Festival du film documentaire
Le 28 novembre 2014 à 19 h au Wahoo Café au Carbet
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À la suite de l’échec des accords d’Oslo (précipité par l’assassinat de Yitzhak Rabin), le réalisateur israélien Avi Mograbi s’en va-t-en guerre (du moins c’est ce qu’il croit) contre son ennemi de toujours, Ariel Sharon, alors en campagne pour l’élection du Likoud aux législatives. Avec, comme objectif avoué, de lui faire la peau une bonne fois pour toutes en exposant en pleine lumière le monstre qui se cache derrière l’homme politique. C’est peu de dire qu’avec ce documentaire tragi-comique, Mograbi va bien plus loin (et surtout ailleurs) que ce petit postulat vengeur.
C’est l’histoire d’un mec…
Comme souvent chez le cinéaste israélien, l’entrée dans le réel se fait par le biais de la fiction. Mograbi s’adresse à nous, dans un procédé récurrent face caméra, pour expliquer que sa femme vient de le quitter à cause d’Ariel Sharon, et plus précisément parce qu’il a voulu faire un film sur lui⋅ Cette confession, absurde par sa franchise et son dénuement, va permettre de retisser toute l’histoire qui, on le comprend, s’est donc déjà produite⋅ Car la fiction n’est pas qu’un leurre chez Mograbi, elle sert surtout à éprouver le réel afin de lui faire « dire autre chose » que ce qu’il veut bien montrer, dans une logique de mise en perspective des évènements⋅
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Ainsi, la femme de Mograbi (personnage fictionnel récurrent qu’il incarnera lui-même à l’écran dans Août) incarne la bonne conscience de gauche, cette petite voix qui vient sans cesse titiller le réalisateur lorsqu’il souhaite abandonner son projet, en même temps qu’elle le pousse implicitement dans une situation intenable : filmer l’ennemi avec son accord sans pour autant tomber dans le piège de l’hagiographie. C’est ce que cette approche fictionnelle par l’intime tente de désamorcer, notamment à travers quelques scènes de conversations entre Mograbi et sa productrice, où celui-ci livre ses doutes et problèmes éthiques à pactiser avec la figure prétendument diabolique d’Ariel Sharon.
Le monstre était presque parfait
Car Mograbi se présente d’emblée comme un personnage soumis à la compromission pour réussir à approcher l’animal politique. Dans une séquence où il figure une succession absurde de coups de téléphone auprès de l’équipe de campagne de Sharon, sa démarche est donnée comme perdue d’avance, une situation kafkaïenne qui rend impossible toute rencontre classique pour réaliser un entretien. Et lorsque Sharon est enfin au bout du fil, sa voix reste off, comme pour signifier une première capitulation devant l’appréhension que représente la rencontre avec le monstre.
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Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon
(Eich Hifsakti L’fahed V’lamadeti L’ehov et Arik Sharon)
Israël – 1997
Réalisation: Avi Mograbi
Scénario: Avi Mograbi
Image: Ran Carmeli, Yoav Gurfinkel, Ronen Shechner
Son: Avi Mograbi
Montage: Avi Mograbi
Production: Avi Mograbi
Interprétation: Avi Mograbi et Ariel Sharon…
Durée: 1h02