— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Voilà maintenant 18 jours qu’une grève a débuté au Crédit agricole. la banque verte de la Guadeloupe est paralysée par un mouvement social. La quasi-totalité des agences sont depuis fermées et l’intersyndicale affiche un taux de grévistes de 97%. La direction et l’intersyndicale avaient quitté la table de négociations autour d’un désaccord sur le dossier du maintien de la prime de vie chère pour les nouveaux embauchés (40% du salaire brut, 23% en net).
L’intersyndicale s’oppose à la suppression de la prime de vie chère pour les nouveaux employés. De plus elle pointe à nouveau les conditions de travail au sein du crédit agricole : « absence d’effectifs conduisant à une surcharge de travail et un absentéisme chronique », utilisation de personnel en CDD et en contrat de qualification « sans perspective d’embauche » et un ascenseur social qui ne fonctionnerait pas au sein de l’entreprise. Les organisations ne voient pas non plus, d’un si bon œil, l’annonce de la direction de futures intégrations : « Ce sont 20 embauches pour remplacer 60 départs à la retraite ».Le conflit est donc au point mort,et faute de négociation, le mouvement risque bien de se durcir dans les prochains jours. Mais la question que tout le monde se pose est le pourquoi de l’attitude selon toute apparence provocatrice de la direction du crédit agricole qui semble avoir volontairement allumé le feu sur la question sensible des 40% de vie chère.
Encore faut-il se demander quel type de problématique a mis en branle le processus de la suppression de la prime de vie chère aux nouveaux entrants et ce alors même que la banque vient de connaître d’excellents résultats bénéficiaires sur l’exercice 2015.En effet, selon la direction du crédit agricole « Les performances commerciales se situent dans le peloton de tête des caisses régionales de France, au-dessus du rythme du marché guadeloupéen : les résultats obtenus sont tout simplement historiques…..Pourtant, il y a 4 ans,la caisse du crédit agricole de Guadeloupe était dans une situation sinon catastrophique, du moins difficile, qui avait justifié la mise en œuvre d’un plan de redressement entre 2012 et 2015. Tous les indicateurs sont aujourd’hui au vert flamboyant au crédit agricole. Alors, dans un tel contexte, pourquoi aujourd’hui allumer une mèche et prendre le risque de gravement détériorer le climat social au sein de l’entreprise ?
L’intersyndicale pointe surtout du doigt le directeur général adjoint, Philippe Noireau, responsable du dialogue social dans l’entreprise. Depuis son arrivée, il y a deux ans, « il y a eu 90% de protocole de désaccord contre 10 auparavant ». « C’est le conflit le plus long de toute l’histoire du Crédit agricole, on n’avait jamais dépassé les 4 ou 5 jours. »
En fait,selon nous, la direction du crédit agricole, après avoir volontairement dopé le produit net bancaire de la banque à coups d’artifices commerciaux et comptables,attise volontairement un conflit social et anticipe sans le dire une forte compression des effectifs à l’horizon 2020 et souhaite prendre les devants en supprimant les acquis sociaux pour les jeunes entrants de la banque. Et pour ce faire en évitant tout risque de blocage syndical, elle a procédé au préalable et sans crier gare au basculement de toute l’infrastructure informatique du crédit agricole de Guadeloupe et Martinique en France hexagonale. A noter désormais que toutes les banques de la place en Guadeloupe ont basculé leurs systèmes informatiques sur des établissements de leur groupe implantés dans l’hexagone.Pour le tout-venant, il y aura désormais la banque en ligne dirigé de façon opérationnelle directement de l’hexagone. La banque «de demain?» Les états-majors des établissements bancaires de Guadeloupe sont muets sur ce sujet, alors même que leurs confrères de l’hexagone sont intarissables sur la question évoquant tout ensemble les agences en ligne, le paiement par mobile, le «chat» sur Internet entre client et conseiller, etc. Les dessous de ce conflit social résident en fait dans l’anticipation par la direction du crédit agricole de la mise en oeuvre du » mobile banking ». Les solutions de mobile banking offrent la possibilité de réaliser des opérations bancaires courantes sur portable : tout client abonné à un réseau de téléphonie mobile dispose d’un e-compte lié à sa carte SIM. Via ce compte il peut effectuer des transactions (un simple échange de SMS permet de payer en magasin, sur le marché ou de régler des factures d’eau et d’électricité, voir les impôts) et même épargner si son compte est créditeur. Il peut alimenter son compte en déposant du liquide via un point de vente agréé ou demander à percevoir son salaire sur son compte de téléphonie mobile.Et c’est là qu’intervient l’explication de l’implantation imminente de FREE, cet opérateur mobile qui a décidé de s’installer aux Antilles et dans les autres DOM – TOM dans un marché pourtant déja ultra saturé.Touchant un nombre croissant de pays et concernant de plus en plus de compagnies de télécommunications, « le mobile banking » devient un vecteur clé de la croissance de ces dernières. Certaines d’entre elles s’apprêtent donc à franchir le pas et à demander un agrément bancaire. Les banques vont-elles perdre ainsi une partie de leurs activités de base ?
