— Par Nathalie Simon —
L’adaptation du roman de E. L. James qui relate le coup de foudre entre Christian Grey (Jamie Dorman) et Anastasia (Dakota Johnson) manque de souffle et de souffre.
● Un film sans érotisme
Pas de quoi fouetter un chat, le film de la britannique Sam Taylor-Wood annoncé comme l’événement de la rentrée cinématographique s’avère aussi torride qu’un steak de soja. Le pic sado-maso de cette bluette tient en six coups de ceinture sur le dos de la belle donnés par l’éphèbe en jean et pieds nus. C’est la collection Harlequin avec l’option martinet. À se demander pourquoi il est interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis. La bande-annonce qui appâtait le public avec des scènes coquines, notamment l’héroïne harnachée et suspendue dans les airs, ne tient pas ses promesses. Les scènes plus «chaudes» ont été coupées. Suite au prochain épisode, déjà programmé.
● Un casting fade
Le couple ne nous fait pas rêver. Dakota Johnson est bien jolie, en chemisier et jupette ou dans le plus simple appareil, mais ne possède pas la sensualité de Sylvia Kristel dans Emmanuelle. Son partenaire Jamie Dorman est aussi attirant que Ken dans l’avion de Barbie. À côté, M. Pokora est une bombe.
● Des dialogues plats
Parmi les questions préparées par l’amie et colocataire d’Anastasia, on retient notamment celle-ci: «Comment avez-vous fait pour réussir?»«Je m’applique à garder le contrôle dans tous les domaines», répond Christian Grey avec un air faussement mystérieux. L’ingénue mordille sa lèvre inférieure, il la prévient qu’il envisage de devenir son maître. Par contrat, elle devra accepter d’être sa «soumise». Au début, Anastasia est choquée. Elle, elle rêvait simplement d’une histoire d’amour classique. Mais Christian lui promet un plaisir auquel elle n’a jamais goûté, alors elle finit par se laisser ligoter (il a acheté des cordes – rouges – chez le quincaillier où elle travaille…).
● Deux heures d’ennui
Censées être sensuelles, voire érotiques, les scènes sont interminables. Christian assure à «Ana» qu’il possède cinquante nuances de folies. Ce serait plutôt 50 sortes de somnifères tant on s’ennuie pendant 2h05. Le premier baiser est échangé au bout de 45 minutes de film. Avant, ils jouent au chat et à la souris. On est au pays de Candy, il y a le méchant, Grey, le «dominant» et la gentille ingénue. Anastasia ne cesse de s’étonner que son aimé veuille la faire souffrir dans sa «salle de jeux», la fameuse chambre rouge (ou le rayon bricolage du BHV).
● Une musique à la limite du supportable
La bande son est omniprésente et illustrée par des clips vidéo à destination commerciale. On imagine bien des publicités pour un jean, du café – what else – des verres à vin (blanc). Et bientôt dans tous les rayons bricolage de la planète?
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