Femmes et hommes féministes, nous avons initié et soutenu la mobilisation « Sexisme, pas notre genre ! ». Au premier tour de l’élection présidentielle, nous avons voté pour différents candidats. Aujourd’hui, nous appelons à faire obstacle à l’extrême droite et à voter pour le seul candidat qui peut mener le combat pour l’égalité: Emmanuel Macron.
L’élection de Marine Le Pen serait à la fois une défaite et un danger pour les femmes. Il ne suffit pas d’en être une pour défendre leurs droits. Le programme du Front National en est la négation même. Qu’on songe ainsi à l’avortement qualifié de « confort », à la stigmatisation des femmes étrangères, que la préférence nationale à l’emploi exposerait à une dramatique précarité, ou encore à l’instrumentalisation raciste du combat contre l’oppression religieuse, ignorant la détresse sociale de nos concitoyennes des quartiers populaires…
Dans le programme du FN, l’avortement est qualifié de « confort ».
Les droits conquis de haute lutte par les femmes sont toujours fragiles. Dans un contexte international de montée des tentations réactionnaires et des extrémismes religieux, le risque d’un retour en arrière est réel. La résistance des militant.e.s de l’égalité que nous sommes sera nécessaire, mais pas suffisante pour combattre cette menace. Nous savons bien que lorsque les droits des femmes ne continuent pas à progresser, ils finissent toujours par reculer. Nous savons que la mobilisation des féministes doit trouver un relais auprès des élu.e.s et des pouvoirs publics. C’est une condition essentielle à la réalisation de nouvelles avancées.
L’engagement d’Emmanuel Macron à faire de l’égalité femmes-hommes une « grande cause nationale » exige une politique publique à part entière. Bien entendu, un ministère des droits des femmes de plein exercice et doté de réels moyens sera indispensable pour irriguer tous les champs d’action du gouvernement, en lien avec la société civile. C’est ainsi que des progrès décisifs ont pu être accomplis au cours des cinq dernières années. Le prochain Président de la République aura la responsabilité non seulement de les défendre, mais aussi de les conforter et de les amplifier.
L’égalité femmes-hommes est une « grande cause nationale » qui exige une politique publique à part entière.
Les chantiers à mener sont encore nombreux. D’abord, assurer l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes; encourager la mixité des formations et des métiers; instaurer de nouveaux mécanismes pour établir la parité dans tous les domaines de la société.
Faire reculer toutes les formes de violences sexistes reste évidemment une priorité absolue. Du harcèlement de rue ou sur Internet jusqu’aux meurtres, les femmes y sont exposées quotidiennement. La mobilisation contre les brutalités qu’elles et leurs enfants subissent au sein de la famille devra être poursuivie sans relâche.
Il faudra toujours renforcer l’accès à la contraception et à l’IVG pour garantir à chaque femme le droit fondamental à disposer de son corps; et, parallèlement, développer l’éducation à la sexualité à l’école pour promouvoir le respect mutuel entre les sexes.
Défendre la laïcité est un enjeu majeur pour contribuer à combattre le sexisme et garantir à toutes les femmes et partout les conditions de leur émancipation.
Le temps est venu d’ouvrir enfin la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes et de faire encore progresser l’égalité entre toutes les familles.
Enfin, défendre la laïcité est un enjeu majeur pour contribuer à combattre le sexisme, terreau de toutes les discriminations et violences faites aux filles et aux femmes, et garantir à toutes et partout, les conditions de leur émancipation.
Le 7 mai, nous voterons pour que ces enjeux soit une priorité du prochain quinquennat.
Le 7 mai prochain, nous voterons pour que chacun de ces enjeux soit une priorité du prochain quinquennat. Notre vote est à la mesure de cette exigence, de nos attentes vigilantes et des réponses qui devront y être apportées. C’est la mobilisation de la société civile, notre mobilisation, qui en est la garante.
Le 7 mai prochain, nous voterons pour Emmanuel Macron et appelons à voter pour lui.
Les signataires:
Laurence ROSSIGNOL, Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes
Yvette ROUDY, ancienne ministre des Droits des femmes
Dominique ATTIAS, vice-bâtonnière de Paris
Aline AUBERTIN, présidente de l’association Femmes Ingénieurs
Bouchera AZZOUZ, réalisatrice, présidente de l’association Féminisme populaire
Jérôme BALLARIN, président de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise (OPE)
Laurence BELDOWKSI, responsable de Toutes Femmes Toutes Communicantes (TFTC)
Miren BENGOA, présidente du Comité ONU Femmes France
Djemila BENHABIB, écrivaine
Elizabeth BOURGINE, comédienne
Danielle BOUSQUET, Présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, députée honoraire
Zabou BREITMAN, comédienne, réalisatrice, metteuse en scène
Pascale BREUGNOT, cheffe d’entreprise audiovisuelle Ego Productions
Laure CAILLE, secrétaire générale de l’association Libres Mariannes
Sedef ECER, auteure, metteure en scène
Fatima EL OUASDI, présidente-fondatrice de Politiquelles
Julie GAYET, comédienne, productrice
Claude du GRANDRUT, magistrate E.R
Brigitte GRESY, experte des questions d’égalité
Annie GUILBERTEAU, directrice générale de la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes (CNIDDF)
Ghada HATEM-GANTZER, gynécologue-obstétricienne, Maison des Femmes de Saint-Denis
Christophe HONORE, écrivain, réalisateur, metteur en scène
Delphine HORVILLEUR, rabbin
Agnès JAOUI, comédienne, scénariste, réalisatrice
Françoise LABORDE, présidente de l’association Pour les femmes dans les médias (PFDM)
Catherine LADOUSSE, co-fondatrice et présidente de l’association du Cercle InterElles
Emmanuelle LARROQUE, CEO – Gender Equality expert Social Builder
Frédérique MATONTI, universitaire
Caroline MECARY, avocate
Marie-Castille MENTION-SCHAAR, productrice, réalisatrice
Blandine METAYER, actrice, autrice
Marie-Rose MORO, universitaire, pédopsychiatre
Françoise MORVAN, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes
Sarah OURAHMOUNE, championne du monde de boxe
Marie-Françoise POTEREAU, présidente de l’association Femix’Sports
Audrey PULVAR, journaliste
Nasser RAMDANE- FERRADJ, militant associatif
Bouchra REJANI, dirigeante de société de production audiovisuelle
Michèle SABBAN, présidente du R20 « Accord pour le climat »
Thaima SAMMAN, avocate, présidente du réseau de femmes européennes WIL
Claudine SCHMUCK, présidente du groupe Informatique et Télécom de Sciences-Po Alumni
Fabienne SERVAN-SCHREIBER, productrice de films
Annie SUGIER, présidente de la Ligue du droit international des femmes (LDIF)
Bruno SOLO, comédien, metteur en scène
Martine STORTI, essayiste
Laura TENOUDJI, journaliste
Irène THERY, sociologue, présidente du rapport « Filiation, origines, parentalité »
Salwa TOKO, présidente de l’association Wifilles
Karine TUIL, écrivaine
Pascale VION, CESE, groupe Mutualité