Mais les petites mains des banques, elles, comment vivent-elles les mutations récentes et à venir de la banque de détail ? Le cabinet Roland Berger estime que le redressement de la rentabilité de la banque de détail en France passera par une diminution de 3 % à 5 % du nombre d’agences, d’ici à 2017. Les embauches ne se feront plus que… grâce aux départs en retraite.Une consolation toutefois, à ceux qui craindraient une casse sociale dans la banque : la fermeture d’agences bancaires, ne se fera que progressivement, et aura une incidence relativement limitée sur le plan social. Pour la simple raison qu’en France, près de 20% des salariés des banques sont âgés de plus de 55 ans. Conséquence, les suppressions de postes qui découleront des fermetures d’agences devraient s’effectuer essentiellement via le non-remplacement d’une partie des milliers de collaborateurs du secteur bancaire qui partent en retraite chaque année.« Nous assistons aujourd’hui aux départs en retraite des agents qui ont été embauchés dans les années 1970 et 1980, au moment de la bancarisation à outrance. Les conseillers bancaires, eux qui sont chaque jour sur le terrain, en prise directe avec la clientèle, semblent bien moins enthousiastes que leurs patrons, d’après une étude publiée ce mardi par Stanwell Consulting. Ainsi, sur les 300 conseillers interrogés par le cabinet de conseil en stratégie, près de la moitié (49%) ont une opinion «de plus en plus négative» sur la diversification du secteur bancaire vers des offres dépassant le strict cadre des services financiers. A commencer par les offres sur les téléphones mobiles, dont «ils voient mal la valeur ajoutée dans leur relation avec les clients.»Des taux d’opinions négatives particulièrement élevés. Peut-être en irait-il autrement si les conseillers bancaires étaient davantage sensibilisés à l’intérêt du mobile. Mais plus d’un tiers (35%) d’entre eux émettent un jugement négatif sur la politique menée par les banques pour adapter les compétences de leurs salariés à leurs nouvelles offres commerciales. Pis, 43% des conseillers ont une opinion de plus en plus négative vis-à-vis du soutien que leur apporte leur hiérarchie dans la nécessaire adaptation aux nouveaux métiers de la banque, tels que l’assurance-habitation, l’assurance-auto et, plus récemment, les services sur mobiles. «Ces taux d’opinions négatives sont particulièrement élevés, pour un secteur habituellement peu agité sur le plan social »
Les « avantages » des salariés du crédit agricole : privilèges ou acquis sociaux en voie de disparition ?
Les salariés des banques en Guadeloupe bénéficient d’avantages de la part de leur employeur. Privilèges ou amélioration de la condition salariale ? Le débat est ultra-sensible et semble se focaliser à dessein sur le soit disant privilège des 40%. A notre sens c’est un piège tendu aux 483 salariés du crédit agricole ! Cette manière insidieuse de faire de la direction du crédit agricole constitue une façon de détourner le débat sur les futures pertes financières inéluctables de la banque dans les 2 à 3 ans et donc accélérer les compressions des effectifs des banques en Guadeloupe et la réduction désormais indispensable de la masse salariale.
