Polémique autour du dernier ouvrage de J-F Niort

code_noir_jf_n_trueLe Texte de Danik Zandronis

 Salut JF

Mon avis est que tu « vends »  et ‘expose » très mal tes recherches, l’impression qui subsiste dans le « mouvement », est que tu as opéré un changement d’optique et que tu te rapproche consciemment ou non  des  thèses   » borderline » de Regent..

Ta (re) lecture  au XX1e siècle du Code Noir ne peut pas être seulement neutre et « scientifique », car tu semble oublier que le Code Noir , l’esclavage sont encore des blessures vives dans notre mémoire active.. 

 Dans le contexte actuel ( Stèle, affaire Chaulet) ton discours relativement maladroit dans l’expression ( Cf ton émission à    Guadeloupe  1ere et  avec moi a CANAL) peut laisser penser que tu  essaie de donner  ( je reprends tes mots) de l’humanité » a un texte qui est une  horreur.

Cela est d’autant plus mal ressenti, que  les offensives des « blancs créoles d’une  justification de la colonisation rejoignent OBJECTIVEMENT ces  travaux sur le Code Noir.. 

Comment vivant  en Guadeloupe, pouvais  tu me dire ( Canal IO) ne  « rien savoir » de l’affaire  de la stèle, alors que depuis des semaines, TOUT le monde  en  parlait, que  toutes les organisation anti colonialistes avaient pris position..et last not  least  il y avait eu UN PROCÈS et une décision.. toi qui étudie le droit…ce procès  et ces décisions de » la justice » françaises auraient du  t’interpeller!

N’oublie pas , que nous sommes dans un pays ENCORE  sous domination coloniale , que tu es un BLANC  FRANCE et que du coté des militants et  patriotes TOUT est vu  perçu et analysé selon cette  grille, qui n’est pas  la tienne. Donc  en résumé quand tes travaux VONT  malgré toi « dans le sens d’es thèses anticolonialistes », (réparations) tu  es le « bienvenu » mais dés que  même  au nom de l’étude historique, tu aborde sans précaution  des sujets sensibles tu t’exposes a  des  réactions  très dures, et  je  ne crois pas que cela changera.. Mais , tu n’es pas  le seul  historien a être « ciblé », d’autres comme Regent, Belenus.. sont dans NOTRE collimateur:

Je termine en te disant, que tes travaux , tes recherches, ne peuvent en AUCUN CAS être perçus comme ils  pourraient  l’être en FRANCE

Nous  les militants, nous sommes en guerre  sur le  plan idéologique CONTRE  TOUT  le système colonial français, sa pensée, sa prétendue  « objectivité scientifique », sons système éducatif, sa vision réductiviste  de l’histoire,  coloniale , ses mensonges, ses contrevérités,

 TOUT ce qui a tendance à  le renforcer, à le légitimer, a le dédouaner, est pour nous une attaque  et appelle des réactions.  de notre part. Dans cette période historique particulière, nous   serons VEYATIFS

Danik ZANDWONIS

FKNG


Réponse de Jean-François Niort

Mon avis est que tu « vends »  et ‘expose » très mal tes recherches, l’impression qui subsiste dans le » mouvement », est que tu as opéré un changement d’optique et que tu te rapproches consciemment ou non  des  thèses   » borderline » de Regent..

JF : « Borderline » par rapport à quoi ? A la « ligne » idéologique du « parti » nationaliste ? 

Par ailleurs Danik je ne suis pas un entrepreneur commercial ou un journaliste qui a à « vendre » quoi que ce soit. J’étais juste venu à Canal 10 annoncer comme je te l’avais proposé uniquement ma conférence et présenter mon dernier ouvrage, pas participer à une tribune sur l’actualité du racisme et des problématiques mémorielles en Guadeloupe, et c’est toi qui, volontairement et sans me prévenir, m’a d’emblée entraîné sur ce terrain. C’est donc toi, en tant que professionnel du journalisme de surcroît, qui porte la responsabilité du malentendu qui en a découlé.

