfets et autres Ministres sur le non-respect de la législation, qui impose que soit signalé en gros caractère, que c’est une Eau captée en Rivière et reconditionnée, il n’y a eu aucune réaction, ni rappel à l’ordre.
La connaissance scientifique évolue en permanence, donnant une riche documentation qui est publiée dans des revues scientifiques spécialisées. Nous, PUMA, ne sommes pas scientifiques, cependant nous sommes accompagnés depuis plus de vingt ans de Scientifiques, reconnus mondialement, dont certains sont, à notre invitation venue chez nous pour mieux comprendre la situation. Nombreux sont ceux qui participent vent debout aux opérations Zéro Chlordécone, fidèles à eux-mêmes, se sont laissés manipuler par certains pour traîner dans la boue de la Mangrove le Professeur en cancérologie Dominique BELPOMME que nous avions fait venir en Guadeloupe et Martinique, afin de faire un diagnostic sur les effets des pesticides dans la survenance des cancers dans notre population. La suite vous la connaissez, les faits qu’il avait révélés dans son rapport se sont confirmés, les différentes molécules se retrouvent dans toute notre consommation alimentaire y compris l’Eau du robinet.
Gilles-Éric SERALINI biologiste, Professeur en biologie moléculaire et chercheur à l’université de Caen, spécialiste des OGM et des pesticides et lanceur d’alerte, a notamment démontré la toxicité cachée des OGM et des pesticides : son étude récente établit un lien entre un herbicide majeur et l’apparition de tumeurs et de maladies du foie et des reins. De 2011 à 2017, il a gagné sept procès contre les lobbys qui l’avaient diffamé. Avec Jérôme DOUZELET, il a publié, chez Actes Sud, Plaisirs cuisinés ou poisons cachés (2014) et Le Goût des pesticides dans le vin (2018).
Grâce à ces différents appuis, nous sommes parvenus à faire comprendre à l’ARS qu’à la lecture des analyses de l’Eau au robinet du consommateur il n’apparaissait pas la recherche de pesticides réalisée par le Laboratoire de Lille. Finalement, en 2008, nous avons été entendus, le Laboratoire de Valence a, à notre demande été choisi, (voir pièce jointe). La lecture des résultats nous a permis de voir qu’il y avait dans notre Eau, une bombe chimique à retardement, avec la présence de 28 pesticides très dangereux qui reviennent régulièrement ; c’est ainsi qu’il a été imposé l’apport de filtration à charbon actif dans le procès de traitement, ce qui a permis d’obtenir une Eau propre à 97%. (Voir pièce jointe)
Ne lâchant pas l’affaire, toujours à la demande de nos scientifiques, nous avons mis la pression pour obtenir que les analyses se fassent chez le consommateur et dans le biofilm se trouvant à l’interface des tuyaux de transport de l’Eau. Notre doute a été confirmé, il existe un relargage de résidus pesticides que nous ingurgitons, avec des effets différés sur les différents cancers et autres pathologies chroniques, alors qu’en sortie d’Usine elle est propre.
Considérant que toutes ces informations factuelles que nous avons, en toute transparence, données à l’ARS, à nos différents dirigeants, Préfets et Ministres ont été mis sous le tapis, nous avons, sans complexe, communiqué à destination de la population.
Des contrefeux ont été mis en place pour tenter de mettre le discrédit sur nos actions, à savoir :
Dire à toutes personnes qui posent cette question sur la qualité de l’Eau, que nous, PUMA, ne sommes pas scientifiques, que nous racontons des ‘’marinades’’.
Sur 375 pesticides dans l’Eau, au robinet, nous ARS, respectons les normes en vigueur, il y a très peu de dépassement.
Considérant que ce sont des réponses de débit de la régie, qu’il était scandaleux de voir comment nos élus et autres distributeurs sont couchés devant l’ARS. Nous invitons toutes les personnes raisonnables à s’interroger sur le cocktail pesticide ; Aussi pour mieux comprendre, tenter l’expérience de boire 375 dés à coudre d’alcool, vous verrez le résultat de ce cocktail, il est immédiat, contrairement aux pesticides qui ont un effet différé dans le temps.
La science ayant évolué, Gilles-Éric SERALINI, a publié des éléments capitaux qui permettront à nos Parlementaires de soutenir le changement de la norme des analyses de l’Eau où il n’est recherché que la molécule de base des pesticides. Toutes ces molécules sont vendues aux utilisateurs sous un nom commercial. Par contre, pour être efficace, la molécule de base est accompagnée d’adjuvants et d’hydrocarbures, qui eux ne sont pas recherchés dans les analyses de l’Eau, d’où l’urgence de modifier la règlementation.
Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c’est autoriser la chose qu’on veut défendre, c’est ce malheureux constat que nous faisons depuis que nous interpellons sur la qualité de nos EAUX. La politique est la science de la liberté, pourquoi demander plus de pouvoir, quand on n’est pas capable de préserver la santé de tout ce qui vit sur notre territoire ? Pendant combien de temps allons-nous supporter ce véritable scandale, ce mépris caractérisé à l’égard de notre population, des générations d’enfants que nous disons aimer, des gens qui nous dirigerons demain ? Un pays ne peut pas vivre sans préparer l’avenir…
De même, nous ne pouvons pas arrêter d’interpeller nos dirigeants sur les conséquences du réchauffement climatique sur tous les réseaux (Eau, électricité, téléphone fixe et mobile) qui inévitablement seront inondés, du fait de l’élévation du niveau de la mer dans les parties basses des 25 communes du littoral. Là encore, le manque de prévision participe à tous les dysfonctionnements administratifs dans les politiques publiques, et une fois de plus nous entendrons que : c’est la France qui en est la cause.
Par respect de notre population, nous restons toujours disponibles pour accompagner nos dirigeants qui devront, sans complexe, accepter de comprendre, quand vous êtes au sommet, n’humiliez jamais ceux qui sont en dessous, vous pourriez les croiser en redescendant, nous sommes profondément convaincus que, Pour Une Martinique Autrement, il faudra passer par cette concertation pour améliorer la qualité de l’Eau.
. Pour l’association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN