Du 12 mai au 23 juin 2018 à l’espace 14°N 61°W, place de l’Enregistrement. FdF
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter l’exposition individuelle de l’artiste photographe autodidacte martiniquais, Nicolas Derné.
La démarche artistique de Nicolas Derné se base sur une utilisation du tirage photographique à la fois comme empreinte d’une création en cours et comme matière qui réintègre elle même le processus créatif d’une nouvelle photographie. Par l’accumulation de matières, de formes, et de couleurs Nicolas Derné fabrique une nouvelle image qu’il appelle «photographie résiduelle». Comme dans la citation de Platon, c’est métaphoriquement la photographie du temps, en perpétuel mouvement. C’est ce qui reste des expériences vécues qui s’accumulent par strates comme sur une bande magnétique ou en sédiments dans les couches de notre mémoire. Dans l’absolu, ces images résiduelles parlent du temps qui passe, des traces des expériences vécues sur la mémoire et par conséquent se posent comme une réflexion sur le temps… Explorant plusieurs formes de «sur-développement» de ses photographies, d’abord des mélanges numériques entre photo et matière scannée, puis l’accumulation de peinture et de matières diverses ou encore la surexposition numérique, mais aussi l’utilisation de la lumière et de gélatines de couleur comme dans le cadre d’une récente résidence de création à l’hopital, au CHU de la Martinique. Dans chacun de ses processus créatifs, chaque étape de la création est figée par la photographie. Nicolas Derné fait référence à ses images en tant qu’« images résiduelles » dont il détourne le sens. Les images résiduelles en optique étant des images fantôme provoquées par la persistance rétinienne suite à une forte impression. La prise de vue et le tirage lui alors permettent de relancer le processus initial de manipulation sur cette base résiduelle…
Dans le cadre de son exposition, Pression “En tropiques” la série de photographies présentée s’appuie sur une citation de l’astrophysicien Hubert Reeves. “L’homme est l’espèce la plus insensée, il vénère un dieu invisible et massacre une Nature visible sans savoir que cette Nature qu’il massacre est ce dieu invisible qu’il vénère… » Sur cette base, Nicolas Derné s’est attaché à capturer les traces laissées par l’homme en se concentrant sur la fragilité de ce dernier face à la Nature. Loin d’être une série dramatique sur l’environnement, il ne cherche pas tant à dénoncer une situation, qu’à questionner l’Homme sur sa propre place au sein d’un écosystème manifestement plus puissant que lui. On ne peut pourtant s’empêcher de questionner la réalité des conséquences de l’activité de l’homme moderne sur la Nature, même si cette dernière a une drôle de façon de nous dire – ou plutôt de nous montrer – que nous ne sommes pas aussi intelligents que nous pourrions l’imaginer. Nous aimons tous penser que nous apprécions la beauté de la Nature. Mais pour vraiment le savoir et l’apprécier, nous devons garder en perspective une compréhension critique de ce que l’on peut appeler la fixation humaine. C’est l’état d’esprit moderne de mettre constamment nos préoccupations, nos désirs et nos projets axés sur l’humain au premier plan. Nous voulons acquérir ou saisir des choses et des expériences matérielles pour maximiser le confort et la gratification à court terme. La Nature devient alors invisible ou abstraite. Pourquoi? Parce que nous sommes assiégés par des vibrations causées par l’homme, des drogues toxiques, un air pauvre et de la nourriture et de l’eau impures. Donc, nous sommes dissuadés subtilement de même désirer la Nature, et sommes juste programmés pour consommer plus de produits manufacturés. Il ne nous reste plus qu’à essayer d’acheter le «bonheur», sans nous rendre compte ni nous soucier que cela consume tragiquement et dangereusement la Nature. La Nature ne peut jamais être minimisée, car elle n’est rien d’autre que la réalité. Mais l’illusion d’être séparé de la Nature est répandue dans la culture de consommation et dans les images et histoires des médias qui bombardent la population. La question est donc de savoir comment la beauté de la Nature et les possibilités de mener une vie épanouissante et naturelle peuvent-elles être élevées là où elles devraient être? Comment les gens peuvent-ils trouver une plus grande conscience pour survivre dans un monde naturel changeant? Que le monde devienne moins naturel est en partie une illusion, mais pas du point de vue de la pollution et de la perturbation du climat.
