— Par Le NouvelObs & AFP —
Ils sont en première ligne, alors que le pays s’enfonce dans le chaos. Près de 6.000 enfants ont été enrôlés dans des milices combattant en République centrafricaine, a déclaré vendredi 22 novembre à Genève un haut-responsable de l’ONU, dénonçant la spirale de la violence dans ce pays.
« Grosso modo, on parle aujourd’hui de 5.000 à 6.000 enfants, ce qui représente un quasi-doublement de notre estimation précédente », qui était de 3.500 enfants en mars dernier, a déclaré Souleymane Diabate, représentant de l’Unicef en République centrafricaine.
L’agence des Nations unies pour l’enfance a dénoncé régulièrement l’enrôlement des enfants dans les rangs des groupes armés de ce pays dévasté par la guerre civile.
La Centrafrique s’enfonce dans le chaos depuis un coup d’Etat en mars dernier, mené par la coalition rebelle de la Séléka, issue de la minorité musulmane, qui a renversé le président au pouvoir François Bozizé. Un leader de la Séléka, Michel Djotodia, s’est auto-proclamé président et a accepté d’organiser des élections l’année prochaine.
Situation « pré-génocidaire »
« Le pays est au bord du génocide », s’est alarmé jeudi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Aujourd’hui c’est le désordre absolu (…) Un million et demi de personnes qui n’ont rien, même pas à manger, et des bandes armées, des bandits, etc », a-t-il asséné. La veille, le président français François Hollande avait pressé la communauté internationale « d’agir » pour mettre fin au « chaos ».
Mardi, le département d’Etat américain avait fait état d’une situation « pré-génocidaire » dans le pays, livré à une insécurité généralisée depuis le renversement, le 24 mars, du régime de François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête de la coalition rebelle Séléka qu’il a ensuite dissoute.
La Centrafrique est composée de 80% de chrétiens et d’une minorité de musulmans. Le pays vit désormais au rythme d’affrontements entre les deux communautés religieuses, entre groupes « d’auto-défense » et ex-rebelles de la Séléka, en sus d’une forte poussée du banditisme à Bangui.
Les antagonismes ici sont plutôt ethniques que religieux, sur fonds de conflits traditionnels entre éleveurs nomades musulmans et paysans sédentaires, essentiellement chrétiens.
Cycle de représailles et contre-représailles
Les exactions sans fin d’hommes armés issus de l’ex-rébellion et se revendiquant de confession musulmane ont provoqué en septembre et octobre des explosions de violences de certaines populations, en majorité des chrétiens.
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