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Kanata : Le Théâtre du Soleil, les Premières Nations et la blanchité

Depuis le 15 décembre dernier, le spectacle Kanata. Épisode 1 la controverse est joué à la Cartoucherie à Paris. Pour la première fois, Ariane Mnouchkine a laissé les rênes de sa troupe le Théâtre du Soleil à un autre dramaturge : le Québécois Robert Lepage. Cette pièce dont le titre est le nom en langue Wendat du Canada (et non le nom « ancien » comme le présente le dossier de presse) a pour ambition de retracer l’histoire du Canada à travers celle des Premières Nations. Parce qu’il questionne l’appropriation culturelle et la démarche collaborative, et parce qu’il a été maintenu en France après avoir été annulé au Canada, ce spectacle est symptomatique d’un débat brûlant ici aussi : comment et où arrivera-t-on à créer en assumant les dynamiques d’oppressions, pour mieux les abattre ?
Retour sur une polémique

Si le premier volet (il y en aura trois) du spectacle Kanata s’intitule « controverse » c’est en réaction à la polémique dans laquelle s’est retrouvé le spectacle, l’été dernier, alors qu’Ariane Mnouchkine et Robert Lepage annonçaient sa représentation. Robert Lepage était alors sous le feu des critiques à cause de son spectacle SLÀV.

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« Une chambre en Inde » une création du Théâtre du soleil

— Par Michèle Bigot —

une_chambre_en_indeDirigée par Ariane Mnouchkine en harmonie avec Hélène Cixoux

musique de Jean-Jacques Lemêtre

Avec la participation d’une troupe généreuse où collaborent les comédiens de la troupe du Soleil et ceux qui viennent d’horizons divers (où domine la culture de l’Inde: Kalaimamani Purisai Kannappa Sambandan Thambiran), Ariane nous offre son dernier spectacle, nouvelle mouture de la veine universaliste où trouvent leur place l’Europe toute entière et tous les siècles, mais aussi l’Inde, Kaboul et le Cambodge.

Création collective au sens plein du terme, énergie du collectif et de l’improvisation puissamment maîtrisée. Une vision globale harmonise cette diversité : celle d’un rêve plein de fantasmagories colorée, mais aussi celle du cauchemar, des viols, des explosions, attentats et autres meurtres de masse.

Tout se passe en Inde, dans la chambre où essaie de dormir Cornélia. Dans cette chambre c’est le monde entier qui s’engouffre, à la faveur des rêves, des visions, des visites, des échanges téléphoniques, à l’instar de la Chambre de Jacob de Virginia Woolf. C’est le lieu intime qui devient commun, l’espace où chacun peut transiter de la quête personnelle au drame collectif.

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Le Théâtre du Soleil, utopie durable et flamboyante

theatre_du_soleilUtopie. Le mot a disparu, sinon des dictionnaires, du moins des esprits contemporains, inquiets ou désenchantés. Depuis un demi-siècle et la création du Théâtre du Soleil par Ariane Mnouchkine, c’est bien, pourtant, ce qui résiste dans cette Cartoucherie magique, nichée au milieu du bois de Vincennes : une utopie concrète, durable, flamboyante.

Comment a-t-elle tenu, cette troupe qui n’a jamais voulu rentrer dans le carcan du théâtre public à la française, et qui est cependant l’une des principales ambassadrices de notre culture à l’étranger ? Où puise-t-elle sa longévité, sa créativité, son irrésistible capacité à attirer de jeunes acteurs du monde entier, prêts à faire le voyage de Vincennes pour participer à cette odyssée théâtrale ?

D’abord dans la ténacité et la foi d’une femme exceptionnelle, Ariane Mnouchkine.

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« La petite fille que le soleil avait brûlée », d’Andrise Pierre, m.e.s. Rita Ravier

Mardi 5 novembre à 19h |Terre d’Arts | Parc de Tivoli

« La petite fille que le soleil avait brûlée » d’Andrise Pierre est une pièce de théâtre qui explore la violence patriarcale, la culture du viol et le silence imposé aux femmes dans une société fortement marquée par des traditions répressives. Le texte raconte le retour d’une nièce, qui revient dans son pays natal pour faire une demande particulière à sa tante Yole : porter sa robe de mariée lors de son propre mariage. Cependant, cette robe, tachée de sang et déchirée, ouvre la porte à une réflexion sur la vie de Yole, son histoire personnelle et les stigmates d’une société qui soumet les femmes à une oppression constante.

