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« Jesse Owens (Folio Biographies) » par Alain Foix

—  Par Sarha Fauré —

Le livre « Jesse Owens » de la collection Folio Biographies, écrit par Alain Foix, présente une biographie détaillée de l’athlète américain Jesse Owens, connu pour ses exploits sportifs et son impact social durant l’entre-deux-guerres. Owens, né James Cleveland Owens, est devenu une figure de renommée internationale grâce à ses performances exceptionnelles aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, où il remporta quatre médailles d’or (100m, 200m, saut en longueur et relais 4x100m). Cet ouvrage explore non seulement ses prouesses athlétiques, mais aussi son contexte historique et personnel.

Contexte historique et social

Jesse Owens est né le 12 septembre 1913 à Oakville, Alabama, dans une famille pauvre de onze enfants. Ses parents, Henry et Emma Owens, luttent pour subvenir aux besoins de la famille, influençant la jeune vie de Jesse. Sa santé fragile et les conditions économiques difficiles marquent son enfance. En 1920, la famille déménage à Cleveland, cherchant de meilleures opportunités. C’est là que Jesse découvre sa passion pour la course à pied.

Le livre se penche sur la période de ségrégation raciale aux États-Unis et l’impact de cette réalité sur la vie de Jesse Owens, même après ses victoires olympiques.

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« Adam et Vénus », texte et m.e.s. d’Alain Foix : une déception!

— Par Roland Sabra —

Le 21 septembre 2001 à Londres, sur la Tamise « bout de bois d’ébène flottant au fil de l’eau… » est découvert. Il s’agit du cadavre démembré d’un enfant noir juste vétu d’un short orange. Une enquête est ouverte pour retrouver l’identité, et de la victime et du criminel. Mais qu’est-ce que l’identité ? A partir de ce fait divers Alain Foix va construire « Adam et Vénus » d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, puis sous la forme d’un roman, démarche un peu originale qui va à rebrousse poil du parcours habituel de l’adaptation théâtrale.

Voir l’argument de la pièce

Après de nombreuses lectures, quelques mises en espaces, une réécriture romanesque, il présentait en création mondiale, à Fort-de-France la mise en scène de ce texte qui a été pour lui le point de bascule à partir duquel il a pu se dire écrivain. Reconnaissance à laquelle l’immense Antoine Bourseiller, acteur, auteur et metteur en scène, directeur de théâtre et d’opéra a contribué en « tombant amoureux » de ce texte et qu’il voulait mettre en scène. Sa mort en 2013 ruina ce projet et mit fin à une collaboration initiée quelques années plus tôt et qui permis aux foyalaises et foyalais de voir « Pas de Prison pour le vent«  en mars 2006.

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« Vénus et Adam » texte et m.e.s. d’Alain Foix

 Jeudi 16 mars 2017 à 20h. Tropiques-Atrium

Cie Quai des Arts
Création en co-diffusion avec l’Artchipel Scène nationale de Guadeloupe
21 septembre 2001. Alors que la planète regarde les ruines fumantes des Twin Towers, le tronc d’un enfant noir, recouvert d’un short orange, est retrouvé dans la Tamise. Dépêchés sur place, l’inspecteur Ling et Jean Dumoulin, journaliste, tentent d’identifier l’origine du garçon baptisé Adam par Scotland Yard.
Le monde s’émeut, l’enquête s’étend en Allemagne, en Afrique du Sud et au Nigeria, tandis que Nelson Mandela lance un vibrant appel pour retrouver l’identité de l’enfant. La troublante Vénus Baartman, nouvelle recrue de la police scientifique, a peut-être des réponses -d’autant que le hasard- ou le destin replace dans l’actualité une autre Vénus, Hottentote, née en esclavage en 1789 et exposée dans des zoos humains en Angleterre et en France avant de finir empaillée au Musée de l’Homme.

