Un collectif demande « la création d’un lieu de mémoire et d’une commission vérité et réconciliation pour lever le voile sur cette histoire taboue » à propos des ‘homes’, internats religieux dans lesquels des enfants amérindiens sont placés depuis près d’un siècle.
Un « collectif pour la mémoire des homes indiens » a été créé jeudi à Rémire-Montjoly en Guyane, pour obtenir une reconnaissance des violences subies au sein d’internats catholiques.
Composé essentiellement d’anciens pensionnaires des « homes », ces internats religieux dans lesquels des enfants amérindiens et noirs-marrons sont placés depuis les années 1930, le collectif souhaite engager un travail mémoriel et obtenir réparation de l’assimilation et l’évangélisation forcées qu’il dénonce.
« C’est un moment de grande importance dans l’histoire de la Guyane et des Amérindiens de Guyane », a déclaré Alexis Tiouka, militant et ancien pensionnaire de six à onze ans
« Dans les homes, on ne pouvait plus parler notre langue et nous avions tous un numéro, c’est par lui que l’on était appelé ».
Un dernier pensionnat catholique subsiste
Créé en 1935 à Mana (Ouest) par l’Eglise catholique, le système des « homes », soutenu financièrement par l’Etat à partir de 1949, a été révélé en septembre par le livre Allons enfants de la Guyane de la journaliste Hélène Ferrarini. L’ouvrage a depuis libéré la parole des anciens pensionnaires.
« Aujourd’hui, l’objectif du collectif et de faire connaître cette histoire, d’accompagner les personnes qui ont subi des dommages et de réfléchir à leurs conséquences actuelles », détaille Alexis Tiouka.
En Guyane, un dernier pensionnat catholique subsiste, à Saint-Georges-de-l’Oyapock (Est). Il accueille une soixantaine d’adolescents du village reculé de Trois-Sauts, dépourvu de collège, et est en partie financé par la Collectivité territoriale de Guyane puisque la séparation de l’Eglise et de l’Etat ne s’applique pas dans ce département.
Source : AFP / BFMTV