Tu évoques par ailleurs des « impressions », et en effet, comme me l’ont dit Luc au tél. et Zebrist à Canal 10 juste après ton émission, c’est malheureusement uniquement sur la base d' »impressions » que vous réagissez, sans faire l’effort d’analyse et de réflexion nécessaire qui vous conduirait à conclure que ce n’est pas POSSIBLE que ces impressions correspondent à la REALITE étant donné mes prises de positions et engagements publiques écrits et oraux, notamment en faveur des Réparations, depuis 2006 jusqu’à l’année dernière et au Parlement européen en 2013. 

Mais pour revenir au Code Noir avez-vous lu mes ouvrages de 2012, et le dernier qui vient de paraître ? J’en doute beaucoup à la lumière de vos réactions et « impressions ». Quant à Luc, comme e le lui ai dis lundi, il aurait suffi qu’il m’appelle pour me faire part de son « trouble » dimanche soir, et qu’il vienne, ainsi que toi Danik, et Elie Domota, à ma conférence du 18 mars à l’ESPE, pour clarifier les choses et ce malentendu. 

Ta (re) lecture  au XX1e siècle du Code Noir ne peut pas être seulement neutre et « scientifique », car tu semble oublier que le Code Noir , l’esclavage sont encore des blessures vives dans notre mémoire active.. 

JF : c’est précisément l’inverse Danik. C’est VOTRE relecture et reconstruction du Code Noir au XXIe siècle, VOS « Idées reçues » sur le Code Noir et l’esclavage, que je corrige en faisant dire au Code Noir UNIQUEMENT ce qu’il dit et non pas l’inverse (quand vous affirmez, et Luc encore au tél. pas plus tard que hier, que le Code Noir donne au maître le droit de vie et de mort sur son esclave, c’est que manifestement vous n’avez pas LU ce texte, mais que vous en êtes restés à une vision imaginiaire, symbolique, anhistorique, détachée du réel). Ce qui ne lui enlève en rien d’ailleurs son caractère monstrueux (voir plus bas) : n’ayez pas peur de l’Histoire authentique, camarades ! Elle ne peut que plaider en faveur de votre cause, si du moins vous ne vous ridiculisez pas en affirmant sans cesse des contre vérités qu’un enfant pourrait lui-même corriger en lisant le texte du Code Noir….

Dans le contexte actuel ( Stèle, affaire Chaulet) ton discours relativement maladroit dans l’expression ( cf ton émission à   Gpe 1ere et  avec moi a CANAL) peut laisser penser que tu  essaie de donner  ( je reprends tes mots) de l’humanité » a un texte qui est une  horreur.

JF : je te renvoie la « maladresse » Danik : un professionnel du journalisme PREPARE son entretien avec son invité, et ne le prend pas au dépourvu alors qu’il est venu parler d’AUTRE CHOSE que de la stèle et de l’affaire Chaulet (je rappelle au passage que je soutiens le communiqué de la LDH du 25 mars à cet égard)

Quant à l’humanité dans le Code Noir, rappelle-toi qu’elle est DEJA inhérente au statut d’esclave, car jamais aucun peuple n’a appelé esclave un animal ou une chose matérielle comme une chaise par ex., et que c’est précisément PARCE QUE l’esclave est irréductiblement humain malgré les fictions juridiques qui le qualifient de « bien meuble », que l’esclavage est un crime contre l’humanité, car on ne commet pas de « crime » contre les CHOSES. L’esclave dans le Code Noir n’est pas un humain qu’on « deshumanise », c’est un être humain qu’on violente, qu’on a privé de sa liberté et de la disposition de sa propre personne (puisqu’on peut le vendre et l’acheter), qu’on fait travailler gratuitement pour le compte de son maître et dont on punit la fuite en justice, ce qui est le comble de l’exploitation de l’homme par l’homme – « de l’HOMME par l’HOMME » Danik, et non de la soi-disant « Chose » par l’Homme… 

Par ailleurs, comme je l’ai déjà maintes fois écrit, dit et expliqué, si le Code Noir est certes une horreur, il y a eu PLUS horrible encore APRES. Notamment quand, en 1723 et 1724, les Codes Noirs pour les Mascareignes et la Lousiane ont interdits les mariages et les donations entre Blancs et Noirs, portant le racisme sous-jacent du Code Noir de 1685 à un niveau ENCORE plus élevé et plus systématique juridiquement parlant, sans parler du summum de l’horreur atteint par le rétablissement de 1802 et l’arrêté du 16 juillet en particulier, dont je te rappelle que c’est moi qui l’ai porté à la connaissance du public en 2008 en compagnie de Luc, ainsi que par le rétablissement et l’AGGRAVATION de la discrimination et de la ségrégation juridique et sociale à l’égard des libres de couleur. Par conséquent, si, comme l’affirme Louis Sala-Molins depuis bientôt 30 ans, le Code Noir est le texte juridique « LE plus monstrueux des temps modernes », ce que vous répétez tous aveuglément et d’une même voix depuis, que restera-t-il comme adjectif pour qualifier ces textes PLUS monstrueux encore ? 

