Carnets de route.Jour 1
«לַשָּׁנָה הַבָּאָה בִּירוּשָׁלָיִם הַבְּנוּיָה« » «L’an prochain à Jérusalem restaurée». J’y suis. A l’aéroport d’Orly l’agent de sécurité israélien devant les comptoirs de Transavia, la compagnie low cost qui me transportera a observé mon passeport avec une attention toute particulière et m’a demandé ce que j’allais faire en Israël. Il m’a souhaité bon voyage. A bord de l’avion tout est payant sauf les toilettes mais je pense que ça pourrait ne pas durer bien longtemps. Bientôt pour aller pisser en cours de vol il faudra sortir son porte-monnaie. A l’arrivée le passage de la douane est un peu long, mais le visa est accordé sans difficulté aucune. Le nom de famille, le lieu de naissance sont déterminants. Le précédent taxi-co pour Jérusalem vient de partir. J’attends un peu que celui dans lequel j’ai pris place se remplisse. L’aéroport Ben Gurion est à peu près à mi-distance de Tel Aviv et de Jéru. Une heure plus tard tout au plus je dépose mes bagages à l’hôtel réservé depuis Paris. Il est au centre ville côté ouest. Il est cher comme tous les hôtels aux normes européennes en Israël. On peut néanmoins trouver dans des Auberges de Jeunesse privées trouver de quoi se loger, se nourrir à petit prix.
Plan de la ville, appareil photo, dans le sac à dos je pars à pied vers la vielle ville. En dix minutes je suis devant la porte de Jaffa. Quelques marches à descendre je m’engouffre dans le Souk EL-Bazar, le quartier chrétien à ma gauche, le quartier arménien à ma droite. Trois cents mètres plus loin deux nouveau quartiers apparaissent. A gauche le quartier musulman, le plus important en superficie et à droite le quartier hérodien puis deux cents mètres plus loin le quartier juif le plus petit des quartiers situé au pied du mur des Lamentations ou mur occidental. Première halte. Les femmes sont à droite, en plein soleil, séparées physiquement des hommes qui sont à gauche, eux aussi au soleil mais en partie seulement. Ils bénéficient d’un espace sous la roche, plus frais, plus agréable. Un religieux orthodoxe tout de noir vêtu de son large chapeau jusqu’aux souliers m’invite à prier avec lui. Je refuse. Je veux aller maintenant voir de plus près le Dôme du Rocher sur l’Esplanade des mosquées. La rampe qui passe au dessus de l’espace réservé aux femmes et qui y mène est fermée.
C’est l’heure de la prière du soir. Je décide de contourner l’obstacle en traversant le quartier musulman pour tenter d’entrer par la porte Dorée. Il me faut pour cela d’abord sortir par la porte des Lions. Une soldate et un soldat israéliens barrent le passage et me demande si je suis musulman, seule condition pour passer. Si Paris vaut bien une messe, l’esplanade des mosquées vaut largement un mensonge. J’hésite. Le soldat me dit que demain matin entre 7 heures et 11 heures l’accès par la rampe devant le mur des Lamentations sera possible. Je renonce pour aujourd’hui. J’y retournerai le lendemain. Ce qui fut fait.
Pour l’heure je reprends la Via Dolorosa, délaisse le Saint-Sépulcre, traverse le quartier grec orthodoxe et je me dirige vers la citadelle et la tour de David. Une belle introduction à Jérusalem. La fin de cette première journée se passe à la terrasse de l’hôtel King David. Peu après j’assiste à un concert nocturne de carillons, en plein air devant le YMCA à deux pas du King David. De retour à mon hôtel une pensée joyeuse me trotte dans la tête : quelle chance que celle d’échapper aux assignations identitaires religieuses! Les monothéismes semblent écraser la ville sous une chape de plomb que les bondieuseries plus ou moins pitoyables non seulement n’arrivent pas à soulever mais au contraire alourdissent encore.
Israël, le 13/06/2016
R.S.
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