« 1848 force abolistionniste », m.e.s. Hervé Deluge

Samedi 21 mai 2022 à 19h 30 au Palais des sports de Rivière -Salée


Une création originale ville de Rivière-salée, sur une mise en scène de M. Hervé Deluge, venez découvrir un autre pan de l’histoire de l’abolition de l’esclavage.
La lutte menée par les intellectuels noires et mulâtres libres et abolitionnistes.
En filigrane, l’histoire de Cyrille Bissette, neveu de Joséphine de Beauharnais.
Fait notable, autour de comédiens professionnels, l’encadrement d’artistes bénévoles et d’élèves de l’école d’enseignement artistique et culturel de Rivière-Salée, par ce metteur en scène « talentueux ».
Avec :
La Compagnie Entrenou
La Compagnie SIJIRI
L’école de guitare et de chant de Martine DEFOI
L’association TEMPS DANSE EVASION
L’AM4 (BÈLÈ)
L’ASSOCIATION CULTURELLE DE PETIT-BOURG

PA DI OU PA TÉ SAV 😉😉😉
IMPORTANT ⚠️ APPORTEZ VOS CHAISES

Fort-Royal (actuellement Fort-de-France) et mort le 22 janvier 1858 à Paris. Il fut un des grands artisans de l’abolition de l’esclavage en France. Antiesclavagiste dès 1823 en Martinique, il a été élu député de la Martinique en 1848 et de 1849 à 1851.

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Qui était Cyrille Bissette?

Biographie
Son père, Charles Borromée Bissette, libre, homme de couleur, originaire du Marin épouse en 1794 Elizabeth Mélanie Bellaine, fille naturelle affranchie de Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie, père de Joséphine de Beauharnais. De cette union naîtront six enfants dont l’aîné Cyrille deviendra le plus célèbre.

En 1816, Cyrille Bissette épouse Augustine Séverin, ils auront ensemble quatre enfants. Bissette devient à partir de 1818 négociant à Fort-de-France. Il participe à la répression de la révolte d’esclaves du Carbet en 1822. À ce moment-là, il n’est pas encore engagé dans la lutte contre l’esclavage.

« L’affaire Bissette »

De la situation des gens de couleur libres aux Antilles françaises, 1823.
Au début du mois de décembre 1823, circule à la Martinique un opuscule manuscrit intitulé De la situation des gens de couleur libres aux Antilles Françaises. Le texte a été attribué à Cyrille Bissette mais la Bibliothèque nationale de France donne pour auteur Gabriel-Jacques Laisné de Villévêque. Il pourrait aussi avoir été rédigé par le marquis de Sainte-Croix. L’objet de la brochure est de dénoncer le système esclavagiste en exposant en détail les injustices dont sont victimes les esclaves. Outre l’obtention des droits civiques pour les Noirs libres des colonies antillaises, elle propose notamment le rachat progressif des esclaves, des écoles gratuites en faveur des nouveaux affranchis et la suppression des châtiments corporels à l’égard des esclaves.

Un certain Morando va dénoncer Bissette auprès du Procureur du Roi. La maison de Bissette est alors perquisitionnée et l’on découvre plusieurs pétitions à son domicile. Il est immédiatement arrêté et écroué à Fort-Royal, en compagnie de supposés complices parmi lesquels figurent Louis Fabien et Jean-Baptiste Volny. Lors du procès en première instance Bissette est condamné au bannissement à perpétuité du territoire français, il fait appel et la Cour Royale de Martinique, dont le procureur par intérim, Richard de Lucy, est un fervent partisan des thèses racistes, le condamne à la marque des lettres GAL et aux galères perpétuelles. Le jugement est appliqué et il est marqué au fer rouge et exposé. Bissette est alors transporté avec quarante-six autres condamnés pour le fort de Brest où il se pourvoit immédiatement en cassation. La Cour de Cassation casse l’assignation au territoire métropolitain de la Cour Royale de la Martinique et renvoie Bissette et ses complices devant la Cour Royale de la Guadeloupe. Cette même Cour le condamne à dix ans de bannissement des colonies françaises.

Sa lutte contre l’esclavage

Exilé à Paris, la position de Bissette sur la question de l’abolition s’y radicalise. En 1832, il propose avec Louis Fabien et Mondésir Richard dans le Journal des débats une solution négociée qui éviterait toute effusion de sang. Il fonde peu après une « Société des hommes de couleur » et, en 1834, la Revue des colonies dont il devient le directeur. Elle paraîtra jusqu’en 1843. Le but de la nouvelle revue est de combattre l’esclavage par une abolition immédiate dans les colonies françaises.

