— Par Pierre Le Hir —
Les océans, qui couvrent 70 % de la surface de la planète, sont un immense dépotoir à ciel ouvert, où s’accumulent les déchets plastique de l’humanité. C’est le sombre tableau que brosse, dans la revue PLOS ONE (Public Library of Science) du 10 décembre, une vaste étude internationale (Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Chili, France, Afrique du Sud et Australie).
Elle livre, pour la première fois, une évaluation globale de la pollution de la surface de l’ensemble des mers par ces détritus. Les chiffres sont vertigineux : 269 000 tonnes constituées de plus de 5 mille milliards de particules de toutes tailles. Encore les auteurs soulignent-ils que leurs estimations sont « très prudentes » et peuvent être considérées comme un « minimum ».
L’amoncellement dans le milieu océanique de débris plastique flottants – fragments de sacs, bouteilles, bidons et autres emballages, mais aussi granulés industriels —, acheminés des terres par les vents et les rivières, ou rejetés en mer par les navires, est connu depuis la fin des années 1990.
De gigantesques zones de convergence, appelées « gyres océaniques », ont été découvertes dans le Pacifique Nord – un amas de 3,4 millions de km2 baptisé le « Great Pacific Garbage Patch », ou « grande poubelle du Pacifique » —, ainsi que dans le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et sud et l’océan Indien. Mais toutes les mers du globe sont souillées. « Les plastiques et microplastiques sont présents sur l’ensemble de l’océan mondial », constatent les chercheurs.