— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Au cœur des Antilles françaises, la ville de Pointe-à-Pitre, autrefois pôle économique florissant, se trouve désormais étreinte par un dilemme complexe. Derrière l’ombre grandissante de la délinquance, gît l’échec économique et sécuritaire, tristement palpable dans chaque rue et chaque quartier. Mais pourquoi cette cité, autrefois vibrante, en est-elle arrivée là ?
Le déclin économique, tout d’abord, se lit comme une chronique annoncée. Le tissu commercial et industriel, jadis animé, s’est émietté au fil des années, cédant sa place à des zones périphériques, tandis que le centre-ville s’appauvrissait. Les entreprises, commerce et administrations ont pris la tangente, vers Jarry et Dothemare,laissant derrière elles une jeunesse prisonnière d’un piège insidieux : celui de la pauvreté et de la violence. Mais cet échec n’est pas le fruit du hasard ; il est le résultat d’une planification urbaine défaillante, marquée par des erreurs de jugement qui ont figé la ville dans un urbanisme trop social. La violence endémique, quant à elle, a trouvé un terrain fertile dans ces quartiers délaissés. Les récentes escarmouches entre jeunes ne sont que le sommet visible d’une réalité plus sombre, où l’absence de perspectives économiques s’entremêle avec la pauvreté croissante pour engendrer un cocktail explosif. C’est un cri d’alarme lancé à la Guadeloupe tout entière : sans une prise de conscience collective de l’importance des mécanismes économiques, aucun avenir harmonieux n’est envisageable. Car, comme le souligne l’adage, « tout procède de l’économie et finit par l’économie ». L’économie n’est pas une abstraction, mais le tissu même de la société, interconnectée avec la politique, la culture, l’environnement. Les choix économiques des gouvernements façonnent le quotidien des individus, déterminant l’allocation des ressources, les niveaux de vie, la structure sociale. Les inégalités économiques sont les fermentes des tensions sociales, des injustices, menaçant la stabilité même de la communauté.
À Pointe-à-Pitre, l’absence de vision prospective et la mauvaise gestion ont laissé la ville à la merci des démons de la délinquance. Les difficultés budgétaires ont compromis tout investissement dans la prévention de la criminalité juvénile, laissant les quartiers livrés à eux-mêmes. L’exode urbain, l’immigration, ont exacerbé une situation déjà précaire.Mais il reste de l’espoir. Des exemples, tels que Saint-Malo en France hexagonale, montrent que la revitalisation urbaine est possible. Il est temps pour les autorités de prendre les rênes de Pointe-à-Pitre, de la réinventer en une cité tournée vers la mer, un havre touristique florissant. Il est temps d’investir dans des infrastructures attrayantes, d’encourager les commerces locaux, de créer des espaces sécurisés et dynamiques. Pour ce faire, nous proposons quelques-unes des solutions adaptées au redressement et à la reconfiguration de la ville de Pointe à Pitre.
Pour redresser la situation, la seule solution est de faire de pointe à Pitre une ville touristique et d’art tournée vers la mer à l’image de saint malo. Pour ce faire d’abord pousser les émigrés en dehors de la ville et ensuite cesser toutes constructions nouvelles de logements sociaux et puis construire des résidences de standing sur tout le front de mer jusqu’à l’université de fouillole avec une Marina dans la Darse pour en sus développer le transport par voie maritime sur la zone de Jarry . Par ailleurs, développer l’artisanat d’art dans des structures dédiées en centre ville et un grand musée de l’histoire de la Guadeloupe et de la caraïbe à la place de l’actuel CHU qui bénéficie d’un bel emplacement. Détruire systématiquement toutes les friches et exproprier les dents creuses et les remplacer par des immeubles de standing.
En résumé il s’agit de faire de pointe à Pitre la banlieue chic de Jarry et Dothemare. C’est possible avec les embouteillages des villes de gosier, sainte Anne et saint François qui bientôt interdiront la possibilité de circulation de long trajet. Rien n’est perdu à condition d’avoir une attitude pro-active et volontariste pour aller chercher les financements nécessaires pour reconfigurer la ville.
La proposition de faire de Pointe-à-Pitre une zone franche totale, avec des incitations fiscales pour les projets immobiliers et culturels, est une étape dans la bonne direction. Mais cela nécessite également une vision audacieuse, une mobilisation des ressources pour concrétiser cette transformation.L’avenir de Pointe-à-Pitre repose entre nos mains. Il est temps d’agir, de redonner à cette ville son éclat d’antan, de tisser un nouveau récit où l’économie et la sécurité marchent main dans la main vers un avenir prospère.
« Anni pran douvan avan douvan pran’w. »
– traduction littérale : Prends les devants avant que les devants ne te prennent.
– moralité : Il faut savoir anticiper et reprendre les choses en main avant que d’être surpris et de subir les conséquences de notre imprévoyance
Jean-Marie Nol économiste