« La nuit des assassins » : un artefact théâtral

8ème Rencontre Théâtre Amateur

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

la_nuit_des_assassins-2« L’Autre bord Compagnie » s’attaque au drame familial à travers l’une des œuvres les plus subversives de José Triana. « Dans la cave de la maison familiale, à l’aide de jeux et de souvenirs d’enfance ,trois frères et sœurs Lalo, Cuca et Beba se transforment en acteurs qui jouent leurs propres rôles, ceux de leurs parents et des autres personnages liés au présumé parricide. Rien de mieux que le jeu pour soigner leurs plaies toujours béantes. » Commettrons t-ils l’irréparable ?
Le théâtre de José Triana répond à deux courants de la scène européenne des années soixante : l’esthétique absurdiste et le théâtre cérémonial, héritier du théâtre de la cruauté. Il remet en question toute l’organisation des idées et des pratiques qui représente une manière de calmer des états de tensions agréables ou désagréables lié à toute une éducation, c’est-à-dire la transmission d’une culture qui conditionne les structures profondes de la personnalité à qui elle fournit un incontournable système de valeurs-attitudes. Il est dès lors indispensable de se libérer des pédagogies de la spontanéité à la Rousseau de transgresser l’ordre établi de refuser l’éducation castratrice et répressive. Ne laisser libre cours à aucune censure, aucune restriction, aucun frein à l’envolée lyrique. Couper le cordon affectif qui les relie encore a leurs parents. Suivre les traces d’une émancipation fantasmatique. Sortir du conformisme établi, pour faire entendre un autre discourt.

« Le sens de l’amour humain n’est pas inné »

Etonnant renversement où la subjectivité de la conscience, l’emporte sur le comportement humain. Ce remaniement explique en grande partie l’agressivité relationnelle, l’inhibition intellectuelle et les attitudes régressives Jusqu’à la quête de liberté et la volonté d’anéantir toute forme d’autorités parentales. L’éducation, c’est-à-dire la transmission d’une culture conditionne les structures profondes de la personnalité à qui elle fournit un incontournable système de valeurs-attitudes. Commettront-ils l’irréparable ? Le sens de l’amour humain n’est pas inné et son ambigüité dépressive faussement autonome, quand il vient s’exprimer dans ce contexte vise à intégrer une nouvelle image intellectuelle et à jouer avec des sensations et des personnages imaginaires, au reste ici empruntés à la réalité. Ces images composites sont donc à la frontière du réel et de l’imaginaire, mais s’inscrivent dans une intrigue œdipienne curieusement justifiées, alors qu’elles relèvent de l’immaturité ou de la névrose. « Le-non aboutissement de l’action reflète l’incapacité du trio à affronter la vie »
SUR SCENE
« Les comédiens manipulent certains éclairages, éléments du décor, devenant ainsi, tour à tour ls éclairagistes, les machinistes de la pièce, alliant un rôle d’acteur à celui de créateur. …la gamme de couleurs choisies pour la scénographie sera restreinte au blanc, gris, noir, où seul le rouge apparaîtra furtivement tel un appel au sang »

Pratique :
Au Théâtre Aimé Césaire les mercredi 30 avril, jeudi 2 et samedi 3 mai à 9H30.
Sur un texte de :José Triana
Mise en scène : Ricardo Miranda
Avec : Astrid Mercier
: Caroline Savard
: Guillaume Malasné
Régisseur général : Valéry Pétris
Affiche et identité graphique : Ludwin Lopez
« L’Autre bord Compagnie »

Information/réservation : 05 96 59 43 23
06 96 22 07 27

Ricardo Miranda : 06 96 52 85 82

Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

Texte paru dans France –Antilles Magazine