— par Roland Sabra —
La mission du Ministère de la Culture chargée d’une expertise sur les dysfonctionnements du CMAC arrive en Martinique cette semaine. Elle arrive un peu tard puisque mise devant le fait accompli par le coup de force de Georges-Louis Lebon qui en procédant au changement de serrure du bureau de la Directrice du CMAC interdit à l’intéressée d’accéder à son lieu de travail. Il faut bien parler de coup de force puisque le dernier Conseil d’Administration du CMAC le 27 juin 2012 avait décidé de solliciter une expertiseavant de se prononcer sur l’avenir de la Direction du CMAC. Décision qui ne convenait pas à David Zobda, Vice-Président du Conseil Général, membre de droit du C.A. et encore moins à G-L. Lebon, Président, titre plus honorifique que doté de réel pouvoir, du CMAC. L’un et l’autre, très proches, ils se connaissent depuis de longues années, il leur arrive de partir ensemble à des Festivals en France, refusaient d’envisager que la Directrice puisse continuer sa mission. On ne connaît pas encore le degré d’implication du Vice-président du Conseil Général, dans ce coup de force réalisé, en « loucedé », au beau milieu des vacances scolaires, le 31 juillet 2012. Interrogé il dément avoir été préalablement informé. Il dit « J’ai été informé après ». Il reconnaît que cette « initiative dépasse le cadre des principes retenus en juin ». Refus de cautionner? Prise de distance feinte ou réelle ? Début de désolidarisation ? En tout cas est-il que cette action digne de celle d’un « patron-voyou » ne dessert pas son objectif : obtenir le départ de la Directrice du CMAC. Il est possible que G-L. Lebon ait été capable d’une telle initiative, lui qui n’en n’a pas eu beaucoup jusqu’à présent, il est aussi possible qu’il ne soit que le lampiste plus ou moins manipulé par celles et ceux qui avaient intérêt à un tel aboutissement. A commencer par une bonne partie du personnel de la structure, même si l’on peut douter qu’il ait pu être réuni en pleines vacances pour donner son aval à ce méfait.
Toujours est-il que la mission du Ministère de la Culture pourra difficilement recoller les morceaux du vase brisé. Il est impensable que la Directrice puisse reprendre son travail dans un tel climat (Bonjour l’ambiance !) quand bien même en aurait-elle encore envie ! Le Ministère, et son représentant en Martinique le Préfet, un tant soit peu bafoués, ne peuvent qu’entériner ce qui c’est décidé contre leur avis et trouver une porte de sortie acceptable pour la Directrice. La situation financière du Conseil Général dissuade celui-ci de renoncer aux subventions ministérielles accordées à une « Scène nationale ».Le label sera maintenu. L’État paiera donc ! Et l’on peut être sûr, les principaux acteurs de ce psychodrame restant en place, n’étant pas sanctionnés mais plutôt confortés dans leurs exactions, que les conditions d’une prochaine crise encore plus violente sont déjà réunies. Ainsi va la construction du lien social en Martinique. Madame ou Monsieur le prochain Directeur bon courage !
Fort-de-France, le 15/09/2012,
Roland Sabra