— Par Christian Antourel —
A travers la rencontre de trois jeunes français engagés contre l’occupant, nous sommes les témoins directs, transportés d’un seul coup au cœur même des confrontations politiques qui ont tenté de converger à travers le Conseil National de la Résistance. L’ambiance y va de la psychose mêlée d’exaltation, parfaitement rendue par la mise en scène et le jeu des acteurs. Autant que l’éclairage et ses jeux de lumière créent l’ambiance palpitante et instillent à l’ensemble un suspense conforme à l’esprit de la Resistance Française, au plus près de la tension de la guerre et l’horreur de la situation.
Nous voici en pleine seconde guerre mondiale, dans les coulisses de la première Réunion du Conseil de la Résistance à Paris, au premier étage du numéro 48 de la rue du Four. Précisément dans la salle à manger de René Corbin, ancien ministre de l’air, puis du commerce sous le Front Populaire.
Jean Moulin, dit « Rex » préside cette réunion, suivant les ordres du Général de Gaulle qui lui a transcrit un long message manuscrit livré aux partisans. Le lieu est tenu secret et ceux qui se réunissent prennent de vrais risques. Trois personnes sont allées chercher les arrivants aux différentes stations de métro les plus proches, soit avec un représentant isolé, soit par groupe de deux. Les seize organisations de cette réunion hétéroclite, politiques, syndicales et de mouvements de Résistance qui n’ont jamais réussi à s’entendre vont devoir tenter de mettre en forme et ensemble les modalités d’un modus vivendi pour s’accommoder de la situation dans un esprit de fraternité et dans le seul intérêt de la nation pour sauver la République.
Nous voici à notre tour partisan
Les trois personnages, deux hommes, une femme sont séparés de la pièce où se déroule la réunion. De ce vestibule d’où ils attendent la pause des chefs, ils peuvent voir des rais de lumière et entendent des bribes de conversation, particulièrement perceptibles lorsque les personnages y pénètrent. L’atmosphère pesante de l’époque est fidèlement reconstituée, rien ne manque, passages de camions militaires dans la rue, pas cadencés d’allemands, et dans le vieux poste, Radio Londres, les messages codés de la résistance. … c’est l’attente, un long silence. Et nos émotions reflètent leurs émotions, nos cœurs battent à l’unisson des perturbations rythmiques de leurs cœurs. Nous voici à nos tours partisans.
Pratique ;
Au théâtre Aimé Césaire
Les jeudi 19, vendredi 20, samedi 21 mars 2015 – 19h30
Tarifs : 20- 15 euros
Un pièce de : Régis Flachos
Mise en scène : François Bourcier
Assisté de : Pauline Corvellec
Aline Gallet
Comédiens :
Jeans-Hugues Courtassol
Mathieu Hornus
Lucie Jousse
Création lumière :
Antonio De Carvalho
Voix off : Baptiste Brylak
CITATION EXPRESS :
« Toute la mise en scène s’axe autour du jeu d’acteur. Pas de parasitage. Un travail de précision dans les intentions et le dessein des personnages. C’est à ce prix que l’aspect véridique des évènements que l’on relate peut-être porté par ces personnages de fiction. C’est pourquoi les costumes également seront d’époque et non décalés.
Un travail cinématographique pour une pièce écrite par quelqu’un qui maîtrise parfaitement le dialogue cinématographique. »
François Bourcier
Christian Antourel
Paru dans France Antilles Magazine