Lire aussi : Belle rencontre avec les textes d’Andrise Pierre, à Tivoli — Par Roland Sabra —

À travers les souvenirs de Yole et les témoignages de son entourage, la pièce met en lumière les conséquences de la domination masculine et des violences sexuelles, souvent banalisées ou ignorées dans le discours social. La métaphore de la robe de mariée devient ainsi un symbole de malheur, de souffrance et d’emprisonnement dans des codes sociaux qui étouffent la liberté des femmes.

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Première mise en scène de l’album « Mon Général Soleil » de Kebert Bastien

— Par Renel Exentus —

Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, laquelle vient de célébrer son cinquantième anniversaire de naissance, est un véritable lieu de créations artistiques à Montréal. Dans cet espace, plusieurs artistes conçoivent et présentent leurs œuvres dont la plupart sont de grande valeur. Après la performance, au début de l’année, des artistes en résidence Cindy Belotte et Mithra Rabel en danse, Alix Noel Gerry (Ali-X) en musique1, la soirée du 22 juillet 2023 a été l’occasion pour le talentueux musicien Kebert Bastien (Keb) de se produire. Après avoir été le coup de cœur du jury-musique l’année dernière, Keb a présenté au public montréalais la première mise en scène de son dernier album « Mon General Soleil, Mon Kammoken». Comme dans le cas de la pièce de Jesika de Faubert Bolivar et de l’Opéra de David Bontemps2, le public a accueilli avec enthousiasme la première adaptation au théâtre de l’album de Kebert Bastien.

Keb n’est pas à ses débuts en musique puisqu’il a déjà à son actif cinq (5) album en moins neuf (9) ans3.

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Prix RFI Théâtre 2023: les douze textes présélectionnés de la 10e édition

Autrices et auteurs francophones sont toujours au rendez-vous avec un nombre important de textes envoyés suite à l’appel à candidatures du printemps. 135 textes venus de 25 pays ont été soumis au comité de lecture avec une forte présence des auteurs de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Benin et d’Haïti. Et toujours davantage d’autrices ! Elles étaient 15 % à déposer un texte en 2022, elles sont 22 % cette année, lors de la dixième édition. Leur présence renouvelle, à n’en pas douter, les grilles de lecture, posant sur les structures sociales et la situation politique de chaque pays un regard neuf et agissant. Le nom du ou de la lauréat(e) du Prix RFI Théâtre 2023 sera annoncé le dimanche 24 septembre et le prix remis à Limoges, dans le cadre du festival Zébrures d’automne. 

Ce théâtre, vivant et adressé, entend porter sur la scène les débats qui traversent notre époque, avec, au centre, un vrai questionnement sur le statut de la parole : entre d’une part la puissance du verbe, la nécessité de dire et de dépasser l’interdit et d’autre part le mutisme comme arme de protestation ou marque de la violence subie.

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« Soleil Ô », un film de Med Hodo

Mercredi 19 avril à 18h30
Tropiques Atrium – Salle Case à Vents
Tarif 3€
Soleil Ô
CINÉCLUB : MED HONDO
France-Mauritanie – 1973 / 1h 38 /
Drame
De : Med Hondo
Avec : Robert Liensol, Théo Legitimus, Bernard Fresson

Synopsis:
Un immigré africain en quête de travail, découvre les aspérités de la « Douce France », le racisme de ses habitants, le désintérêt des syndicats et l’indifférence des dignitaires africains qui vivent à Paris, au pays de « nos ancêtres les Gaulois ».
Un cri de révolte contre toutes les formes d’oppression, la colonisation et toutes ses séquelles politiques, économiques et sociales ainsi qu’une violente dénonciation des fantoches installés au pouvoir dans beaucoup de pays d’Afrique par la bourgeoisie française.

La presse en parle :
Africultures
Tourné avec un maigre budget, accueilli contradictoirement par la critique, distribué plusieurs années après, ce film trace le portrait d’un immigré noir qui monte à Paris « au pays de ses ancêtres les Gaulois ». Ce film-manifeste dénonce une nouvelle forme d’esclavage : l’immigré essaie désespérément de trouver un travail, un logement, mais doit faire face à l’indifférence, le rejet, l’humiliation.

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Contes et Théâtre au jardin

Samedi 17 Septembre 2022 à 18h Le Lamentin

« CONTES ET THÉÂTRE AU JARDIN« 

Public: Adultes et à partir de 15 ans

Lieu: 60 impasse des Lauriers – Bois Carré – Le Lamentin

Concert avec Bambouman (Laurent Phénis) & Théâtre « Les yeux dorés de Rose » avec Jean l’OcéanCie Car’Avan

Avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique

Apportez chaise, ti-banc, coussin,…

Entrée: Adultes : 10€ – Moins de 18 ans : 5€

Sur réservation au 06 96 40 35 46

*****

Bambouman

Né à Paris d’une mère métropolitaine et d’un Père Martiniquais Laurent Phenis est métis . Déjà tout petit bercé par le jazz le blues la soul il aime la musique.

