Nomination d’Hassane Kassi Kouyaté à la direction du Festival des Francophonies en Limousin

Françoise Nyssen, ministre de la Culture, se réjouit de la nomination d’Hassane Kassi Kouyaté à la direction du festival des Francophonies en Limousin conformément au vote du conseil d’administration présidé par Alain Van der Malière et composé de l’État (ministère de la Culture), de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Haute-Vienne et de la Ville de Limoges. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2019.

Né en 1963 au Burkina Faso, descendant d’une famille de griots (il est le fils du génial Sotigui Kouyaté, acteur qui fut si cher à Peter Brook), metteur en scène prolixe (une quarantaine de pièces depuis 1976), comédien au théâtre et au cinéma, formateur, Hassane Kassi Kouyaté est à l’origine de la compagnie « Deux temps trois mouvements », du théâtre Galante à Avignon. Il est également le fondateur du festival international de contes, de musique et de danse Yeleen et du centre culturel et social Djéliya à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Il est depuis le 1er novembre 2014 directeur de la scène nationale Tropiques Atrium de la Martinique, où il a œuvré pour le repérage, le soutien et la professionnalisation des équipes émergentes ainsi que pour la diffusion artistique au plus près des populations de l’ensemble du territoire martiniquais. Un sacré parcours donc qui devrait lui permettre de relever tous les paris de la francophonie à l’heure où le message venant du ministère de la Culture a été particulièrement brouillé. La nomination d’Hassane Kouyaté, première personnalité issue de la francophonie à être nommée à la tête du Festival, est une première façon de rebattre les cartes…

Pour les Francophonies en Limousin, qui occupent une place majeure dans le paysage artistique et culturel francophone, HKK porte un projet qui se veut exigeant et populaire et où s’exprimera toute sa diversité. Creusant le sillon tracé par Monique Blin, Patrick Le Mauff et Marie-Agnès Sevestre, il vise à faire de la manifestation un lieu majeur de la création et de la programmation des arts du spectacle francophone, un lieu où se mêlent innovation, pertinence, exigence et convivialité. Il accompagnera les jeunes compagnies, proposera des spectacles « jeune public », poursuivra et développera le travail avec les auteurs. Son projet est généreux et fédérateur au service des artistes et des publics. Il participera activement au pôle francophone de Limoges.

Hassane Kassi Kouyaté succède à Marie-Agnès Sevestre, qui a fait valoir ses droits à la retraite, et dont la Ministre tient à saluer l’action à la direction du festival depuis 2006 et son engagement au service de la francophonie et des écritures francophones.

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 Le Festival international de la francophonie

C’est sous la dénomination « Festival international de la francophonie » que Pierre Debauche, alors directeur du Centre Dramatique National du Limousin, a créé en 1984, le Festival, et en donne la direction à Monique Blin, son ancienne collaboratrice du Théâtre des Amandiers à Nanterre. En compagnie de Jean-Marie Serreau, ils avaient maintes fois rêvé d’un espace qui pourrait réunir différents artistes exerçant leur pratique théâtrale dans les pays francophones ; un espace qui verrait le jour dans une région de France et non pas à Paris, dans le droit fil de la décentralisation.

Plus qu’un simple élément de diffusion théâtrale, Pierre Debauche affirme dès la première année le rôle d’échange et d’apprentissage que devra remplir ce festival : « Les acteurs ne se contenteront plus de jouer mais il s’établira entre le public et les comédiens et entre les troupes elles-mêmes, des contacts qui permettront que l’on se connaisse vraiment et que se crée une sorte de pédagogie Sud-Nord. »

Il énonce les pensées de base qui resteront comme le fil rouge de cet événement tout au long des années, et que Monique Blin, de 1984 à mars 2000, continuera à développer :

Espace de rencontres d’artistes et de diffusion des œuvres théâtrales.
Priorité aux auteurs contemporains de langue française.
Ouverture de ce Festival sur le département et la région dans lesquels il est implanté.
Création de liens avec différents partenaires autour du concept de « la francophonie ».

Évolution

En 1988, Monique Blin dote le Festival d’une Maison des Auteurs, lieu de résidence d’écriture pour des auteurs dramatiques francophones pour plus de détails, se reporter à la partie Maison des Auteurs)

Ainsi, au-delà des milliers d’artistes et de centaines de spectacles francophones accueillis, le Festival a permis à des auteurs ou des metteurs en scène tel que Robert Lepage (Canada-Québec), Sony Labou Tansi (République du Congo), Werewere Liking (Côte d’Ivoire), Koulsy Lamko (Tchad), Wajdi Mouawad (Liban/Canada-Québec) et bien d’autres, de diffuser leur œuvres pour la première fois en France.

D’avril 2000 à décembre 2006, Patrick Le Mauff, directeur du Festival, dans le respect des missions qui sont imparties à cet événement, chemine sur de nouvelles pistes :

la création d’un atelier de réflexion et de pratique sur la mise en scène (1 session par an),
la création d’une nouvelle bourse d’écriture pour permettre à des auteurs plus nombreux de venir en résidence à Limoges,
et le développement de coproductions théâtrales avec d’autres festivals internationaux.

Le festival entend également susciter des questionnements réguliers sur la notion de « francophonie ».

Après avoir dirigé L’Hippodrome, scène nationale de Douai pendant 10 ans et créé le festival international des langues françaises « Les Météores », Marie-Agnès Sevestre a succédé à Patrick Le Mauff en janvier 2006. Le développement des activités littéraires (programme « Nouvelles Zébrures » chaque année en mars), la création d’un réseau de partenaires de productions réguliers, français et internationaux, l’instauration de nouveaux rendez-vous musicaux, la présence des arts plastiques, et l’ouverture à l’Outre-mer, sont au cœur de son projet pour Les Francophonies. Elle entend par ailleurs ouvrir la programmation au voisinage des langues, donnant aux artistes la possibilité de s’exprimer dans la diversité de leur réalité linguistique.

Source : Wikipedia