Quels liens y a-t-il entre Adam et Vénus, archétypes modernes de la question de l’origine et du crime inaugural ?
« L’alliance d’une esthétique brillante et d’un message profondément humaniste fait des merveilles dans ce roman » – Evène

Vénus et Adam a été lue à la Comédie Française en 2005, puis publiée sous la forme d’un roman en Janvier 2007.

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« La dernière scène », texte et mise-en-scène d’Alain Foix

 A l’Atrium les 17 & 18 octobre 2013

— Par M’A—

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Écrivain, philosophe et dramaturge, Alain Foix, né en Guadeloupe, est un homme dérangeant. Et c’est tant mieux. Son théâtre « existentiel et humaniste » s’impose un impératif catégoriel, celui de ne jamais verser dans la facilité mais toujours s’imposer de penser avec une exigence éthique. Dans le combat entre existentialisme et essentialisme il est clairement du côté du premier terme. Il a d’ailleurs écrit dans Libération en 2001 un papier qui a fait date, notamment par les réactions d’incompréhension qu’il a suscité. Le titre était « Adieu négritude ». Fin lecteur de Sartre il déclare « la négritude [est] un concept opératoire qui a pour fin sa propre fin. La négritude ne peut pas exister au-delà du dépassement de cette condition-là, sinon, c’est l’essentialisme dans lequel tout est possible et d’abord le racisme. »

On trouvera l’illustration la plus récente de ce positionnent éthique dans l’écriture de la pièce qu’il nous est donnée à voir à Fort-de-France, « La dernière scène ». Dés les premières lignes il précise « « L’auteur prend, dans tout cet ouvrage, le parti, à l’encontre de la convention, d’écrire blanc ou noir, lorsqu’il s’agit de personnes, avec des minuscules.

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Vénus et Adam de Alain Foix : roman inclassable et iconoclaste

 Alain Foix, guadeloupéen, est écrivain, docteur en philosophie, directeur artistique, documentariste et consultant. Journaliste et critique de spectacles, il est également auteur d’un grand nombre d’articles et de courts essais, notamment sur l’art et le spectacle, directeur artistique et d’établissements artistiques et culturels il a notamment dirigé la scène nationale de la Guadeloupe de 1988 à 1991. Il s’est vu décerné le Premier prix Beaumarchais/ Etc_Caraïbe d’écriture théâtrale de la Caraïbe pour Vénus et Adam (2005) et Prix de la meilleure émission créole au Festival Vues d’Afrique de Montréal (1989) etc. Fort-de-France a eu la chance d’être le lieu l’an dernier  d’une création mondiale d’Antoine Bourseiller : la mise en scène de Pas de prison pour le vent une pièce écrite par Alain Foix. Il publie aujourd’hui aux Editions Galaade, Vénus et Adam.

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« Vénus et Adam » de Alain Foix

Roman inclassable et iconoclaste

 Alain Foix, guadeloupéen, est écrivain, docteur en philosophie, directeur artistique, documentariste et consultant. Journaliste et critique de spectacles, il est également auteur d’un grand nombre d’articles et de courts essais, notamment sur l’art et le spectacle, directeur artistique et d’établissements artistiques et culturels il a notamment dirigé la scène nationale de la Guadeloupe de 1988 à 1991. Il s’est vu décerné le Premier prix Beaumarchais/ Etc_Caraïbe d’écriture théâtrale de la Caraïbe pour Vénus et Adam (2005) et Prix de la meilleure émission créole au Festival Vues d’Afrique de Montréal (1989) etc. Fort-de-France a eu la chance d’être le lieu l’an dernier  d’une création mondiale d’Antoine Bourseiller : la mise en scène de Pas de prison pour le vent une pièce écrite par Alain Foix. Il publie aujourd’hui aux Editions Galaade, Vénus et Adam.