Aujourd’hui,il fait toujours bon travailler dans les banques. Près de la totalité (99%) des salariés du secteur bancaire français sont en contrat à durée indéterminée, et ce Saint Graal qu’est le CDI a encore été accordé à 60% des personnes embauchées par les banques en 2013, contre 20% seulement en moyenne dans les autres secteurs d’activité, d’après les chiffres publiés le 21 mai par l’Association française des banques (AFB).Le hic, c’est que de moins en moins de personnes devraient avoir l’opportunité de travailler dans le secteur bancaire, au cours des prochaines années et là encore le crédit agricole de Guadeloupe anticipe en recrutant quasi uniquement aujourd’hui en CDD dans l’attente d’une indispensable restructuration.
« Nous ne sommes plus recruteurs nets depuis deux ans », regrette Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de l’AFB, l’association française des banques, qui ajoute que nous sommes à la fin d’une époque dans la mesure où « Les emplois impliquant un contact physique, direct, avec la clientèle, commencent à fléchir. Nous le voyons particulièrement dans les métiers les moins qualifiés, comme ceux de back office, de chargé d’accueil et de conseiller pour la clientèle des particuliers ». Autre facteur structurel susceptible d’affecter l’emploi dans les banques, « l’accumulation des réglementations » nées dans le sillage de la crise financière de 2008, des réglementations dont Marie-Anne Barbat-Layani « ne conteste pas le principe », mais qui ont tout de même conduit les banques françaises à renforcer leurs fonds propres à hauteur de 30 milliards d’euros, au cours des cinq dernières années, rappelle la directrice générale de l’AFB.
C’est dire si, au cours des prochaines années, le secteur bancaire français risque d’avoir les coudées moins franches encore pour investir dans l’emploi, entre autres. Et ce, d’autant moins qu’au poids de la réglementation s’ajoute celui de la fiscalité.
« Les résultats des banques françaises sont taxés à hauteur de 65%, c’est énorme », s’agace Marie-Anne Barbat-Layani. Qui dénonce notamment la taxe sur les salaires. Réservée aux sociétés non assujetties à la TVA, cette taxe a coûté 1,8 milliard d’euros au secteur bancaire français, au titre de 2012, un montant qui devrait s’élever à plus de 2 milliards pour 2016, selon l’AFB. La récession, la réglementation et la banque en ligne pointées du doigt. Cette inversion de tendance provient de trois facteurs, à commencer par la mauvaise conjoncture économique, qui n’incite guère les entreprises et les particuliers à frapper aux portes des banques pour financer des investissements ou un achat immobilier. Ensuite, la future réglementation dite de Bâle III, relative au renforcement des fonds propres des banques, renchérit le coût de certains de leurs métiers, au point qu’elles réduisent la voilure, en particulier dans les activités de distribution du crédit. Enfin, du fait de l’appétit croissant des particuliers pour les services bancaires en ligne, plus rapides, les agences bancaires « en dur » voient leur fréquentation baisser, si bien que la question de la fermeture de certaines d’entre elles n’est plus taboue.
Une situation qui devrait se poursuivre, en raison, notamment, de l’engouement croissant des Français pour les services bancaires sur Internet, qui conduit 47% d’entre eux à se rendre moins fréquemment dans une agence bancaire, d’après une enquête réalisée par l’institut Ifop. Après des années d’expansion continue de leurs réseaux, les banques ont brisé le tabou des fermetures d’agences. Un tabou parce que c’est dans les agences que travaillent près de 70% des 373.000 salariés du secteur bancaire français. Et que, jusqu’à présent, les suppressions de postes dans le secteur bancaire se cantonnaient aux traders de la banque de financement et d’investissement (BFI), ces activités de marchés aux revenus aléatoires. La banque de détail, qui collecte les dépôts et distribue des crédits, brillait au contraire par la régularité de ses résultats financiers et ses salariés semblaient intouchables.