Artiste Autodidacte complètement éclectique il prend plaisir à jouer tous styles de musiques.Multi instrumentiste, il commence par la batterie jouant dans divers groupes de rock puis suivent la guitare et la basse Très jeune il compose ses premières chansons et part à l’aventure sur sa route de musicien.

Très jeune il compose ses premières chansons et part à l’aventure sur sa route de musicien.

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Si le théâtre, c’est du mentir, c’est aussi du mentir vrai.

Première édition du Festival Jamais Lu Caraïbe. Soir de clôture.

À contre-courant NOS LARMES !

Texte d’Emmelyne Octavie, mise en lecture par Soleil Launière.

—Par Widad Amra —

La flèche à droite, inter-îles. Bassin de Radoub. Le port de Fort-de-France. Salle D, ils ont dit.

J’y suis. Il y a du monde. Ticket ! Scan. On y est. C’est une salle de départ et d’arrivée, et ce soir aussi salle de théâtre. Des textes jamais lus. L’espace est conséquent. Au fond, une estrade, des spots. Des installations sommaires sur des palettes. Quelques coussins. Bar à droite. Des visages que je connais. Des saluts. Des copains. Les gens sont joyeux de se retrouver. Je suis joyeuse, moi aussi. Enfin, du théâtre ! C’est le troisième jour de cet étonnant festival. De ce fabuleux festival. Un partenariat Montréal- Fort-de-France. Une rencontre autour d’une même passion : le théâtre et d’une même langue, celle de Molière qui fête ses quatre-cents-ans, et de Baudelaire, dont c’est le bicentenaire. Une rencontre en francophonie. C’est le soir de clôture. Avec une nouvelle mise en lecture d’un texte jamais lu.

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« Le petit peuple de la brume » par le Théâtre du Papyrus

Samedi 26 mars 17 h Tropiques– Atrium

À partir de 4 ans
Prix du Ministre de l’Enseignement fondamental et Coup de foudre de la presse aux Rencontres de Théâtre Jeune Public de Huy 2002.

Synopsis :
Après quelques pas dans le brouillard, nous allons découvrir un pays étrange envahi par une brume incessante qui obscurcit le ciel au point que le soleil ne transparaît jamais. Il y règne un froid glacial. Toute vie semble impossible. D’autant plus qu’apparemment tout a brûlé.
Mais en y regardant mieux et avec un peu d’imagination… !!!
Le petit peuple de la brume est toujours là. Les habitants ont abandonné leur village pour se réfugier dans des trous afin de résister au froid.
Mais qui est responsable de ce climat malsain ? D’où vient ce feu qui a tout détruit et comment l’apprivoiser pour qu’il réchauffe enfin le pays et ses habitants ?

Équipe de création
Bernard Chemin, Julie Chemin, Gaëlle Clark, Didier de Neck, Emmanuel Fardeau, Christine Flasschoen, Caio Gaïarsa, Marie Kersten, Jérôme Lagrange, Anne-Marie Loop, Denis M’Punga.

Équipe de mise-en-scène
Bernard Chemin, Didier de Neck, Emmanuel Fardeau, Caio Gaïarsa

Scénographie et marionnettes
Christine Flasschoen

Aide à la création du décor
Guy Carbonnelle, Céline Robaszynski, Olivier Waterkeyn

Régie générale
Roger Verhoven

Distribution
Bernard Chemin, Denis M’Punga, Christine Flasschoen et Fred Postiau

 

Le petit peuple de la brume from Théâtre du papyrus on Vimeo.

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« L’oeil se noie », une pièce de théâtre de Frantz Fanon

Mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire

Nous connaissons le médecin, nous connaissons l’homme engagé, nous connaissons l’essayiste mais connaissons nous le dramaturge ?
Ce mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire
Venez découvrir ou redécouvrir « L’oeil se noie » de Frantz Fanon
Avec Anne Alex Psyché ; Virgil Venance; Charly Lerandy
Lecture dirigée par José Exelis
Entrée libre ; passe sanitaire obligatoire

