Du 25 Janvier au 07 Mars 2014
—Par Frédérique Dorléans — (Dossier de presse)
Ricardo Ozier-Lafontaine, artiste de « rêves porteurs d’espoir », en prise quotidienne avec les blessures profondes de l’âme de l’enfance qu’il côtoie; livre avec « Attrape-rêves » une proposition plastique faisant écho aux croyances mythologiques et à des pratiques contemporaines en relation avec la sphère onirique.
L’artiste utilise le lieu des toiles et des supports-bois à la manière d’un tapissier dont l’espace de création doit être recouvert, colonisé en totalité, sans relâche. L’hyperdensité formelle et les registres chromatiques sont rendus au moyen de la superposition d’une multitude de techniques et de substrats.
Formes, signes, écritures symboliques ou aléatoires, représentations fguratives ou imaginaires, objets de technologie, de faune, de musique cohabitent dans un réseau étroitement tissé d’amas cellulaires et conjonctifs, de ligne-lianes courbes et circonvolutives suggérant les sillons cérébraux, sièges de l’élaboration des rêves. Les êtres et les éléments susceptibles d’apparaître en songes naissent à travers un tracé bi chromique spontané et méticuleux, dont la gestuelle de création s’apparente à celle d’un calligraphe en méditation. A travers ce foisonnement, l’artiste relate la richesse voire le désordre de la sphère psychique, imaginaire et onirique, tout autant que la multitude d’éléments et de propos qui entrent en interaction en son sein.
Dans la forêt « d’attrape-rêves », l’artiste nous invite à laisser piéger ceux qui des rêves polluent le quotidien, distordent les harmonies intérieures, chahutent les apaisements, en les abandonnant à la lumière destructrice. L’arachnide farceur et protecteur « Iktomi » y fait son apparition à travers l’évocation du mythe de l’emprisonnement des mauvais songes capturés dans le réseau de sa toile. Le plasticien nous enjoint à nous libérer de nos rêves-cauchemars, à les projeter au loin et à nous en défaire. Ce faisant, il nous invite à étreindre les rêves porteurs d’espoir et d’élévation individuelle et collective. Y croire, absolument. S’en nourrir, nécessairement. S’y abreuver, impérativement.
En vertu d’une approche plus contemporaine, l’artiste nous amène à nous pencher sur toutes les émanations oniriques, individuelles et sociétales, sans distinction, pour en saisir le coeur, en extraire l’ambre, en dévoiler le sens. Les toiles de Ricardo Ozier-Lafontaine invitent à l’agrandissement, à la sublimation.
Rêves porteurs d’espoirs, rêves protecteurs, rêves charroyeurs de sens, rêves emmitoufés dans les plumes soyeuses, rêves de rêves, rêves d’un monde aggrandi par le rêve…
Frédérique DORLEANS