Pourtant, un signe ne trompe pas : ce traditionnel gros recruteur qu’est le secteur bancaire n’ embauche pratiquement plus comme par le passé. La banque de détail serait-elle donc en passe de devenir « la sidérurgie de demain », avec ses fermetures de sites et ses plans de licenciements à répétition, comme le prétendait le rapport Nora-Minc de 1978 sur l’informatisation de la société ? Force est de constater qu’il existe des similitudes entre la sidérurgie des années 1970 et la banque de détail de 2016. À commencer par la persistance d’une crise économique qui, dans le premier cas, avait porté un rude coup à la demande d’acier, et, dans le second, n’incite guère les particuliers et les entreprises à solliciter des crédits bancaires. « Les revenus de la banque de détail sont étroitement corrélés au PIB nominal », rappelle l’ancien patron du Crédit agricole Georges Pauget sur son blog .Or, le PIB français a stagné l’an dernier. Le résultat ne s’est pas fait attendre : pour la première fois dans l’histoire de la banque de détail en France, celle-ci a vu son PNB (produit net bancaire, l’équivalent du chiffre d’affaires) reculer. À quoi s’ajoute la pression à la baisse sur les tarifs bancaires, exercée par les pouvoirs publics et les associations de consommateurs. Sans oublier la concurrence à laquelle se livrent les banques en matière de rémunération des dépôts, dépôts qu’elles cherchent à attirer à tout prix afin de renforcer leurs fonds propres, comme l’exige la réglementation dite de Bâle III. Les clients délaissent les agences « en dur ». Pour les patrons des grandes banques de détail françaises, la cause est donc entendue : neuf sur dix reconnaissent que les revenus générés par les agences ne permettront plus d’en assumer toutes les charges opérationnelles au cours des prochaines années, indique une étude de l’Efma. Autre point commun entre la banque de 2016 et la sidérurgie des années 1970, la banque de détail se trouve aujourd’hui en butte à un problème de compétitivité, comme cela a été le cas, il y a une quarantaine d’années, pour la minette lorraine, concurrencée par les minerais de fer brésilien et australien, à bien meilleur marché.Dans le cas de la banque, la concurrence n’est pas étrangère, mais technologique. La banque « à la papa », avec l’agence comme passage obligé pour la quasi-totalité des opérations bancaires, a vécu. Avec la généralisation de l’usage d’Internet et des smartphones, les agences « en dur » sont délaissées par un nombre croissant de clients, au profit des services bancaires en ligne. En 2006, 40 % des clients se rendaient dans leur agence bancaire au moins une fois par mois, selon le cabinet McKinsey. En 2016, cette proportion n’était plus que de 20 %.« Nos clients passent progressivement du canal de l’agence au canal numérique », confirmait Jean-François Sammarcelli le 7 mai. Et d’ajouter : « Si cette transition des clients vers le digital s’accélère, nous devrons peut-être aller plus vite dans les fermetures d’agences, que nous prévoyons pour le moment de réaliser à doses homéopathiques. »Pour l’Efma, une association chargée de promouvoir l’innovation dans le secteur bancaire, l’accélération de la migration des clients vers les services bancaires sur Internet ne fait pas de doute. Elle estime que la part des agences dans le PNB (produit net bancaire ou équivalent du chiffre d’affaires ) des banques ne sera plus que de 83% en 2020, contre 93% en 2012, la part de la banque dite directe passant dans le même temps de 6% à 15%.Il est encore difficile de savoir si le mouvement va rapidement s’accélérer : pour l’instant, la banque en ligne s’adresse surtout à une clientèle jeune et mobile, tandis que la clientèle traditionnelle et plus âgée reste attachée à la relation avec son conseiller clientèle en agence.Mais si c’est le cas, cela pèsera fortement sur le marché français où les agences bancaires en dur sont particulièrement nombreuses, plus que partout ailleurs en Europe, avec près de 600 agences par million d’habitants, contre une moyenne européenne de 450. La banque de détail va-t-elle continuer à jouer un rôle de stabilisateur pour les résultats des banques ? », s’inquiète Georges Pauget ancien directeur du crédit agricole, dans un article publié sur son blog et intitulé « Quelle résilience pour la banque de détail ? »Les fermetures d’agences apparaissent bel et bien comme un remède incontournable : dans une étude publiée à la fin de 2012, les analystes de Crédit suisse soutenaient qu’une réduction de 10 % de la taille du réseau de BNP Paribas, de la Société générale et du Crédit agricole, soit la fermeture de 1700 agences, permettrait d’augmenter de 9 % le résultat avant impôt de ces divisions.C’est là exactement la problématique qui pousse le crédit agricole de Guadeloupe à porter le fer plus tôt que prévu sur le front social dans la mesure ou il s’agit de la banque leader en terme d’implantations d’agences en Guadeloupe. Or beaucoup de ces agences ne seraient plus rentables à l’horizon 2020.
