— Par Guy Gabriel —
Spotlight – Réalisateur : Tom McCarthy Avec : Mark Ruffalo, Liev Schreiber, Michael Keaton
Rachel McAdams, Stanley Tucci Genre : Thriller, drame Durée : 2h08mn
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe (couronnée par le prix Pulitzer) qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée « Spotlight », a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que L’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier
Spotlight se situe dans la lignée des grands films sur le journalisme d’investigations ; on pense aux films
» Les Hommes du Président » (Alan J.Pakula) ou, à « Zodiac» (David Fincher déjà avec Mark Ruffalo) ; des films où, au-delà du sujet, essentiel, qui n’est jamais sacrifié, on voit poindre un vibrant plaidoyer pour le métier de journalisme, notamment celui de la presse locale.
Des journalistes pugnaces, qui vont, petit à petit, assembler les pièces du puzzle jusqu’au dénouement qui va dévoiler les tenants et aboutissants d’une affaire aussi sordide que réelle ; nous sommes au début des années 2000, lorsque le quotidien Boston Globe met à jour plusieurs affaires de pédophilie dont les auteurs sont des prêtres, ce, grâce à un nouveau rédacteur en chef, d’ascendance juive ; ce qui, va sembler être, à priori un handicap. Mais sa foi en son métier va rapidement faire basculer toutes les réticences.
Le film de McCarthy propose une vraie quête de la vérité, quête, qui va transcender le sujet avec subtilité et envergure ; tout ce cela sous la forme d’un film choral, car l’enquête se déroule sous plusieurs angles, sans jamais partir dans tous les sens. Il est vrai, que les comédiens investissent leur rôle avec la maestria qui s’impose, avec leurs convictions, mais aussi leurs doutes ; et, à ce titre, la ville de Boston en devient un protagoniste aussi important, car, comme dit un personnage du film « Boston est la plus grande petite ville d’Amérique, tout le monde semble se connaître ». Il est vrai que les agissements néfastes de certains prêtres sont connus, mais personne ne souhaite en parler, un peu comme c’était déjà vrai dans l’excellent film de Ben Affleck The Town , concernant les agissements de la maffia locale ; mais ici, Spotlight va traquer efficacement ce que ses membres appellent des « abus spirituels » qui détruisent d’une manière ou d’une autre, la vie des victimes.
Le film de McCarthy évite tout sensationnalisme au profit d’une précision et d’un réalisme extrêmement efficaces ce qui permet à l’ensemble de trouver un bon équilibre entre les deux aspects abordés ; d’un côté la pédophilie chez certains prêtres, de l’autre la pratique sérieuse du journalisme.
Au final, on adhère à Spotlight grâce à la puissance de son sujet et la profession de foi indéniable de tous les comédiens qu’il s’agisse de Liv Schreiber, en rédacteur en chef sûr de lui, de Michael Keaton en chef d’équipe redoutable, Mark Ruffalo et la femme de l’équipe, dont le rôle échoit à la comédienne canadienne,, de plus en plus incontournable, la belle Rachel McAdams
Guy Gabriel