Mais puisque tu te refuses à comprendre qu’il y a eu une PROGRESSION dans l’horreur, tu ne comprends justement pas qu’une grande part des « blessures vives » dans la « mémoire active » de l’esclavage en Guadeloupe que tu évoques plus haut vient PRECISEMENT de cette progression dans l’horreur, et n’est pas TOUTE ENTIERE contenue dans le texte de 1685, car les blessures et les souffrances de 1802 sont BIEN plus proches de nous, bien plus récentes et vives, que celles de 1685…  

Cela est d’autant plus mal ressenti, que  les offensives des « blancs créoles d’une  justification de la colonisation rejoignent OBJECTIVEMENT ces  travaux sur le Code Noir.. 

JF : non, car comme je l’ai rappelé dans mon courriel précédent à Caroline Oudin-Bastide, en AUCUN cas mon analyse du Code Noir ne peut conduire à JUSTIFIER la colonisation, puisque, précisément, mais encore fallait-il m’avoir lu depuis 2012 pour le comprendre, le Code Noir est à mes yeux l’acte fondateur du droit colonial français en tant que droit dérogatoire et exorbitant au droit commun, et que c’est précisément cette « infraction » juridique initiale, reconnue par Colbert lui-même, qui non seulement confère au Code Noir une « monstruosité juridique » congénitale, mais qui peut justifier juridiquement aujourd’hui l’invocation en justice du principe des Réparations, auquel comme tu le sais je suis favorable…

Mais comme les gens sont moins stupides que tu sembles le croire, ils sont capables de discernement, de distinguer les nuances dans les analyses, du moins ceux qui prennent le temps de réfléchir plutôt que de réagir « à chaud » et uniquement sur la base d' »impressions », en réfléchissant logiquement, et en approfondissant la lecture et la compréhension des écrits et des paroles des personnes qu’ils accusent ou soupçonnent à la première « impression » alors qu’ils les connaissent pourtant personnellement et depuis longtemps… Et ici Luc également porte une grande responsabilité de ne pas m’avoir contacté, de s’être enfermé dans le silence, ruminant son « impression » négative, alors que nous sommes des AMIS et des camarades de combat depuis 2008…

Comment vivant  en Guadelouoe, pouvais  tu me dire ( Canal IO) ne  « rien savoir » de l’affaire  de la stèle, alors que depuis des semaines, TOUT le monde  en  parlait, que  toutes les organisation anti colonialistes avaient pris position..et last not  least  il y avait eu UN PROCÈS et une décision.. toi qui étudie le droit…ce procès  et ces décisions de » la justice » françaises auraient du  t’interpeller!

JF : je t’ai répondu que je ne connaissais pas ASSEZ l’affaire pour émettre un jugement, ce qui est vrai. Et toi cher Danik, si je t’avais interrogé sur l’affaire Charles Richet, tout aussi importante et dont TOUT le monde parle aussi puisqu’il y a eu 50.000 signatures, qu’aurais-tu pu m’en dire ? Rien parce que cela se passe dans l’Hexagone ? Le combat contre le racisme négrophobe se mène sur plusieurs fronts à la fois mon ami, ici et ailleurs ; et vous êtiez bien assez nombreux à vous être engagés dans celui de la stèle et de Chaulet pour ne pas avoir besoin de renfort, alors que moi je combattais sur d’autres fronts, et tout seul au départ, avec Mme Mancle, dans l’affaire Charles Richet. 

Par ailleurs, ces dernières « semaines », je travaillais d’arrache-pied, jusque tard dans la nuit, car je suis historien du droit (et non avocat ou juriste contemporain, et non chroniqueur ou commentateur d’actualité comme toi), notamment sur ma prochaine édition du Code Noir version Guadeloupe, tout en ayant encouragé Mme Mancle à lancer sa pétition sur Internet et la faisant suivre et connaître pour faire débaptiser l’hôpital Charles Richet, ce qui a d’ailleurs été obtenu. 