Nous citons,pour étayer notre propos, l’économiste financier Guadeloupéen Roland Michel ancien directeur général de banque : « Tout ça explosera le jour où nos collectivités rendront efficaces leurs différents dispositifs d’appui, car il ne faut pas oublier :
– d’une part que le 1er banquier est pour le moment la Sécurité Sociale qui cumule les impayés, et donc favorise indirectement la concurrence déloyale de ceux qui sont peu ou pas sanctionnés
– d’autre part que l’épargne cumulée en Guadeloupe est largement suffisante pour financer les besoins des entreprises et des particuliers, mais elle est très largement placée sur les marchés financiers hexagonaux, européens, voire ailleurs….alors qu’on maintient des dispositifs de défiscalisation en faveur des gros contribuables, relativement inefficaces (coûteux et inflationnistes) »
Quel sera le paysage de la banque à réseau en 2020 en Guadeloupe, alors que le tabou des fermetures d’agences, celui de la baisse des effectifs , et celui de la réduction de la masse salariale vont désormais bientôt tombés ?
Une étude publiée en 2014 par l’observatoire des métiers dans la banque analyse que la digitalisation du secteur bancaire va profondément faire évoluer les activités et l’organisation des banques en Guadeloupe,mais aussi les compétences clés dont elles vont avoir besoin à l’horizon 2020.( cf notre article intitulé :crise du secteur bancaire en 2016 :L’impact du numérique sur les métiers de la banque en Guadeloupe et ses conséquences ? )
Le syndicalisme en Guadeloupe est tout sauf une fabrique à consensus, alors reste à savoir jusqu’à quand cette stratégie de l’édredon des syndicats dont nous avons fait état dans un précédent article pourra tenir la route en période de crise forte à venir ?
Le débat est désormais posé, mais pas tranché, faute de réflexion suffisante sur les voies alternatives : celles qui consisteraient, par exemple, à mettre à plat les avantages sociaux acquis de la départementalisation et qui n’ont plus cours dans un contexte de crise économique et de forte contraction des finances publiques nationale et locale ( en particulier le maintien en l’état des 40% et des conventions collectives qui seront incompatibles avec tout changement statutaire quelqu’il soit ! ) car ils constituent qu’on le veuille ou non un frein à la réforme radicale du modèle économique et social actuel et un non sens économique en période de crise, ou encore à mettre plus le paquet sur les luttes sociales pour obtenir « du grain à moudre » (mais reste à savoir lequel en période de disette des entreprises ) ou préserver les gains sociaux du passé sans tomber dans le piège de la direction du crédit agricole.
La bataille de la nouvelle problématique sociale avec la crise à venir dès 2017 est lancée sous le regard et avec le probable arbitrage de la société civile guadeloupéenne, mais elle est loin d’être gagnée avec cette stratégie de l’édredon pour le syndicalisme guadeloupéen. Après les pathologies mentales des guadeloupéens (réaction émotionnelle, absence de vue prospective ), nous ajouterons à cette liste la schizophrénie qui guette le syndicalisme en Guadeloupe avec cette notion d’unité des contraires. Bref, crise à venir, changement statutaire qui reviendra qu’on le veuille ou non sur le tapis, et défense des avantages acquis de la départementalisation, autant d’incompatibilités fortes,qui constitueront à brève échéance pour le mouvement syndical guadeloupéen la quadrature du cercle.
Jean-Marie NOL
Economiste financier