Le régulateur européen de la protection des données (EDPB) a ordonné à l’Irlande, où se trouve le siège européen de Meta, d’appliquer l’interdiction du recours aux données privées à des fins publicitaires. Cette décision, applicable sous deux semaines, intervient alors que le géant technologique américain a annoncé proposer des formules d’abonnement payantes à ses utilisateurs européens qui ne souhaitent pas voir leurs données utilisées, justement en vue de se conformer aux réglementations de l’UE. Le régulateur norvégien des données avait enjoint mi-juillet à Meta de cesser de recueillir, sans consentement explicite, les données des utilisateurs de Facebook et Instagram dans le but de leur adresser des publicités ciblées, et lui impose depuis mi-août une amende quotidienne. Le Comité européen de la protection des données a adopté vendredi 27 octobre “une décision urgente et contraignante” pour étendre cette interdiction aux trente pays de l’Espace économique européen (les 27 Etats membres de l’UE, Norvège, Islande, Liechtenstein). Cette pratique, qui consiste à utiliser les données personnelles des internautes pour leur soumettre des publicités ciblées, est jugée contrevenir au règlement européen sur les données (RGPD).
Meta a annoncé qu’il proposera à partir de novembre des abonnements payants aux Européens pour utiliser Instagram et Facebook sans publicité et ainsi se conformer à la législation européenne sur les données personnelles et la publicité ciblée. Les usagers dans l’UE, la Suisse et le reste de l’Espace économique européen (Islande, Norvège, Liechtenstein) “auront le choix de continuer à utiliser gratuitement” les deux réseaux sociaux avec des publicités personnalisées “ou de s’abonner pour ne plus voir de publicités”. Pour l’ensemble de ses comptes Instagram ou Facebook, chaque abonné devra débourser 9,99 euros (9,6 francs) par mois s’il règle via ordinateur ou 12,99 euros (12,5 francs) s’il passe par les applications mobiles sur smartphones.
En pratique, l’EDPB demande au régulateur des données d’Irlande de prendre des mesures “sous deux semaines” pour bannir sur les plateformes de Meta “tout traitement des données personnelles à des fins de publicité comportementale”. Cette pratique est jugée contrevenir au règlement européen sur les données (RGPD). Le Comité européen de la protection des données a adopté vendredi 27 octobre “une décision urgente et contraignante” pour étendre cette interdiction aux trente pays de l’Espace économique européen.
Meta a donc décidé d’offrir une alternative payante pour ses utilisateurs qui ne souhaitent pas voir leurs données personnelles utilisées à des fins publicitaires. Les utilisateurs qui ne consentent pas à ce que le groupe américain récolte leurs données personnelles à des fins de ciblage publicitaire garderaient ainsi l’accès aux plateformes moyennant finances. Les abonnés auront la garantie que “leurs données ne seront pas utilisées pour des publicités”, souligne Meta.
L’Union Européenne lutte depuis plusieurs années contre le pistage des internautes sans leur consentement. Le règlement européen sur la protection des données (RGPD) entré en vigueur en 2016 vise à harmoniser la protection des libertés et droits fondamentaux des personnes physiques en ce qui concerne les activités de traitement et à assurer le libre flux des données à caractère personnel entre les États membres. Les plateformes numériques concernées ont jusqu’au 6 mars 2024 pour s’y conformer