N’oublies pas , que nous sommes dans un pays ENCORE  sous domination coloniale , que tu es un BLANC  FRANCE et que du coté des militants et  patriotes TOUT est vu  perçu et analysé selon cette  grille, qui n’est pas  la tienne,. Donc  en résumé quand tes travaux VONT  malgré toi « dans le sens d’es thèses anticolonialistes », (réparations) tu  es le « bienvenu » mais dés que  même  au nom de l’étude historique, tu aborde sans précaution  des sujets sensibles tu t’exposes a  des réactions  très dures,et  je  ne crois pas que cela changera.. 

JF : C’est toi Danik qui OUBLIES mes conférences « Du Code Noir au Chlordécone, l’héritage colonial en question », dans lesquelles je dénonce clairement et publiquement devant les Guadeloupéens un régime juridique colonial (dérogatoire) qui se perpétue ENCORE aujourd’hui… Cette grille je la maîtrise donc parfaitement cher ami, et sans doute avec encore plus de profondeur dans l’analyse historique et juridique que toi… Je te renvoie au diaporama de mes conférences que tu pourras consulter (si tu es capable de prendre le temps de quitter un petit instant l’actualité immédiate et « réactive » pour te plonger dans l’analyse de la réalité historique qui en est la matrice directe), à partir de mon site Internet dans le billet du Blog correspondant.

http://jfniort.e-monsite.com

Mais as-tu seulement assisté à une seule de ces conférences publiques, où tu aurais d’ailleurs trouvé des arguments supplémentaires à ta vision ? Et en plus tu oses prétendre que mes « travaux » (mais il n’y a pas que mes « travaux » de recherche Danik, il y a mes engagements personnels citoyens aussi, tel que celui sur le Chlordécone et les épandages aériens) vont « malgré moi » dans le sens des thèses anti-colonisalistes ? Ainsi donc un « Blanc-France » ne pourrait pas, juste parce qu’il est « Blanc-France », ni comprendre ni défendre ces thèses ? Marx, Lénine, Ho Chi Minh, Jean Jaurès, Clémenceau et Mao étaient-ils Guadeloupéens, Danik ?  Chez quels auteurs, d’après toi, les premiers militants nationalistes guadeloupéens ont-ils été cherché leur inspiration théorique, la vision conceptuelle du monde et notamment de l’exploitation économique colonialiste qu’ils ont porté, ainsi que leur projet d’émancipation politique nationale anticolonialiste ? Penses-tu sincèrement qu’ils aient puisés tout cela UNIQUEMENT dans la tradition des marrons du pays, et notamment dans le certes puissant camp de Kellers qui a brillamment tenu tête au pouvoir colonial pendant plus d’un siècle, faisant certes encore rien qu’à eux seuls, sans parler de la résistance de tous les autres, marrons ou pas, entrer la Guadeloupe dans l’Histoire universelle de la liberté ? Sais-tu d’ailleurs qu’il y avait des « Blancs » au sein de ce camp Danik ? 

Par ailleurs Danik, amnésique que tu es de l’histoire de ton pays, as-tu oublié que des « Blancs-France » (comme le capitaine Kirwan), et aussi des Blancs-Créoles d’ailleurs (tel Monnereau), sont MORTS en résistant au Rétablissement de 1802, mêlant leur sang de « Blanc » à celui des Noirs résistants pour fertiliser ton pays d’autant de graines d’espérance en la victoire finale de la liberté humaine face à l’oppression, l’oppression colonialiste et raciste qui était celle du régime napoléonien en effet ?  La liberté a-t-elle une couleur, une race ? Ou n’est-ce pas plutôt un choix de CONSCIENCE individuelle et collective ? 

Et d’ailleurs pourquoi est-ce à moi, le « Blanc-France », d’être obligé de te faire la leçon sur l’histoire de ton propre pays Danik ? Pourquoi n’avez-vous pas cherché l’arrêté de Bonaparte et ne l’avez-vous pas présenté à l’historien du droit que je suis à mon arrivée en Guadeloupe ? Pourquoi est-ce moi, le « Blanc-France », le seul apparemment à s’être mis à sa recherche en compagnie de mon ami et collègue Jérémy Richard ? Pourquoi est-ce moi qui ai dû exhumer des Archives la version Guadeloupe du Code Noir qui n’avait JAMAIS été publiée depuis 1685 ? Je n’aurais pas DU avoir ce travail de recherche historique à faire en arrivant ici Danik, il y a ici une anomalie, un manque grave de connaissance de votre propre histoire coloniale locale.

