A propos de la Lettre ouverte au Président de tous les Français et les débats qu’elle a suscités.
Les expressions concurrence des mémoires et concurrence mémorielle désignent le danger qu’encourt une société à ce que des groupes de personnes revendiquent, par compétition, des attentions particulières en invoquant les drames humains ayant touché par le passé leurs communautés d’origine. Le débat n’est pas nouveau : dès 1976, le chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour, confronté au problème, déclarait, en commentant sa chanson Ils sont tombés : « Qui ne fait siens tous les génocides, n’en fait sien aucun ».En 1997 l’expression « concurrence des victimes » apparaît sous la plume de Jean-Michel Chaumont, professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain, pour dénoncer les dangers de la « compétition de reconnaissance » des déportations et des génocides historiques, qu’ils soient juridiquement reconnus comme tels ou non.
Illustrant ce propos dans les années 2000, l' »humoriste » français Dieudonné fait scandale en passant de la mouvance multiculturaliste incarnée par le mouvement « Touche pas à mon pote » à l’antisionisme et à la théorie du lobby juif, en arguant de la concurrence des mémoires.
En 2008, l’historien Nicolas Trifon a appelé ce même phénomène « engrenage de la concurrence mémorielle », tandis que Régis Debray parle de la « concurrence des mémoires ». Expression d’une douleur inapaisée, parce que peut-être inapaisable, le débat continue. On en lira ci après les derniers échos suscités :
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Lire aussi :
La concurrence mémorielle : suite… sans fin
Lettre ouverte au Président de tous les Français — Par Joëlle Ursull —
Contre la (stupide) idée de « concurrence mémorielle »
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