En 1844, il s’oppose au projet des lois Mackau sur l’esclavage, car il tend à violer la loi du 24 avril 1833 sur le régime législatif des colonies.

Carrière politique
Quelques mois après l’application du décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848, Bissette se présente aux élections législatives d’août. Il est élu député avec 19 850 voix. Mais l’Assemblée nationale constituante invalide son élection pour cause d’incapacité personnelle, parce qu’il avait été condamné pour faillite, il est alors remplacé à l’Assemblée par son suppléant Victor Mazuline. Pourtant, le 11 avril 1849, le Tribunal de Commerce de la Seine déclare nul et non avenu le jugement qui l’avait condamné en faillite, ce qui lui permet de briguer un nouveau mandat de député lors des législatives suivantes.

À partir de 1849, Bissette cesse de pourfendre la domination de l’élite économique béké. Il se prononce pour la fusion des différentes composantes raciales des Antilles, dont il est lui-même issu, et pour l’oubli du passé. Au mois de mars 1849, revenant de l’exil et de la guerre, il est accueilli à Saint-Pierre par une foule en liesse. Dans son discours il déclare : « Consentons donc à un mutuel oubli du passé et jetons loin de nous nos funestes divisions, nos préjugés d’un temps qui n’est plus, les vieilles récriminations qui ne font jamais l’affaire des partis et bien moins encore le bonheur du pays qui doit dominer et faire taire toutes les passions ».

Une alliance est conclue entre Bissette et le béké François Pécoul en vue des élections législatives de juin. Les résultats consacrent l’écrasante victoire du tandem Bissette-Pécoul qui obtiennent respectivement 16 327 voix et 13 482 voix. Victor Schœlcher est battu et ne recueille que 3 617 voix.

L’association de Bissette et Pécoul provoque la colère et l’indignation des mulâtres qui accusent Bissette d’avoir trahi sa race et de s’être vendu aux Blancs. Bissette fera l’objet d’une campagne de haine et de dénigrement de la part de la bourgeoisie mulâtre et plus particulièrement des partisans de Victor Schœlcher. Par contre, si l’on en croit sa popularité, le peuple continuait à lui faire confiance. Élu le 3 juin 1849, il occupe son siège jusqu’au 2 décembre 1851.

Rivalité avec Victor Schœlcher
La rivalité entre Bissette et Schœlcher commence véritablement après la parution du livre de Schœlcher intitulé Des Colonies Françaises que Bissette avait sévèrement critiqué.

Jusqu’au Coup d’État du 2 décembre 1851 réalisé par Louis Napoléon Bonaparte, le cousin de Bissette issu de germain, la lutte entre ses partisans et ceux de Schœlcher est une constante du débat politique martiniquais. Après l’élection à la députation de Bissette les deux hommes s’affrontèrent encore plus violemment, soutenus chacun par des organes de presse. Bissette se sert du Courrier de la Martinique et Schœlcher et ses alliés du journal La Liberté dans lesquelles ils échangent réciproquement insultes et injures.

À partir de 1852, Bissette entame sa retraite sur le plan politique et l’antagonisme entre le bissetisme et le schœlchérisme s’estompe. De cette rivalité entre les deux abolitionnistes, Victor Schœlcher sort gagnant, puisque c’est à lui qu’on attribue l’abolition de l’esclavage.

Cyrille Bissette fut un franc-maçon, initié le 4 juillet 1828 au sein de la loge parisienne Les Trinosophes (Grand Orient de France), l’une des plus brillantes de l’époque, il a atteint le trentième degré du Rite écossais ancien et accepté. Il a fréquenté tout au long de sa vie divers ateliers tant en métropole que dans les Antilles et il semble être resté franc-maçon jusqu’à sa mort.

Publications
Cyrille Bissette est l’homme politique martiniquais du XIXe siècle qui a le plus combattu l’esclavage et ses effets néfastes. Au lieu de la vengeance, il prôna la réconciliation entre les races, selon la terminologie de l’époque. Occulté par le culte rendu à Schœlcher dans la bourgeoisie intellectuelle assimilationniste, Cyrille Bissette est rejeté de la mémoire collective en raison de son alliance avec le béké Auguste Pécoul, alliance alors qualifiée de trahison par les mulâtres, mais aussi de ses liens de parenté très proches avec l’empereur déchu, dont la mère était sa cousine germaine. Son histoire est traitée dans très peu d’ouvrages et beaucoup de Martiniquais ignorent son existence. Paradoxalement, son nom a été donné en 2008 à un rond-point de la commune de Schœlcher.