 

 

 

Résumé du livre

21 septembre 2001. Alors que la planète regarde les ruines fumantes des Twin Towers, le corps d’un enfant noir sans tête, ni bras, ni jambes, petit tronc recouvert d’un short orange, est retrouvé dans la Tamise. Dépêchés sur place, l’inspecteur Ling, expérimenté et méthodique, est Jean Windeman, journaliste se rêvant écrivain, tentent de lever l’énigme de l’origine du petit garçon baptisé Adam par Scotland Yard.

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« Pas de prison pour le vent » d’Alain Foix : hommage d’hommes de talents à des femmes admirables

 — Par Roland Sabra —


Alain Foix et la statue de Gerty Archimède à Basse-Terre

 La Martinique a de la chance mais elle ne le sait pas toujours. Elle accueillait Mardi 28 mars dans une trop grande discrétion une création mondiale d’Antoine Bourseiller : la mise en scène de Pas de prison pour le vent une pièce écrite par Alain Foix.

Antoine Bourseiller est aujourd’hui un vieux Monsieur qui a consacré toute sa vie au théâtre, à l’opéra et au cinéma. Qu’on en juge : en 1960 il reçoit le prix du Concours des Jeunes Compagnies, grâce auquel il prend la direction du Studio des Champs-Élysées. De 1960 à 1982, il est directeur de théâtre (Paris, Marseille, Orléans) et, de 1982 à 1996; il dirige l’Opéra de Nancy et de Lorraine, puis de 1994 à 2000 Les Soirées d’été de Gordes.  En 1967, invité par Jean Vilar, il avait ouvert un nouveau lieu au Festival d’Avignon, le Cloître des Carmes. Son oeuvre théâtrale est une aventure essentiellement marquée par des créations, ponctuée cependant de certaines exhumations d’œuvres classiques, telle La Marianne de Tristan Lhermitte, La mort d’Agrippine de Cyrano de Bergerac, Rodogune de Corneille, Axel de Villiers de L’Isle-Adam.

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125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

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« Au cœur de la crise, construisons l’avenir »

150 personnalités proches de la gauche ou de l’écologie, dont Olivier Faure (PS), Yannick Jadot (EELV), ou Ian Brossat (PCF) appellent dans une longue tribune à une « convention du monde commun » visant à fonder une alternative politique.

La France affronte un séisme d’une ampleur inouïe. Favorisée par la destruction de la nature, la pandémie a généré une crise économique de grande ampleur, une commotion sociale brutale, notamment pour les plus précaires, et une mise entre parenthèses du fonctionnement démocratique. Elle a révélé l’improvisation des pouvoirs publics face à cette crise majeure. L’engagement extraordinaire des soignantes et des soignants, le courage de celles et ceux qui n’ont cessé de travailler sans relâche au service de tous et le civisme de millions de personnes confinées dans des conditions difficiles appellent une reconnaissance unanime. Dès maintenant, il s’agit d’éviter le pire et de préparer l’avenir. La réparation des dégâts annoncés, la défense des libertés, l’obligation de préparer une société résiliente nécessitent de fortes dynamiques collectives. La crise confirme l’urgence radicale des grandes transitions. De cette impérieuse nécessité, faisons naître une espérance. Nous ne sommes pas condamnés à subir !

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Le 4 Février 1794 la Convention signe le décret d’abolition de l’esclavage

4 février 1794: Toussaint Louverture obligea la France à signer la première abolition de l’esclavage

— Par Alain Foix —

Le 4 Février 1794 la Convention signe le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises et confirme ainsi l’initiative à Saint-Domingue des commissaires civils Sonthonax et Polverel, contraints de le faire sous la pression du Général Toussaint Louverture et de son armée. Toussaint Louverture, ancien esclave devenu général de l’armée espagnole combattra les français jusqu’à ce qu’ils plient le genou et accordent l’abolition de l’esclavage contre son ralliement à la France pour combattre les Anglais qui assiègent Saint-Domingue.