Et tu te dis « nationaliste » ? Supprimerais-tu les cours d’Histoire à l’école pour masquer ta propre ignorance ou ton aveuglement si tu étais ministre de l’Education nationale (et de l’Information) dans une république guadeloupéenne indépendante ? Et congédierais-tu immédiatement tous les profs d’Histoire « Blancs-France », y compris ceux qui ont exhumé et on fait connaître la version Guadeloupe du Code Noir, parce qu’ils ne pourraient soi-disant pas, en tant que « Blancs-France », assimiler, s’approprier, comprendre et enseigner la « grille » de lecture anticolonialiste ?

 Le projet politique nationaliste guadeloupéen vaut beaucoup mieux  que cela, Danik, beaucoup mieux. Tu n’es pas encore à la hauteur de tes ambitions mon ami… Et je crois que l’immense majorité des Guadeloupéens le ressentent aussi, sinon vous auriez accédé depuis longtemps au pouvoir politique.

Mais , tu n’es pas  le seul  historien a être « ciblé », ;d’autres comme Regent, Belenus.. sont dans NOTRE collimateur:

JF : « Ciblé » ? Avez-vous déjà choisi le snipper chargé de m’abattre ? Dans VOTRE « collimateur » ? Qu’est-ce à dire ? Que René et Frédéric sont de « mauvais patriotes » ? Des « suspects » comme ceux que les sans-culottes pourchassaient ? Des « intellectuels petits-bourgeois » dont il faudrait que les « gardes rouges » ou autre jeunesses patriotiques guadeloupéennes aillent s' »occuper » parce qu’ils osent ne pas s' »aligner » sur VOTRE position officielle ? Mais il est vrai que le terrorisme (intellectuel ou physique) a de tout temps été l’arme des faibles et des minoritaires… Tu vaux mieux que cela Danik, et le projet politique guadeloupéen bien mieux encore….

Je termine en te disant, que tes travaux , tes recherches, ne peuvent en AUCUN CAS être perçus comme ils  pourraient  l’être en FRANCE

JF : faux Danik. Les Guadeloupéens d’aujourd’hui ont mûri. Ils sortent progressivement d’une conscience encore embrumés par le manichéisme idéologique réducteur et simplificateur, qui empêche de voir la complexité du réel, un manichéisme réducteur et racisé qui est l’héritier direct, Danik, de l’idéologie colonialiste que pourtant tu combat. Oui Danik, en refusant qu’un « Blanc-France », même historien vivant et travaillant en Guadeloupe et sur l’histoire de la Guadeloupe depuis dix ans, ne puisse radicalement RIEN comprendre à l’histoire guadeloupéenne, tu te comportes comme les membres du lobby colonial qui expliquaient aux mêmes « Blancs-France », et spécialement aux « philanthropes » « négrophiles » et autres et abolitionnistes de l’Hexagone, qu’ils ne pouvaient et ne pourraient JAMAIS rien comprendre à la société coloniale esclavagiste, à laquelle ils n’appartenaient pas…

Nous  les militants, nous sommes en guerre  sur le  plan idéologique CONTRE  TOUT  le système colonial français, sa pensée, sa prétendue  « objectivité scientifique », sons système éducatif, sa vision réductiviste  de l’histoire,  coloniale , ses mensonges, ses contrevérités,

JF : et moi je dénonce TA (ou VOTRE) vision réductiviste et racisée de l’Histoire coloniale, tes mensonges et tes contre-vérités sur les Blancs-France et sur le Code Noir, Code Noir que tu n’as manifestement pas LU, qui sont indignes de la grandeur du projet nationaliste que tu portes, indignes du peuple que tu souhaites guider un jour vers l’indépendance, et qui vaut bien mieux, oui beaucoup mieux, Danik, que ta vision idéologique dépassée,  radicalement hostile à la liberté de penser, d’expression, de recherche scientifique, et à tout débat contradictoire argumenté et rationnel, au profit d’une politique du soupçon, de la chasse aux sorcières et aux « suspects », ainsi qu’aux « intellectuels » en général, qui seraient pourtant vos PLUS précieux alliés grâce à leur travail historique et théorique appronfondi. 

