— Par Sabrina Solar —
Au cœur de la luxuriante forêt amazonienne, parmi les murmures des feuilles et le chant des cours d’eau, se dresse Prospérité, un havre de paix où réside le peuple autochtone Kali’na depuis des temps immémoriaux. Pour eux, la terre n’est pas seulement un endroit où vivre, mais une part intégrante de leur identité, de leur histoire, et de leur spiritualité. Cependant, leur mode de vie est menacé par le projet ambitieux de la Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG), une entreprise colossale qui cherche à s’approprier les terres ancestrales des Kali’na au nom du progrès.
Le chef coutumier, Roland Sjabere, incarne la voix de la résistance. Avec détermination, il a porté leur cause devant les Nations Unies, implorant le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de mettre un terme à cette entreprise dévastatrice. Aux côtés de l’Organisation des Nations Autochtones de Guyane Française et de l’International Service for Human Rights, il plaide pour que la voix des Kali’na soit entendue au-delà des frontières de la forêt.
La CEOG, présentée comme un projet de développement, représente en réalité une menace existentielle pour les Kali’na. Les terres qu’ils habitent et chérissent depuis des générations sont condamnées à être défrichées, détruisant ainsi l’équilibre fragile de l’écosystème et privant les autochtones de leur mode de vie traditionnel, basé sur la chasse, la pêche et la cueillette. De plus, la proximité du projet avec le village de Prospérité entraînera des nuisances sonores et environnementales qui perturberont la paix et la santé des habitants.
La résistance des Kali’na est confrontée à une répression brutale de la part des autorités. Les jeunes militants, défenseurs intrépides de leur communauté, sont confrontés à des arrestations arbitraires, des violences policières et des intimidations constantes. Malgré cela, leur détermination reste inébranlable, car ils savent que ce combat dépasse les frontières de leur village, c’est un combat pour la justice environnementale, les droits des peuples autochtones et l’avenir de notre planète.
Pourtant, les autorités locales et nationales semblent ignorer les appels désespérés des Kali’na et préfèrent privilégier les intérêts économiques à court terme. Cette attitude témoigne d’un mépris flagrant pour les droits humains fondamentaux et les principes de justice sociale et environnementale.
Dans leur lutte pour la préservation de leur terre sacrée, les Kali’na ne sont pas seuls. Des voix du monde entier se joignent à eux, exprimant leur solidarité et leur soutien. Des organisations de défense des droits de l’homme, des écologistes, des citoyens conscients de l’urgence climatique, tous se tiennent aux côtés des autochtones dans leur combat pour la dignité, la justice et la préservation de notre patrimoine naturel commun.
À Prospérité, le destin des Kali’na est étroitement lié à celui de la forêt qui les entoure. Chaque arbre abattu, chaque hectare défriché est une blessure infligée à leur âme collective. Mais dans l’ombre des grands arbres, une lueur d’espoir persiste. Car tant qu’il y aura des cœurs vaillants pour défendre leur terre, la lumière de la justice brillera toujours, guidant leur lutte vers un avenir où la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature est possible.