Quand le cinéma révèle les plaies de l’histoire amérindienne
26 octobre à 15h 19h30 (!), 28 octobre à 14h45, 29 octobre à 10h30 à Madiana :
Le réalisateur légendaire Martin Scorsese fait son grand retour sur le grand écran avec « Killers of the Flower Moon », un film qui transcende les frontières du temps pour mettre en lumière une tragédie longtemps oubliée. Le film, en salle cette semaine, se penche sur l’histoire des Amérindiens, en particulier la tribu Osage, et les atrocités qu’ils ont endurées après la colonisation de l’Amérique par les Européens. Pour Scorsese, le sort des Amérindiens « reste une plaie à soigner » pour l’Amérique, et ce film est une façon de rappeler au monde ces injustices passées et présentes.
L’histoire du film se déroule dans les années 1920 dans l’Oklahoma, un État où un des plus grands gisements de pétrole des États-Unis a été découvert sur les terres des Osage. Les membres de cette tribu avaient des titres d’exploitation exclusifs sur cette manne, mais cela suscita la convoitise des pionniers blancs. Ces derniers épousèrent des membres de la tribu avant de les éliminer pour hériter de leurs biens. L’impunité régnait, et la violence était omniprésente.
Le film met en avant la cupidité, la violence, les règlements de comptes et les trahisons, des thèmes chers à Scorsese, tout en offrant une réflexion profonde sur les injustices raciales et l’exploitation systémique. Le réalisateur estime que, bien que l’intrigue se situe dans les années 1920, les questions et les problèmes soulevés par le film sont toujours d’actualité. « Les questions sont les mêmes qu’aujourd’hui », dit-il, soulignant que l’Amérique souffre toujours de ses blessures de jeunesse.
Martin Scorsese, lui-même fils d’immigrants italiens, sait à quel point le cinéma peut être un vecteur de connaissance et d’ouverture au monde. Il admet que le cinéma a été sa principale source d’informations et d’inspiration, le poussant vers la musique et la littérature. « Killers of the Flower Moon » est un moyen pour lui de montrer l’histoire et d’inciter les gens à réfléchir sur le passé et le présent de l’Amérique.
Le film, bien qu’il s’inspire de faits réels, n’est pas un « film à message ». Scorsese évite de s’éloigner de l’humanité des personnages en présentant l’histoire de manière authentique. Il joue avec les codes du western, un genre qu’il a toujours rêvé de réaliser. Cependant, il regrette de ne pas avoir pu inclure des scènes de saloon, car le film se déroule pendant la prohibition, où la consommation d’alcool était interdite par la loi.
La réalisation de ce film a été l’occasion pour Scorsese de réunir deux de ses acteurs fétiches, Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, qui incarnent parfaitement leurs rôles dans cette saga épique. Le film explore non seulement les aspects sombres de l’histoire américaine, mais met également en avant le talent d’une actrice amérindienne, Lily Gladstone, qui incarne Mollie, une femme Osage dont l’histoire d’amour avec Ernest Burkhart, joué par DiCaprio, se trouve au cœur du récit.
Au-delà du divertissement cinématographique, « Killers of the Flower Moon » est un rappel poignant de l’histoire tumultueuse des Amérindiens aux États-Unis. Les blessures du passé continuent d’affecter les communautés autochtones, et le film de Scorsese offre une opportunité de sensibilisation et de réflexion. En connaissant notre histoire, en comprenant où nous en sommes, peut-être pouvons-nous faire la différence et être à la hauteur de ce que notre pays est censé être. Ce film nous invite à regarder en arrière pour mieux avancer vers l’avenir.
M’A avec agences de presse
De Martin Scorsese
Par Eric Roth, Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Robert De Niro
20 Minutes par Caroline Vié
C’est du grand cinéma que nous offre Martin Scorsese en même temps qu’une réflexion sur l’Histoire américaine sublimée par une partition on reconnaît parfois la patte du regretté Robbie Robertson.
Cahiers du Cinéma par Vincent Malausa
Jamais peut-être Scorsese n’avait filmé un milieu et ses personnages de manière si organique, littérale et viscéralement tragique.
CinemaTeaser par Emmanuelle Spadacenta
La fin de Killers of the flower Moon (…) montre l’aisance avec laquelle Scorsese s’est emparé du récit de Grann. À la liberté d’un page turner qui rend le réel sauvagement romanesque, il ajoute la fluidité des images et cette forme insaisissable.
Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Le maître signe un chef-d’œuvre épique et rédempteur.
Ecran Large par Alexandre Janowiak
Avec « Killers of the Flower Moon », Martin Scorsese démultiplie la puissance du cinéma et confirme un peu plus la préciosité du sien. Un chef d’œuvre.
Femme Actuelle par La Rédaction
Scorsese porte cette fresque à l’écran avec maîtrise, et une puissante retenue.
GQ par Adam Sanchez
En entrant dans la salle, on entrevoyait la promesse d’un grand film. Il y a finalement un classique du cinéma en devenir.
La Voix du Nord par Christophe Caron
Évacuons la durée : presque 3 h 30. Disons que la mise en place prend son temps. Pour le reste, quelle maestria ! Martin Scorsese, 80 ans, vétéran toujours vif, prend le prétexte de l’or noir pour décrire l’une des terrifiantes fondations de l’Amérique moderne.
Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet
Le voyage cinématographique est grandiose, ample et abrupt. Mais par quoi est-on ébloui ? Tout ! L’histoire vraie, crépusculaire et terrible. Les héros, terrifiants et sublimes. Les paysages de l’Oklahoma, aux collines verdoyantes et aux prairies d’herbes hautes.
Il fallait le faire. Scorsese a réussi l’équivalent du grand roman américain sur un écran. À Cannes, c’est comme s’il avait voulu montrer à tous les prétendants ce qu’était le cinéma. Le public en est resté bouche bée. Les autres metteurs en scène ont poussé un ouf de soulagement: Killers of the Flower Moon n’était pas en compétition.
Le Parisien par La Rédaction
Ce récit ahurissant et réel, qui pointe comment les Blancs ont participé au massacre des autochtones, le cinéaste le transforme en thriller de 3h17, à sa manière : images époustouflantes, plans sidérants, rythme infernal, acteurs dans des performances de haut niveau, une totale cinématographique : grandiose !
Les Echos par Adrien Gombeaud
Martin Scorsese déploie une fresque criminelle vertigineuse, située quelque part entre le western, le film noir et la tragédie. L’un des plus beaux films de l’auteur de « Raging Bull ».
Libération par Elisabeth Franck-Dumas
Le film relit patiemment l’histoire des Etats-Unis sous le prisme de la duplicité et de la bêtise d’un all-American boy revenant de la guerre et même pas en héros, saccageant aussitôt tout ce qu’il touche, […] faisant de « Killers of the Flower Moon » le vaste roman des origines d’une nation ne pensant pas à mal, mais le répandant partout.