TOUT ce qui a tendance à  le renforcer, à le légitimer, a le dédouaner, est pour nous une attaque  et appelle des réactions.  de notre part. Dans cette période historique particulière, nous   serons VEYATIFS

JF : alors si cela est vrai, qu’attends-tu, au lieu de m’attaquer, pour UTILISER les arguments historiques et juridiques à ta disposition  dans mes ouvrages sur le Code Noir et le diaporama « Du Code Noir au Chlordécone » pour RENFORCER renforcer ta position contre le « système colonial français » ?  N’ais pas peur de l’Histoire, Danik, elle plaide en VOTRE faveur et pourtant vous la niez.

Danik, Danik, toi et ton combat valez mieux que cela ! 

 Danik, Danik, réveilles-toi, sors de ton aveuglement, éveilles-toi au monde qui t’entoure et qui a évolué vers plus de conscience, de lumières et de rationalité, plus d’argumentation, moins de réactivité pulsionnelle et de pathos, et qui se libère du sale carcan idéologique racisé légué par les puissances et lobbies coloniaux dont tu es encore inversement habité, pour pouvoir accéder à la conscience du caractère universel de la Liberté, de l’Egalité et de la Dignité de TOUT être humain quelle que soit sa race, sa culture, sa religion. Ce n’est pas sa race, son origine ou son pays qui détermine la pensée d’un individu Danik : c’est son degré de CONSCIENCE INDIVIDUELLE, comme celle qu’avaient acquis les hommes de 1801-1802, Noirs, Blancs et Métis, Antillais et Métros qui ont lutté ENSEMBLE jusqu’à la MORT contre l’oppression napoléonienne colonialiste et raciste. 

 « Libères-toi de l’esclavage » Danik ! Et alors, oui alors, un véritable projet de LIBERTE et de RESPONSABILITE pour ton pays pourra-t-il être politiquement porté par vous et enfin ENTENDU par tes compatriotes guadeloupéens, qui, pour le moment, ne REPONDENT pas, et ils ont bien raison, à votre appel trop immature.

 Bien à toi mon ami, fos et courage pour la lecture historique et la réflexion critique – et auto-critique -, et à bientôt pour de nouveaux débats ! 

