— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Guadeloupe et la Martinique, joyaux insulaires de la modernité occidentale dans la caraïbe , se retrouvent à un moment charnière de leur histoire, oscillant entre tensions identitaires croissantes, violence exponentielle au sein de la société, et défis économiques colossaux. Dans un contexte où les débats actuellement feutrés mais qui risquent d’être houleux sur l’évolution institutionnelle occupent les esprits de certains élus, et où les frictions ethniques se font sentir, ces territoires ultramarins sont confrontés à des interrogations profondes quant à leur avenir. Il est indéniable que la situation actuelle prédispose à des dérives potentiellement violentes, à l’instar de ce que nous avons connu par le passé chez nous ou dans d’autres régions du globe marquées par des politiques néo coloniales sournoises. Cependant, il est impératif de reconnaître que l’histoire des Antilles françaises ne peut être réduite à un simple écho des erreurs passées. Le monde a évolué, les mentalités ont changé, et l’État français semble prendre conscience non sans malice des risques et des défis qui attendent ces territoires.
Pourtant, selon certains, le spectre d’une substitution de population plane au-dessus des Antilles et surtout de la Guyane. Cette stratégie, si elle se confirmait, représenterait une manœuvre cynique de la part de l’État français. Mais comment contrer efficacement cette tendance, alors que des centaines de milliers d’Antillo-Guyanais résident en France métropolitaine, tandis qu’une petite minorité de dizaines de milliers de Français de l’Hexagone seulement ont élu domicile dans les îles et en Guyane ?
La réponse réside peut-être dans l’instauration d’un nouveau modèle économique et social, encadré par le droit commun de l’article 73 de la constitution avec pour support une habilitation générale pouvant permettre de produire des lois pays . Cette approche pourrait offrir une alternative à l’autonomie, souvent perçue comme un miroir aux alouettes déformant du néo colonialisme, et c’est à signaler bien que ce qu’il n’était pas dans le passé lors de la déclaration sur l’autonomie issue de la convention du Morne Rouge en 1958 à l’initiative des partis communistes d’Outre-mer . Le contexte de l’époque n’est plus le même, et c’est également vrai pour le rapport de force avec le changement de situation géopolitique mondial . C’est pourquoi le gouvernement français pousse subrepticement les régions d’outre-mer à l’autonomie à l’insu de leur plein gré pour des raisons occultes mais vraisemblablement d’ordre financières et budgétaires . Pour autant,la Guadeloupe et la Martinique se trouvent à un carrefour crucial de leur développement économique, confrontées à des défis multiples qui exigent une réponse urgente et concertée. Parmi ces défis, deux problématiques majeures se dessinent : la nécessité de réduire les déficits structurels des collectivités locales et l’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans le tissu économique. Les contraintes budgétaires et les impératifs de gestion financière responsable imposent aux autorités locales de repenser leurs politiques économiques et sociales. Cela nécessite des ajustements structurels et des réformes courageuses pour garantir la viabilité à long terme des finances publiques et stimuler la croissance économique.
Nous sommes bien en présence d’un phénomène de paupérisation accélérée de la classe moyenne et c’est toute la réalité de la nécessité d’une classe moyenne pour impulser une dynamique de développement qui s’impose de façon logique pour qui connaît l’histoire de la colonisation, et pas la peine de chercher midi à quatorze heures pour aller gamberger plus loin. Faut donc ruser et se montrer plus malin que certains Guadeloupéens et Martiniquais qui réagissent toujours de façon émotionnelle, en se focalisant sur certaines choses insipides et faits divers qui défrayent la chronique médiatique, ayant très souvent pour commentaire les « blancs ceci, les blancs cela, an tout sos », et qui sont incapables de faire la moindre analyse rationnelle de la situation économique et sociale, confrontée très prochainement à d’immenses défis et enjeux avec l’intelligence artificielle et la crise de la dette. Ces individus sont nuisibles car ils jouent sur une corde sensible contre la Guadeloupe et la Martinique, en pratiquant l’amalgame et par là même suscitant le trouble dans les esprits faibles. La xénophobie et le racisme peuvent toujours aller dans les deux sens et produire un effet boomerang contre les Antillais au moment où on s’y attendrait le moins. Faut être clairvoyant et ne pas se laisser tromper et aveugler par la prédominance de l’affect sur la raison, ce qui est une résultante de la neuro-psychogénéalogie des Antillais.