espace d’art contemporain 14°N 61°W Place de l’Enregistrement 97200 Fort de France Martinique FWI 14n61w.org
14°N 61°W
Nicolas DERNÉ Pression “En tropiques”
12.05 – 23.06.2018
caryl * ivrisse-crochemar & [creative renegades society] are pleased to welcome and present the solo exhibition of Martinique self-taught photographer, Nicolas Derné. Nicolas Derné’s artistic approach is based on the use of photographic print both as an imprint of an ongoing creation and as a material that reintegrates the creative process of a new photograph. Through the accumulation of materials, shapes, and colors Nicolas Derné makes a new image that he calls « residual photography ». As in Plato’s quote, it is metaphorically the photograph of time, in perpetual movement. This is what remains of the lived experiences that accumulate in strata like on a magnetic strip or in sediments in the layers of our memory. Theoretically, these residual images speak of the passing of time, traces of experiences lived on memory and consequently arise as a reflection on time … Exploring several forms of « over-development » of his photographs, first of all digital mixtures between photo and scanned material, then the accumulation of paint and diverse materials or even the digital overexposure, but also the use of light and of colored gelatins as part of a recent creation residency at the hospital, at the University Hospital of Martinique. In each of his creative processes, each stage of creation is frozen by photography. Nicolas Derné refers to his images as « residual images » whose meaning he diverted. Residual images in optics are ghost images caused by retinal persistence following a strong impression. Shooting and printing allow him to restart the initial process of manipulation on this residual basis … In each of his creative processes, each stage of creation is frozen by photography. Nicolas Derné refers to his images as « residual images » whose meaning he diverted. Residual images in optics are ghost images caused by retinal persistence following a strong impression. Shooting and printing allow him to restart the initial process of manipulation on this residual basis …
As part of his exhibition, Pression « En Tropiques » the series of photographs presented leans on a quote from the astrophysicist Hubert Reeves. « Man is the most senseless species, he worships an invisible god and massacres a visible Nature without knowing that this Nature that he massacred is this invisible god whom he worships … » On this basis, Nicolas Derné has sought to capture the traces left by man by focusing on the fragility of the latter in the face of Nature. Far from being a dramatic serie on the environment, he does not seek so much to denounce a situation, but to question Man about his own place in an ecosystem obviously more powerful than him. However, one can not help questioning the reality of the consequences of the activity of modern man on Nature, even if the latter has a funny way of telling us – or rather to show us – that we are not as intelligent as we could imagine. We all like to think we appreciate the beauty of nature. But to really know it and appreciate it, we need to keep in perspective a critical understanding of what may be termed the human fixation. This is the modern mindset of constantly putting our human-oriented concerns, desires and schemes first. We want to acquire or grab material things and experiences to maximize short-term comfort and gratification. Nature becomes invisible or abstract. Why? We are besieged by man-made vibrations, toxic drugs, impure food and water, and poor air. So we’re being deviated subtly from even wanting Nature, and are just programmed to consume more advertised manufactured products. We are left with trying to buy happiness, without realizing or caring that this tragically and dangerously consumes Nature. Nature can never be minimized, because it is none other than reality. But the illusion of being divorced from nature is prevalent in consumer culture and in the images and stories from the corporate media bombarding the population. The question is, then, how can the beauty of nature and the opportunities to have a fulfilling, natural life be elevated to where they should be? How can people find greater consciousness required for survival in the changing natural world? That the world is becoming less natural is partly illusion, yet true from the standpoint of ever more pollution and disruption of the climate.
+ / more info: 14n61w.org
espace d’art contemporain 14°N 61°W Place de l’Enregistrement 97200 Fort de France Martinique FWI 14n61w.org