JF 


MISE AU POINT  d’universitaires et d’intellectuels

Les historiens guadeloupéens et personnes intéressés au développement de la connaissance du passé de la Guadeloupe et des pays caribéens, soussignés, s’élèvent contre les écrits outranciers qui ont circulé sur le net, vilipendant dans un premier temps puis allant jusqu’à « exiger » l’expulsion de la Guadeloupe de Jean-Francois Niort, historien du droit et des institutions, Maitre de Conférences à l’Université des Antilles, au prétexte, fallacieux, que ses travaux sur « le Code Noir » auraient nié l’abomination de l’esclavage.
Cette polémique tend à confondre volontairement l’exégèse d’un texte historique, les registres d’analyse d’un système dans toutes ses perversions complexes, et sa condamnation morale. Or comment prendre l’exacte mesure de cette perversion extrême tant qu’on ne l’étudie pas, ou dès que lors qu’on déciderait, avant même toute recherche, de ce que devrait être sa conclusion ?
Nous réaffirmons le droit des chercheurs en histoire en Guadeloupe, de tout chercheur, à développer librement sa recherche, dans le souci d’enrichir le savoir général dès lors que sont respectées les règles méthodologiques et déontologiques de la discipline. La recherche étant libre, l’exposition, la discussion contradictoire des résultats de recherches doivent l’être tout autant.
Nous rappelons ce disant que tout passé, et plus encore ce passé spécifique qui est le nôtre, colonial et esclavagiste négrier, dont la société guadeloupéenne dans laquelle nous vivons procède directement, est lourd de drames humains incommensurables, de souffrances et de dénis successifs, de tensions et de conflits, cristallisés jusqu’à aujourd’hui dans l’organisation sociale, dans les problématiques sociétales non réglées, comme dans la culture et les représentations. Il est donc de la responsabilité sociale, politique, éthique et pédagogique de l’historien d’en tenir compte et de faire en sorte que ses travaux, outre l’apport du savoir, servent à la désaliénation des esprits, au progrès de la conscience et à la pleine émancipation de l’homme.
Ont signé :
Jean-Pierre Sainton, Historien, Universitaire, (Professeur à l’Université des Antilles) ; Directeur du DPLSH ; Président-fondateur du Centre Guadeloupéen d’Histoire Sociale et Politique ; Raymond Boutin, Historien, Docteur en Histoire, professeur agrégé honoraire d’histoire-géographie, Président-fondateur de l’association Patrimoine et savoirs (Musée de la vie d’antan de Petit-Canal) ; Claude Hoton, Historien, Consultant et chef d’entreprise en Ingénierie culturelle et patrimoniale ; Caroline Oudin-Bastide, Historienne et sociologue, 2
Docteur en Histoire spécialiste de l’esclavage aux Antilles françaises ; Georges Latévi Lawson-Body, Historien, économiste et sociologue, Universitaire (Maitre de Conférences à l’Université des Antilles) ; Frédéric Régent, Historien, Universitaire, (Maitre de Conférences en histoire moderne à Paris 1, Panthéon-Sorbonne) ; René Bélénus, Historien, Docteur en Histoire, Professeur d’histoire-géographie ; Clara Palmiste, Historienne, Universitaire, (Maitre de Conférences en Histoire moderne et contemporaine à l’Université des Antilles) ; Jacques Dumont, Historien, Universitaire, (Professeur en histoire contemporaine à l’Université des Antilles) ; Gilles Delâtre, Professeur d’histoire en Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (CPGE du Lycée Gerville-Réache de Basse-Terre) ; Christian Schnakenbourg, historien de l’économie antillaise, Universitaire, Professeur émérite à l’Université d’Amiens, membre de l’Equipe de recherche AIHP-GEODE de l’Université des Antilles ; Danielle Bégot, Historienne, Universitaire, Professeur émérite de l’Université des Antilles ; Gérard Lafleur, Historien, docteur en histoire, professeur d’histoire-géographie honoraire, membre de la Société d’Histoire de la Guadeloupe ; Myriam Cottias, Historienne, Directrice de recherches au CNRS, Présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage ; Alain Buffon, Historien et économiste ; Eliane Sempaire-Etienne, Historienne, professeur d’histoire-géographie honoraire ; Ary Broussillon, Sociologue, historien, consultant en relations sociales.
S’associe : Me Hubert Jabot, Avocat, Président de la Ligue des Droits de l’Homme, Vice-Président du Centre Guadeloupéen d’Histoire Sociale et Politique.
Guadeloupe,
Lundi 06/04/2015


DU BRUIT QU’ON FAIT ICI EN CE MOMENT

Par Michel Bescond

 

Les récentes agressions verbales de certains « nationalistes » contre l’historien et anticolonialiste JF Niort sont inadmissibles, de nature fascisante, et doivent être condamnées comme telles, sans réserve. Ces « nationalistes » ne représentent aujourd’hui plus grand chose et sont isolés.
Mais toutes les déclarations publiées jusqu’ à présent en réaction à cette agression, bien que justes sur les principes, passent à mon avis à côté du problème central pour ce pays, problème que toutes ces « affaires » (Ursule, Chaulet, Code Noir) contribuent à occulter.
Ce bruit qu’on commence à entendre ici, ressemble étrangement à celui qu’on essaie de faire là-bas depuis janvier, à coup de grosses caisses, sous l’enseigne « Je suis Charlie » : au nom des valeurs les moins contestables, on nous détourne des bonnes questions, de celles qui pourraient gêner.
Toute une partie de la jeunesse guadeloupéenne, celle dont les parents peuvent financer des études longues, s’exile en France, au Québec ou aux USA, et prive ainsi le pays de ses cerveaux et de ses possibilités de développement endogène. Et toute l’autre partie de la jeunesse guadeloupéenne en âge de travailler reste pour l’essentiel sans diplôme, ni formation, ni qualification, et se retrouve à plus de 50% au chômage.
Cette partie de la jeunesse « abandonnée à son sort » en Guadeloupe va finir par tomber un jour ou l’autre dans les bras de cinglés fascisants, plus malins et moins « has been » que ces anciens combattants « nationalistes », comme ces jeunes « musulmans » de banlieue ou de Gaza séduits par Al Qaeda ou DAESH.
Où est donc la nécessité de ce débat en cours, qui n’en est pas un (on ne débat pas avec ceux qui ne veulent pas débattre), si ce n’est d’occulter une fois de plus le rôle central dans ce processus mortifère de la bourgeoisie guadeloupéenne, quelles que soient ses diverses couleurs de peau, liée au pouvoir métropolitain qu’il soit de « droite » comme de « gauche », de cette caste qui triomphe à nouveau après les élections départementales, qui subventionne accessoirement et ouvertement le média des « nationalistes » en question, de cette caste parasitaire qui est la première responsable et la principale bénéficiaire de la situation économique et sociale désastreuse de la Guadeloupe ?
Que faire, dès maintenant, quand il en est encore temps, pour empêcher réellement, ici comme ailleurs, la marche du monde vers la barbarie, et pas seulement à coup de déclarations de principe, nécessaires peut-être, mais si peu efficaces en réalité ?

