La Présidente de l’association « Femmes au-delà des mers », Gisèle Bourquin, est lauréate 2020 du Prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat
« Femmes au-delà des Mers »
Il s’agit d’une association loi 1901, créée en 2008 et présidée par Gisèle Bourquin. « Réseau d’échanges et de transmission des savoirs des cultures ultramarines, notre association est aussi un pont, entre les personnes d’Outre-mer, de Métropole et d’Europe et entre les générations. Femmes au-delà des mers cherche à donner aux individus et en particulier aux jeunes, des repères culturels pour les aider à se construire et à jouer pleinement leur rôle de citoyen.»
Gisèle Bourquin, une femme d’exception
Portrait d’une femme au-delà des mers : Née en Martinique, cette fille de militaire de carrière découvre dès l’enfance de nouveaux horizons, de nouvelles cultures. À commencer par Paris où elle s’installe avec ses parents en 1956. La famille part ensuite pour quelques années en Nouvelle-Calédonie où Gisèle Bourquin s’occupe un temps de l’école primaire d’un village minier du sud de l’archipel. Puis c’est le retour en France pour faire ses études supérieures.
Voyageuse infatigable, intellectuelle enthousiaste et touche-à-tout, Gisèle Bourquin est une femme engagée et animée par le désir insatiable d’aller à la rencontre de l’Autre. Elle est membre de la Commission Égalité des Genres et des Chances, du Mouvement Européen-France, de Femmes et Finance, de l’Alliance Francophone, du Conseil d’administration des Gens de la Caraïbe, et marraine des Marianne de la Diversité. Elle est aussi Chevalier de l’Ordre National du Mérite.
Aller à la rencontre de « l’Autre », voilà ce qui anime depuis toujours Gisèle Bourquin… Enseignante, femme de culture, globe- trotteuse, ouverte aux cultures du monde, elle se bat pour la sauvegarde de la mémoire des territoires d’Outre-mer, pour la reconnaissance des femmes et de la jeunesse, au sein d’une République française plurielle, porteuse de valeurs humanistes et universelles.
Une distinction au niveau national
C’est le 15 septembre au Palais du Luxembourg que doit être remis à Gisèle Bourquin, présidente de l’association « Femmes au-delà des mers », un des prix décernés par la Délégation aux droits des femmes du Sénat pour l’année 2020. Une distinction qui récompense les années d’engagement de cette association et de sa présidente en faveur des droits des femmes. Une distinction qui salue aussi la contribution des femmes à la visibilité et à la valorisation des Outre-mer et de leurs peuples, et ce dans tous les domaines.
La tonalité est donnée. Le but et les valeurs sont clairs. « Femmes au-delà des mers » complète ainsi son titre : « Échange et transmission des savoirs, une synergie de savoirs et d’expertises multiculturelle, issue des femmes originaires de l’Outre-mer et au-delà, pour un éclairage diversifié de notre société ». L’Association s’est assigné comme objectifs et missions de sauvegarder la mémoire, et de valoriser les femmes des territoires d’Outre-mer. Des objectifs qui passent entre autres par la révélation du vivier de talents, d’intelligence et de créativité des femmes que recèlent les Outre-mer. Il s’agit également de favoriser l’émergence de projets et de contribuer à la transmission des savoirs, ainsi qu’à promouvoir des partenariats transversaux.
Un engagement fort prisé et primé
« Femmes au-delà des mers » ambitionne par ailleurs de servir de “pont / point d’ancrage” pour la jeunesse, et de faire connaître et comprendre les ressources et les richesses de l’Autre. Pour parvenir à remplir les missions qu’elle s’est fixées, l’association met en œuvre des actions concrètes, originales et innovantes (colloques, ateliers pédagogiques, formation, rencontres, expositions….) . Elle monte ou elle contribue à monter certains projets, tel que « Portraits de femmes », destiné à prendre en compte l’apport des femmes d’ici et d’ailleurs à l’évolution de la société, ou encore « Mémoires et Patrimoine », qui vise à révéler le patrimoine matériel et immatériel des collectivités d’Outre-mer.
Un engagement fort au service d’une cause noble et citoyenne qui n’est pas passé inaperçu et qui a retenu l’attention de la Délégation aux droits des femmes du Sénat. Ainsi, le 7 juillet dernier, à l’issue des délibérations, a été fait le choix d’honorer Gisèle Bourquin et son association. Créé en 2019, le Prix est destiné à distinguer des personnalités ou associations engagées dans la défense des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Remise des prix le 15 septembre
Parmi les autres personnalités récompensées cette année figurent : Michelle Perrot, historienne, dont l’oeuvre exemplaire a fait sortir les femmes des « silences de l’histoire », Luc Frémiot, magistrat honoraire, ancien procureur de la République, pionnier de la lutte contre les violences conjugales, Grégoire Théry, porte-parole du mouvement Nid, pour son engagement contre la prostitution et la traite des êtres humains.
Une mention spéciale a cependant été décernée à Gisèle Bourquin afin de saluer « son combat citoyen pour construire des ponts culturels entre femmes de métropole et femmes ultramarines. » (…) Une récompense qui résonne comme un encouragement à poursuivre cette œuvre et l’arbre planté, dont les graines commencent à germer. Car ici l’on pourrait citer Aimé Césaire, un auteur qu’affectionne particulièrement Gisèle Bourquin :
Extrait d’Aimé Césaire, Chemin, Moi, laminaire…
« reprenons
l’utile chemin patient
plus bas que les racines le chemin de la graine
le miracle sommaire bat des cartes
mais il n’y a pas de miracle
seule la force des graines
selon leur entêtement à mûrir
parler c’est accompagner la graine
jusqu’au noir secret des nombres »
Source : le site Outremers360°
Fort-de-France, le 16 septembre 2020