La situation en Haïti est critique (euphémisme!), avec une escalade de la violence des gangs depuis mars, mettant en péril l’aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM). Alors que le PAM a intensifié ses efforts pour fournir de la nourriture à plus de 500 000 personnes, ses stocks risquent d’être épuisés d’ici fin avril. La fermeture du principal port et de l’aéroport de Port-au-Prince a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire. Le pays ne dispose que de suffisamment de nourriture pour nourrir 175 000 personnes pendant un mois, selon le PAM.
Parallèlement, d’autres organismes comme l’Organisation panaméricaine de la Santé/Organisation mondiale de la Santé (OPS/OMS) et le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) soutiennent les hôpitaux en fournissant du matériel et des médicaments, notamment pour les services de santé maternelle. Depuis le début de la crise, l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations et leurs partenaires ont livré plus de 4,5 millions de litres d’eau potable dans 29 sites de Port-au-Prince.
Cependant, le plan de réponse humanitaire pour Haïti, évalué à 674 millions de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 7% jusqu’à présent. Cette situation est exacerbée par l’instabilité politique, avec des gangs contrôlant une grande partie de Port-au-Prince et des troubles persistants depuis la démission annoncée du Premier ministre Ariel Henry en mars. La violence des gangs entrave également l’accès aux soins de santé, avec des difficultés pour les ambulances d’atteindre les zones sous leur contrôle, selon les rapports.
Jean Samblé avec Agences de presse