Toussaint Louverture deviendra alors général français puis gouverneur de l’île après que le commissaire Sonthonax ait été obligé de rentrer en France où il fut fait prisonnier et manqua de passer sous la guillotine pour avoir pris cette initiative d’abolition contre le gré de la Convention un an plus tôt.

Cependant, le 4 février 1794, en présence de trois députés envoyés par le gouverneur Toussaint Louverture (un blanc, un mulâtre et un noir), la Convention signa finalement cette abolition.

Le député noir nommé Bailly parla à la tribune de la nécessité de la fraternité humaine, et l’Abbé Grégoire dirigeant, de l’association des Amis des noirs monta à son tour à la tribune et demanda que le mot fraternité soit inscrit au fronton de la république.

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Vénus et Adam

Par Selim Lander

Tous les grands prix Beaumarchais/ETC-Caraïbe ne se ressemblent pas : telle était la réflexion que l’on pouvait se faire en assistant pendant deux longues heures à la pièce d’Alain Foix (lauréat du prix 2004) qui mêle l’enquête policière et journalistique, la romance interraciale, les rites sanguinaires, la Tamise, Scotland Yard, le panthéon yoruba, la mythologie grecque, The Times, Libération et les dissections d’une médecin légiste à l’esclavage, à la vénus hottentote et aux saumons qui remontent les rivières. Non qu’on soit contre les mélanges de genres, au contraire, mais ici tout cela nous a paru plaqué et artificiel. On cherche – pardon, nous avons cherché – en effet vainement dans la pièce « l’alliance d’une esthétique brillante profondément humaniste [qui] fait merveille dans le roman [tiré de la pièce] » d’après le site Evène. (1)

Loin de briller, en effet, les dialogues ont semblé surtout plats et les bons mots désolants. On s’excuse ici auprès du lecteur, il faudrait en citer au moins un de ces bons mots mais, trop accablé par ce que nous étions en train de voir et d’entendre, nous n’en retînmes aucun.

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« Lear… conte à rebours » : au jeu du qui est qui et qui dit quoi?

— Par Roland Sabra —

lear_conte_a_rebours-22008. Bernard Bloch monte Le « Ciel est vide », un texte d‘Alain Foix. La pièce convoque deux drames shakespeariens, celui de la jalousie avec Othello et celui du ressentiment avec Shylock. Deux comédiens dans les loges d’un théâtre bavardent en attendant de monter sur scène. Cinéma, télévision et théâtre, non seulement comme comédiens mais aussi comme metteurs en scène, leur expérience, plus que trentenaire, et leurs talents sont avérés, attestés. Est-ce Shylock ? Est-ce Othello ? On ne sait. mais au détour de la conversation qui porte naturellement sur Shakespeare une phrase est lancée : « J’aimerai bien faire un Roi Lear !» Moi aussi dit l’autre ! Ces deux-là sont des conteurs. Shylock, Hassane Kassi Kouyaté, héritier d’un longue famille de griots qu’on ne présente plus et Shylock, Philippe Dormoy, grand récitant, chanteur, passionné de musique, respecté par ses pairs, viennent de conclure un pacte qui les mènera tout d’abord aux pays des « sacs à paroles » comme le disait joliment Cheikh Hamidou Kane, le grand griot moderne du Sénégal. De cette rencontre va naître une hybridation entre conte et théâtre qui loin d’être une fusion, un amalgame, un salmigondis, va au contraire à partir d’identités conservées et affirmées, questionner l’un et l’autre au cœur même de leur fondements.

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Question de peau? Question de politique !

question_de_peauResponsabilité scientifique : Sylvie Chalaye

La saison théâtrale a été marquée par de vives polémiques autour de la « diversité » sur les scènes françaises. Depuis les manifestations liées à l’installation performance de Brett Bailey le débat s’est poursuivi avec la table ronde organisée au Théâtre de la Colline pour promouvoir le programme 1er Acte. Notre laboratoire s’interroge depuis longtemps sur la place accordée aux créativités afrocontemporaines dans la culture française. C’est dans le sillon de cette actualité que nous organisons notre Université d’été en Avignon en partenariat avec le Festival Off, la Compagnie Rualité et la Chapelle du Verbe Incarné.

