« Pour une relance de la production culturelle dans nos pays »

— Par Catherine Conconne, sénatrice —-

Suite aux démarches que j’ai déjà engagées auprès du Ministère des Outre-mer, j’ai aujourd’hui rencontré Madame Laurence Tison Vuillaume, Directrice de cabinet de Madame Françoise Nyssen, Ministre de la Culture.

C’est avec une écoute attentive et une volonté réelle de mobilisation que j’ai été reçue et entendue sur les sujets qui me semblent essentiels pour relancer la production culturelle de nos pays, dont les talents et les ambitions sont à de nombreux égards trop peu valorisés.

Nos territoires éloignés et de faible densité sont insuffisants pour permettre à un artiste de vivre « localement » de la diffusion de son oeuvre. De plus, la promotion de la culture desdits « outre-mer » permettrait une richesse et une diversité trop peu connue de la scène nationale, dont ils font pourtant partie!

J’ai proposé au Ministère de la Culture, en accord avec le Ministère des Outre-mer, la création d’un « workshop B to B » entre les artistes professionnels et les diffuseurs et producteurs nationaux. Cette rencontre, qui pourrait se tenir à l’automne prochain, permettrait à nos talents, quel que soit leur art, de faire connaître et reconnaître leur travail, sur des marchés difficilement pénétrables.

J’ai également interpelé le ministère sur le combat de notre artiste Franck Nicolas, en grève de la faim depuis le 24 avril, afin de sensibiliser à la discrimination faite aux musiques caribéennes sur les scènes nationales. J’ai rappelé qu’il y avait urgence à trouver une issue positive à cette mobilisation.

J’ai par ailleurs porté deux dossiers qui ne peuvent être entendus qu’avec une bonne connaissance des logiques propres à nos territoires.

Le premier concerne la Taxe spéciale additionnelle (TSA). Prélevée sur les recettes des salles de cinéma, son application à taux équivalent de l’hexagone prévue d’ici 2022 représente un réel danger pour la survie de nos salles de cinéma.(1)

Le second dossier que j’ai porté au ministère concerne la question de la libre circulation des œuvres artistiques et des artistes des territoires d’outre-mer, entre les DOM et l’hexagone, comme entre les DOM entre eux. Considérés sur le plan douanier comme des territoires d’exportation au même titre que les pays tiers à l’UE, le régime auquel ils sont soumis les expose à des taxes spécifiques pénalisant de manière rédhibitoire la circulation de nos produits culturels.

Madame Tison-Vuillaume s’est engagée à se mobiliser pour favoriser cette filière potentiellement foisonnante pour les outre-mer. Elle se dit prête à organiser un événement à la fois symbolique et très concret, qui pourrait être un déclencheur de nouvelles dynamiques, pour des artistes qui n’attendent que cela: partager leur art.

Je ne manquerai pas de veiller à ce que ces engagements conjoints avec le Ministère des outre-mer soient concrétisés rapidement.

Catherine Conconne
Sénatrice de Martinique

 

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NDLR: La TSA d’un montant de 10.72% permet de financer entre autres, les Salles Art & Essai. Sa non perceptiion en Martinique empêche la création d’une telle salle. Le prix moyen du billet passerait de 8 euros à 8.86€. Catherine Conconne reprend là une argumentation qui est celle des dirigeants de Madiana au détriment des cinéphiles.

ultra-marine.

Si la survie des salles de cinéma nous semble être un enjeu majeur, elle ne peut s’envisager au détriment de la production antillo-guyanaise. Dans tous ses échanges, le syndicat veille et veillera à ce que les producteurs et réalisateurs des DROM ne soient pas impactés par un gel de la TSA en étant moins aidés que ceux de l’hexagone.

Les mesures compensatrices prises pour préserver les salles ne doivent pas conduire à donner moins à la production ultra-marine comme ça a pourtant été le cas pendant des années.

Il convient de préciser que la TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) collectée dans l’hexagone et dans les DROM va dans un pot commun national qui est alimenté par d’autres sources que les cinémas comme la VOD ou la télévision. Le cinéma français, et donc domien, ne dépend pas uniquement de la TSA.

Le syndicat SECOM a pour objectif un gel de la taxe qui est déjà passée de 0 à 3% sans que cela n’influence la base de calcul de la contrepartie reversée aux producteurs.

Le cinéma Domien est un enjeu pour tous les Domiens et nous y veillerons.

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