RPLL, Carte blanche : Lucette Salibur passe le relai à Gaël Octavia

Rencontres Pour Le Lendemain ( RPLL ) : Gaël Octavia le 16 mai 2017

L’esprit de l’amitié, l’esprit du courage, l’esprit de la persévérance…d’autres encore, tout aussi forts et sincères, ont imprégné la soirée des  Rencontres Pour Le Lendemain  à la Médiathèque Alfred Melon Degras du St Esprit. Exceptionnellement elle n’a pas eu lieu le dernier mardi du mois et les habitués, moins nombreux, peuvent se trouver frustrés de n’avoir pu profiter de la qualité de la prestation que Lucette Salibur et ses invités (Catherine Julien, Marlène Piejos, Lisette Salomon, Jean-Michel Dubray, Alex Donote, Daniel Talbot, Véronique Dorwling-Carter et José Exélis) nous ont offerte.

C’est avec simplicité et authenticité que, en retraçant la biographie de Lucette, nous avons vu se dérouler toute l’histoire du théâtre populaire martiniquais du XXème siècle jusqu’à nos jours. Sa diversité (de ses expériences balbutiantes à ses réussites), son « internationalité » (Afrique, Canada, Europe), sa spécificité caribéenne.

Lucette Salibur nous a projeté toute une série de photographies illustrant les différentes pièces ou films dans lesquels elle a travaillé. Nous avons retrouvé avec émotion notamment les visages du Sermac. Nous avons reconnu avec l’évolution de sa silhouette d’abord menue, l’évolution de l’expression théâtrale locale, devenue désormais ronde, imposante, incontournable…

L’originalité, la marque particulière de Lucette Salibur sur le théâtre Martiniquais est  le caractère thérapeutique, résilient, (re-) constructeur qu’elle y a imprimé. Pour elle-même, ses étudiants, ses comédiens, la devise est : toujours viser l’équilibre mental, le bien-être dans sa peau, l’estime de soi qui permettront le « je » authentique comme fondement du « jeu » juste de l’acteur.

Sans doute les études de psychologie qu’elle a suivies dans sa jeunesse y sont pour beaucoup et ont renforcé cette « intuition féminine » non galvaudée chez elle. Elles ont fait d’elle une « accoucheuse » de talents, une personnalité attachante à laquelle ses stagiaires, ses collègues artistes vouent une reconnaissance durable.

Bien sûr à l’instar des autres créateurs, metteurs en scènes de Martinique, tels Henri Melon, José Alpha, Hervé Deluge,  le théâtre de L. Salibur est aussi politique. Mais là encore avec autant de force, de ténacité que de modestie et de discrétion.

Sans révolution violente, elle a su étendre son action en faveur du peuple en installant au milieu d’une cité, aux portes d’un centre commercial, au cœur même du public visé, un espace théâtral. Marionnettes, stages, ateliers pour adultes et enfants, la tâche du Théâtre du Flamboyant-A’zwell n’est pas terminée et Lucette sait tenir ses promesses… « Rencontre Pour Le Lendemain » l’en remercie par avance.

 

La Carte Blanche de mardi 16 mai sera celle de Gaël Octavia de passage en son pays. Nous connaissons cette martiniquaise, exilée volontaire, ingénieur en télécommunication, scientifique qui se passionne tout autant au récit du télescopage d’atomes dans un laboratoire qu’à observer et décrire l’affrontement des âmes humaines : l’Atrium, après le succès de cette pièce au Festival d’Avignon, a déjà accueilli Le Congre et le Homard. Cette semaine nous aurons pu y applaudir Cette guerre que nous n’avons pas faite. Puis le public de Rencontre Pour le Lendemain et de la Médiathèque Alfred Melon-Degras du Saint Esprit pourra rencontrer et questionner ce véritable phénomène aux multiples cordes et facettes qu’est Gaël Octavia. Créatrice en arts comme propagatrice en sciences. Comment peut-on être, et de façon brillante, à la fois mathématicienne, peintre, cinéaste, journaliste, dramaturge… ?!

 RPLL