La société française est largement polychrome, mais cette variété  des carnations et bien peu représentée sur les plateaux des théâtres nationaux et subventionnés par l’Etat. Les acteurs noirs sont nombreux et créatifs, néanmoins leur présence dans le paysage théâtral français reste invisible. Pour que la créativité des Afrodescendants fasse l’actualité, il faut qu’un événement soit associé à « leur condition », alors l’institution théâtrale rend hommage aux Antillais et aux Africains de France, on monte Les Nègres de Genet ou La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire, histoire d’avoir un beau panel d’acteurs noirs, ou encore on décide de traiter du fait colonial et de l’esclavage et on convoque un événement commémoratif et dénonciateur avec son lot d’Afrodescendants en vedette et sans oublier les invitations festivalières à l’Afrique lointaine pour dépayser les spectateurs avec ses violences génocidaires, ses guerres, sa misère endémiques et ses rêves migratoires.

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Exhibit B :« Censurer, c’est donner raison à toute censure »

— Par Alain Foix —

alain_foix-2Le point de vue d’Alain Foix, écrivain, philosophe, dramaturge, metteur en scène et scénariste français né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).

«On me dit : “Fais attention en sortant, ils cassent la gueule aux Noirs venus voir Exhibit B !” Je passe barrières et CRS, et m’engouffre dans la foule qui manifeste. Une femme m’interpelle :

– Comment c’est ?

– Pas de quoi fouetter un chat noir. Je développe et l’incite à voir par elle-même. Bientôt se forme un cercle mitigé de curieux et d’hostiles. On me tend un micro et je décris l’installation.

– On met des Noirs en cage ! crie quelqu’un. – Non, ce sont les spectateurs qui sont en cage. Cette installation dénonce ce qu’elle présente. Une œuvre est par nature critiquable. Mais la censurer, c’est donner raison à toute censure.

On me pose une foule de questions, dont on n’attend pas la réponse. Et celle qui devait venir vient : “Est-ce que Dieudonné, c’est de l’art ?” Un artiste, j’aurais répondu oui, c’est son statut. Mais derrière le mot “art”, se cache un abîme de malentendus, et je devine la question non posée : “On interdit Dieudonné et on pose un cordon de CRS devant un spectacle qui malmène l’image du Noir.

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Marronnage et poétique contemporaines – Avignon 2014

marronnageMarronnage et poétique contemporaines
Sorbonne Nouvelle – Paris 3
L’université d’été des théâtres d’outremer en Avignon

20-22 juillet 2014

organisée par le laboratoire SeFeA avec le soutien de la Région Guadeloupe en partenariat avec Le Festival Off, La Chapelle du Verbe Incarné, et le Théâtre des Halles
les 20 et 22 juillet 2014
Responsabilité scientifique : Sylvie Chalaye, directrice du laboratoire SeFeA
Coordination : Pénélope Dechaufour et Axel Artheron
1er volet, le 20 juillet à la Chapelle du Verbe Incarné
Afrique, terre de retour ?
Conçue autour de Maryse Condé, la fabuleuse romancière qui a écrit Ségou et que la programmation du TOMA 2014 met à l’honneur, entre La vie sans fard et La faute à La vie, cette rencontre interrogera les liens complexes, paradoxaux, voire inconscients que les identités diasporiques entretiennent avec l’Afrique. Terre de retour ? Terre de fantasmes ? Territoire d’amputation mémorielle… Nous évoquerons les enjeux des multiples détours amenant les corps afrodescendants à tendre inéluctablement vers une Afrique appréhendée comme la terre promise du recouvrement de soi. De l’intime au collectif, nous verrons comment les créateurs d’aujourd’hui bousculent le motif du « retour » vers la terre des origines ancestrales.

