Vendredi 15 novembre à 19h30, à Tropiques Atrium
En 2008, la comédienne martiniquaise Aurélie Dalmat commande à François Raffenaud l’écriture d’un monologue inspiré d’une très courte pièce d’après « Before breakfast » d’Eugène O’Neill d’Eugène O’Neill. Ce sera Un Petit Déjeuner, spectacle marquant que François mettra pour la troisième fois en scène en juillet 2014 dans le cadre du Festival de Fort de France.
Dans les années 50, aux Antilles.
Un matin, au petit déjeuner, une femme prend la parole. Elle s’adresse, au soleil, au public, à l’univers et surtout à Alfred ; son homme encore couché.Elle ouvre les vannes de sa douleur, de sa rancœur et de leur histoire comme un ultime exutoire face au naufrage de leur vie⋅
Quinze ans auparavant, elle, Marie-Juliette, épousait Alfred De Clairie, le fils du béké de l’habitation d’en haut et lui donnait un fils⋅
« Un petit déjeuner » rend hommage à l’âme créole et à la femme antillaise⋅
Durée de la pièce : 1h25
Note d’intentions et de mise en scène par François Raffenaud.
O’Neill m’a inspiré le thème de la pièce son Titre, mais c’est la comédienne Aurélie Dalmat qui a fait naître la pièce en elle-même et le titre aurait tout aussi bien pu être « Au Réveil ».
Je n’ai pas pensé écrire une pièce antillaise ou pour les antillais, j’ai voulu écrire une histoire que cette femme saurait, mieux que personne, traverser et enrichir de sa trempe d’actrice et de sa personnalité gouailleuse. C’est d’ailleurs elle qui m’avait proposé de lire Before Breakfast d’Eugène O’Neill, me mettant ainsi sur la piste d’une thématique et d’une histoire qui la touchait.
Le parallèle entre le personnage de Mme Rowland, le personnage chez O’Neill, et Aurélie Dalmat était assez facile à établir ; C’était une histoire de personnalité, de façon do prendre le vie à bras le corps et surtout une immense pudeur qui interdit de se livrer quand çà va mol et qui, par réflexe do protection peut-être, masque la désarroi derrière une force de caractère.
Je n’avais alors fait que trois séjours en Martinique, mais il me semblait déjà pouvoir foire un amalgame entre la dignité rigide de ce comportement et les femmes créoles on général, bien souvent pierre de faîte e de leur foyer Je n’ai donc pas voulu écrire, je le répète sons vouloir m’en défendre, un pièce antillaise. Si j ‘en avais eu la prétention, je savais que le charentais depuis quatre générations que je suis se serait vu, à l’arrivée, reprocher son audace Cependant, à l’arrivée c’est comme un hommage à l’âme créole et à la femme antillaise, que cette pièce a été reçue. Cette histoire que je croyais finalement totalement improbable a, semble-t-il fait écho chez les spectateurs et j’ai été surpris d’entendre des femmes et des hommes me raconter des destins similaire qu’ils avaient connus ou croisés.
Pour la mise en scène j’ai surtout mis l’accent sur la direction d’acteur, cherchant avec Aurélie Dalmat à toucher ou plus vrai de cotte parole féminine et à rendre simple et directe l’adresse du personnage au public. Cette approche rend en quelque sorte hommage à Eugène O’Neill chantre de ce que l’on appelle le » drame psychologique » et qui fait la part belle au réalisme du jeu d’acteur.
Reprise d’un article publié le 20/07/2014sur Madinin’Art pour les représentations des 24 & 25 juillet 2014 au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire)
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