C’est exactement ce qui s’est produit en Haïti après la révolution anti-esclavagiste, et dont les Haïtiens payent encore aujourd’hui et demain sûrement le prix fort. Par ailleurs, où est la dignité du peuple libre haïtien réduit à l’état de mendiants de l’aide internationale, et en quoi cela consiste-t-il à se gargariser d’être la première république noire quand on est maintenant le pays le plus misérable du monde ?
Avec en sus un pays en proie actuellement à un chaos monstrueux qui se conjugue avec une disparition quasi complète de l’État et une population apeurée sous l’emprise de gangs et de bandits ultra violents.
Soyons réalistes dans notre façon d’appréhender les conséquences de nos pensées les plus sombres et de nos actions souvent inconsidérées et surtout irréfléchies qui mènent tout bonnement uniquement à l’impasse. Dans le même ordre d’idée, où est la conscience et la maturité d’esprit quand cela fait quinze jours que certains Guadeloupéens n’ont pas d’eau même dans certains endroits très touristiques, hormis une éclaircie d’une matinée dans la journée de vendredi saint dernier ?
Mais sachant, qu’en plus de la dégradation habituelle du réseau et des défaillances du gestionnaire et opérateur unique, l’on sait que cette fois le problème résulte du sabotage de présumés syndicalistes, alors aux yeux des Guadeloupéens, trop c’est trop, et pour beaucoup d’esprits lucides, l’on est en train de dériver vers une inconscience et un phénomène de pure irresponsabilité. Alors, à quand la fin de l’impéritie et des circonvolutions sur cette question de la campagne sucrière menacée d’une saison blanche par quelques planteurs qui brandissent une épée de Damoclès sur la filière canne, et que dire au surplus de la gabegie au niveau de la gestion de l’eau, accompagnée surtout des dégâts irréparables sur la politique touristique de la Guadeloupe dont le secteur emploie près de 20 000 personnes ?
La fermeté au sein des autorités devrait aujourd’hui normalement prévaloir en toutes circonstances. De toute façon, ce laxisme est devenu courant partout en Europe voire dans la totalité de la France et est tellement prégnant qu’il va jusqu’à faire le lit d’un régime autoritaire en France pour ne pas dire dans un proche avenir franchement dictatorial. Le ver est déjà depuis longtemps dans le fruit, et même en Guadeloupe et Martinique où l’on est focalisé sur les « blancs fwans », l’on se voile la face sur le danger potentiel de l’immigration caribéenne en provenance de Haïti et de la Dominique et d’ailleurs . C’est une très grave erreur que de penser que cette immigration peut être un exutoire à la question de la préoccupation de la baisse démographique. Dans un autre registre, la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans le tissu économique des Antilles françaises offre de sérieuses craintes pour l’emploi local mais également un dangereux leurre d’une vie meilleure pour les migrants dont les emplois peu qualifiés sont amenés à disparaitre du fait de l’accélération de l’automatisation à la fin de la décennie actuelle. Tout cela finira par créer des tensions communautaires susceptibles de susciter des vagues de violence à l’encontre des migrants pour la lutte des emplois peu qualifiés et résiduels avec un profond changement de l’assurance chômage. Dans un contexte marqué par des tensions croissantes et des débats animés sur les réseaux sociaux, la question de l’avenir des territoires d’Outre-mer, notamment les Antilles et la Nouvelle-Calédonie, suscite des préoccupations légitimes.
Les messages virulents dénonçant ce que certains considèrent comme un « envahissement » par les Français métropolitains résonnent avec une résonance particulière, évoquant des parallèles historiques et géopolitiques sensibles.Il est indéniable que la situation en Nouvelle-Calédonie, avec ses similitudes perçues avec des épisodes coloniaux antérieurs, soulève des inquiétudes légitimes. Les leçons de l’histoire, notamment celles tirées des événements tragiques en Algérie, ne peuvent être ignorées. Cependant, il est essentiel de reconnaître que l’État français semble avoir pris conscience des défis et des responsabilités qui lui incombent dans ces territoires.
Les Antilles, quant à elles, se trouvent également confrontées à des défis majeurs, notamment en termes de dynamiques démographiques et économiques. La perception selon laquelle un processus de substitution de population est en cours soulève des questions cruciales sur l’identité et l’avenir de ces régions. Toutefois, il est impératif d’adopter une approche nuancée et rationnelle pour aborder ces questions, plutôt que de céder à des réactions émotionnelles ou à des discours xénophobes.En effet, la clé pour lutter contre ces défis réside dans la mise en place de nouveaux modèles économiques et sociaux, adaptés aux spécificités de chaque territoire.
