Le plus grand festival du cinéma d’Afrique, le Fespaco, s’est ouvert samedi à Ouagadougou en présence du premier ministre du Mali, pays invité d’honneur et secoué comme le Burkina Faso par la violence jihadiste. «Le Mali et le Burkina Faso sont deux pays frères» qui «sont confrontés aujourd’hui, comme vous le savez, à un défi sécuritaire. Notre combat pour la paix et la souveraineté demeure la priorité», a affirmé Choguel Kokalla Maïga, très applaudi.
Le Burkina et le Mali sont dirigés par des militaires putschistes. «Nos deux pays sont ensemble, au coude à coude, face à l’hydre terroriste», a ajouté Choguel Maïga. Dans ce contexte, la culture a un «rôle avant-gardiste à jouer dans le processus de paix», a-t-il fait valoir.
Sur une immense scène, une soixantaine de danseurs ont mimé des combats sur les rythmes guerriers de plusieurs tambours. L’animatrice de la cérémonie d’ouverture a expliqué que la chorégraphie voulait montrer le «courage et la bravoure» de la jeunesse burkinabè face au djihadisme.
La performance, intitulée «20 millions de VDP» (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée), fait référence au nombre d’habitants du Burkina qui compte environ 22 millions d’habitants. Mercredi, une douzaine de VDP sont morts lors d’une attaque dans le nord, après la mort les 17 et 20 février d’au moins 70 soldats dans deux attaques près du Mali, également dans le nord.
Au total, depuis 2015, les violences ont fait plus de 10.000 morts au Burkina et quelque deux millions de déplacés internes. C’est pendant «cette crise que cette 28e édition a été placée sous le thème des cinémas africains et cultures de la paix», a déclaré Fidèle Aymar Tamini, président du comité d’organisation du Fespaco.
De son côté, le ministre burkinabè de la Communication et de la culture, Jean-Emmanuel Ouedraogo, a affirmé que «le Mali et le Burkina Faso cheminaient ensemble dans des projets communs en matière d’intégration et de coopération».
Source : AFP / Le Figaro