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Le cycle de la vie d’un joli rocher

Rocky le petit rocher par Alain Foix, illustré par Nikol—

rocky_petit_rocherUne vie de rocher, n’est pas ce que l’on croit, surtout quand on a pour mère une belle montagne appelée la Dame Blanche et Ia Terre pour grand-mère. À 7 millions d’années, Rocky était encore ieune, tout luste accroché à un plissement de la robe de sa mère. Seulement Rocky s’ennuyait, sans bouger sur sa pente. Heureusement, le réchauffement climatique vint et lui permit de décourrir une lolie roche qui glissait lentement au milieu d’un grand glacier blanc. Ce fut un vrai coup de foudre. Erose était son nom. Il mit du temps, 3 ou 4 siècles, peut-être plus, à la retrouver. Le vent et l’érosion l’aidèrent à se détacher de sa mère. « Va et suis ta pente.» lui soufflait le vent. Que d’émotion quand il commença à rouler et quand il retrouva la robe scintillante d’Erose qui baignait dans
l’eau claire. Un vrai choc qui les fit rouler ensemble longtemps, très longtemps. Quand ils s’arrêtèrent, ils se rendirent compte qu’ils avaient tous les deux maigri et qu’autour d’eux des milliers de petits galets roulaient dans le courant.

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Bien d’autres soufrières

— Par Alain Foix —

aime_cesaire-9_300Un homme, un homme seul, un athlète. Silence. Il avance. Une présence, une puissance. Il fait front. Seul. Il affronte ce silence qu’il impose. Il s’amasse et les planches sous ses pieds se rassemblent et la scène d’Odéon est un surf et la salle une vague qui se cambre, se retient et son souffle arrêté et le temps sous le verbe s’épaissit. C’est Césaire qui chevauche Jacques Martial. C’est Martial qui subjugue l’Odéon. Déferlantes de mots, cataractes du verbe, c’est un fleuve qui déborde de son lit. C’est un Nil dont Césaire est la source. Bords et débords, sacs et ressacs, flux et reflux, des mots lumières, des mots cheval au galop. Bombardements. Et c’est Toussaint Louverture, et c’est le roi Christophe, et c’est Nelson Mandela et Martin Luther King et ce vieux noir râblé, ratatiné sur son siège d’autocar et plié sous le fouet d’un mépris millénaire et toute la négraille qui se dresse, nuée. Nuée ardente aux bouches noires des soufrières, et au cœur des montagnes des oubliés du monde, la forge d’Héphaïstos sous les mots de Césaire martèle la « lance de nuit » d’une belle poésie.

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« Le traitement réservé à Danièle Obono est une offense faite aux femmes, à toutes les femmes »

— Collectif —

Pour la philosophe Martine de Gaudemar, qui est à l’initiative d’un texte signé par plus de 60 intellectuels, enseignants, artistes…, l’article de« Valeurs actuelles », avec pour héroïne « de fiction » la députée française, est une humiliation de sa personne en ce qu’il la renvoie à un destin de soumission qui serait « naturel ».

Tribune. Sous couleur de fiction, la députée (La France insoumise) de la République Danièle Obono a été victime d’un traitement ignoble de la part du magazine Valeurs actuelles dans un article non signé [dans son numéro du 27 août]. Le fait d’être représentée en esclave noire enchaînée, collier de fer au cou, porte atteinte à la dignité de la personne humaine.

Les propos tenus par Danièle Obono, que certains peuvent réprouver, ne doivent pas servir de prétexte pour refuser la solidarité avec la victime d’un traitement infâme. Il peut y avoir désaccord politique. Mais aucun différend politique ne saurait justifier un traitement qui porte atteinte à l’image de la personne humaine. Mettre ce traitement ignominieux au compte de celui ou de celle qui le subit n’est pas mieux que d’incriminer les vêtements portés par la victime d’un viol.

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