L’autonomie, bien que souvent évoquée, ne peut être considérée comme une panacée, surtout dans un contexte où les dynamiques géopolitiques et économiques sont en constante évolution. Il est également crucial de reconnaître les défis immédiats auxquels sont confrontés les habitants des Antilles, tels que les pénuries d’eau récurrentes. Les autorités doivent faire preuve de fermeté pour garantir la sécurité et le bien-être de tous, tout en s’attaquant aux problèmes structurels qui affectent ces régions.Enfin, il est nécessaire de prendre du recul et d’adopter une perspective réaliste sur les enjeux auxquels sont confrontées les populations d’Outre-mer. Les discours simplistes et les réactions impulsives ne feront qu’aggraver les tensions et compromettre les efforts visant à trouver des solutions durables.En définitive, la situation en Outre-mer exige un engagement collectif et une approche pragmatique pour relever les défis complexes auxquels sont confrontées ces régions. Seules des solutions inclusives et basées sur le dialogue et la coopération permettront de construire un avenir meilleur pour tous.
Si l’intelligence artificielle présente des défis en termes d’emploi et de compétitivité, elle ouvre également la voie dans le futur à de nouvelles menaces sur la cohésion sociale. Cependant, ces avancées technologiques ne sauraient occulter le défi démographique majeur auquel sont confrontées ces îles.Le vieillissement rapide de la population représente un enjeu économique et social de taille. Avec près de 40% de la population martiniquaise âgée de 60 ans ou plus d’ici 2030, et une proportion croissante de personnes âgées en Guadeloupe, ces territoires doivent impérativement repenser leurs politiques de soutien aux personnes âgées et stimuler l’attrait des jeunes pour leur région d’origine. croissance économique, ainsi qu’une augmentation des coûts liés à la formation et à la santé des travailleurs plus âgés. De plus, une population vieillissante peut entraîner une diminution de la consommation et une demande réduite de biens et de services, affectant la croissance économique à long terme.
Face à ce défi démographique, des mesures urgentes doivent être prises pour atténuer ses impacts négatifs et assurer un avenir viable pour les habitants des Antilles françaises. Il est impératif de mettre en place des politiques de soutien aux personnes âgées, en améliorant les infrastructures de santé et en favorisant une vie active et autonome pour cette population croissante.De même, des efforts doivent être déployés pour retenir les jeunes et encourager leur installation dans leur région d’origine. Cela passe par la création d’emplois attractifs, le développement de l’éducation et de la formation professionnelle, ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation. En investissant dans la jeunesse et en stimulant le développement économique, la Guadeloupe et la Martinique peuvent espérer renverser la tendance au vieillissement de leur population. Par ailleurs, les nouvelles technologies offrent des opportunités prometteuses pour relever ce défi démographique. Des solutions telles que la télémédecine, les dispositifs de surveillance à domicile et les applications de santé numérique peuvent contribuer à améliorer l’efficacité des services de santé et à réduire les coûts associés au vieillissement de la population.En résumé, le vieillissement de la population représente un défi majeur pour nos pays, avec des implications économiques, sociales et démographiques profondes.
Face à ces défis, une approche collaborative et holistique s’impose. Les élus locaux, les entreprises, les institutions académiques et la société civile doivent unir leurs forces pour élaborer des stratégies innovantes et durables. En adoptant une vision proactive et en favorisant le dialogue et la coopération, les Antilles françaises peuvent transformer ces défis en opportunités de développement durable et de résilience communautaire. En conclusion, la Guadeloupe et la Martinique sont à un tournant décisif de leur histoire économique et technologique. En saisissant les opportunités offertes par l’intelligence artificielle et en adoptant des politiques économiques responsables, ces îles peuvent prospérer dans un monde en évolution rapide. Cependant, cela nécessitera vision, courage, leadership et engagement de la part de tous les acteurs concernés. Seules des solutions inclusives et basées sur le dialogue et la coopération permettront de construire un avenir meilleur pour tous.
« A pa tala ki ka plenn plis, ki ka soufè plis »
Traduction : Ce n’est pas celui qui se plaint le plus qui souffre le plus
Moralité : Les grandes douleurs sont muettes…
Jean marie Nol économiste