3/4/15
Michel BESCOND


 Le Code noir – réflexions d’une outsider à propos de la polémique sur MP suite au travail historique de J.-F.Niort

Par Hélène Passtoors

J’ai lu avec grand intérêt la déclaration d’associations guadeloupéennes sur « le racisme ordinaire en Guadeloupe » sur le blog de Jean-Pierre Anselme, puis la défense par Caroline Oudin-Bastide de l’historien Jean-François Niort et son travail sur des aspects juridiques du Code noir sur le blog des Invités de Médiapart intitulé « Esclavage: la mémoire contre l’histoire ». Et enfin la charge à haute tension de Jack Dahomay « Dénonçons la fatwa contre Jean-François Niort » contre Dannick Zandronis, militant guadeloupéen qui aurait attaqué et menacé M Jean-François Niort.

Je suis une outsider dans ce débat. Mais je connais et ai vécu ce genre de polémiques et peux comprendre que les émotions se déchaînent des deux côtés. Ici je réagis surtout à propos de celui de Jack Dahomay dont j’ai apprécié certains billets antérieurs. Mais celui-ci m’étonne, en premier lieu par le manque de nuance et surtout d’éléments concrets pour comprendre la teneur de la polémique. En cherchant j’ai trouvé une réponse du 4 avril 2015 par M Jean-François Niort – qui, il faut le dire, est par ailleurs en faveur de réparations pour l’esclavage et la traite des Noirs – à une lettre lui adressée la veille par M Danik Zandwonis que le premier a rendu publique: http://creoleways.com/2015/04/04/esclavage-et-reparations-jean-francois-niort-repond-a-danik-i-zandwonis/ Il faut noter que je ne sais pas si M Danik I.Zandwonis est la même personne que Dannick Zandronis dont parle Jack Dahomay, mais ce qui m’importe est la teneur du dialogue.

Il s’agit d’un nouvel ouvrage de M Niort sur des aspects juridiques du Code noir de 1675 dans lequel « il développe l’idée qu’il existe dans le Code noir une coexistence de la réification juridique de l’esclave (il est un bien meuble) et de son humanité (sa capacité de raisonner et de prendre des initiatives est reconnue puisqu’il peut par exemple gérer un « négoce » ou « tenir boutique » pour le compte de son maître, il doit être baptisé et catéchisé, c’est-à-dire être intégré dans la religion commune, il a accès au mariage, toutes dispositions juridiques qui ne serait pas applicable à un animal). Cette coexistence, explique J.-F. Niort, n’est pas contradictoire au regard du droit du XVIIe siècle dans la mesure où celui-ci disjoint l’humanité (au sens de la reconnaissance de l’esclave en tant qu’homme) de la personnalité juridique réservée aux hommes libres. » (Caroline Oudin-Bastide, op.cit.) L’esclave y serait donc pas totalement ‘déshumanisé’…

 

C’est cette interprétation plus ‘humaine’ du CN qui fait sursauter certains Guadeloupéens dont M Danik Zandwonis dans sa lettre du 3 avril (http://creoleways.com/2015/04/03/esclavage-et-reparations-jean-francois-niort-juge-trop-blanc-pour-parler-du-code-noir/ ).

 

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