Réservation obligatoire https://my.weezevent.com/loeil-se-noie-de-frantz-fanon-1

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Une salle. Une fenêtre. Une porte.
La porte donne sur un couloir obscur. La fenêtre sur jardin où s’amusent des fleurs en robe courte. Un épais rideau de velours. Un canapé. Un fauteuil. Une table. Dans un coin, un tableau de Wifredo Lam.
Sur un coussin, un chat noir aveugle.
François est assis aux pieds de Ginette. Au lever du rideau, il la regarde intensément.
François : amant de Ginette.
Ginette
Lucien : frère aîné de François.
Un serviteur aveugle.
L’éclairage doit être métallique. Si possible, un jeu intelligent de lumières doit rendre :
Lucien visant (on ne sait jamais quoi, Ginette peut-être) : couleur étain ;
Ginette absorbée (son visage doit perdre toute lourdeur humaine) : couleur goutte de pluie ;
François absorbant : couleur papier buvard neuf.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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L’Haïtien Jean D’Amérique, lauréat du prix RFI Théâtre 2021 pour «Opéra poussière»

« Moi, j’ai un style, des mots et j’essaie de raconter mon époque, parce que c’est maintenant ou jamais. » À 26 ans, l’écrivain haïtien Jean D’Amérique reçoit ce dimanche 26 septembre le prix RFI Théâtre 2021 pour sa pièce « Opéra poussière ». Une résurrection puissante et poétique de la résistante anticolonialiste haïtienne Sanite Bélair, assassinée par les colons français en 1802.

Son geste favori ? Le poing levé vers le ciel. Jean d’Amérique avoue être comme les personnages de ses textes : « toujours en révolte, contre tout, contre moi-même, contre la société, contre le monde ». Mais, quelques heures avant de recevoir le prix RFI Théâtre 2021 à l’occasion du festival Les Zébrures d’automne des Francophonies à Limoges, le futur lauréat s’assoit calmement avec nous et se montre détendu, voire souriant. « Je suis très heureux de recevoir ce prix. C’est magnifique. J’ai candidaté plusieurs fois et à deux reprises j’ai été finaliste. Cette année, je l’ai, c’est super. »

« Haïti envoie des morts tous les jours »

Pour Jean d’Amérique, l’écriture semble être un sport de combat où il n’y aura pas de survivant.

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Théâtre : la mairie de Paris au secours du « Lavoir Moderne Parisien »

Frankétienne : « Le théâtre est un espoir de lumières pour les peuples que l’on maintient dans les ténèbres. »
Emmanuel Vilsaint : « Nous n’oublierons jamais que le théâtre est célébration de vie avant toute autre chose. »

Ancien lavoir de la fin du 19ème siècle, Le Lavoir Moderne Parisien est devenu un théâtre en 1986 et reste à ce jour l’unique théâtre du quartier populaire de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Depuis sa création, il a été un lieu de culture et de rencontres artistiques pluri-disciplinaires, avec une orientation fortement marquée vers les jeunes auteurs. Ses murs ont accueilli de nombreux talents, tels Joël Pommerat, Valère Novarina, Koffi Kwahulé, Hubert Koundé, Maïmouna Gueye, Mathieu Boogaerts, Abd Al Malik, Youssou N’Dour, Alain Mabanckou, Les têtes raides… 

Le Lavoir Moderne Parisien est un lieu dédié à la création contemporaine, résolument ancré sur son quartier. Son pari est de faire confiance aux jeunes compagnies, de promouvoir et de produire des formes et des écritures nouvelles. C’est un petit théâtre actif, mais qui vit « dans la tourmente depuis années ».

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Résister toujours, sur le front du théâtre

« Les esprits sans culture et sans lumières qui ne connaissent d’autres objets de leur estime que le crédit, la puissance et l’argent, sont bien éloignés de soupçonner même qu’on doive quelque égard aux talents, et qu’il y ait du déshonneur à les outrager ». (Jean-Jacques Rousseau)

La Nuit des Molières 2020

À quand une cérémonie qui brillerait par son inventivité, son intelligence, sa subtilité ? Qui nous tiendrait éveillé dans notre canapé, nous mettrait des paillettes dans le regard et du baume au cœur ? Une fête arc-en-ciel, qui nous donnerait envie de nous précipiter dès le jour venu aux guichets des théâtres ? Faisons un rêve… Ou disons-le avec les mots de Niels Arestrup, meilleur comédien dans un spectacle privé pour « Rouge », joute verbale entre le peintre Rothko et son assistant. « Je n’aime pas parler. Je ne voudrais pas être top chiant. Je rêve d’une fête du théâtre sans compétition, hiérarchie ou rendement. ».

 

Journal « Le Monde » :

La 32e Nuit des Molières devait être, selon ses organisateurs, une soirée « pour réveiller » le monde du théâtre, un « message d’espoir » pour un secteur à l’arrêt depuis le quinze mars.

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La BnF et le CNRS lancent un site et un podcast sur la dimension sonore du théâtre

— par Guillemette de Préval —
Grâce à un méticuleux travail d’archives, la Bibliothèque nationale de France (BnF) et le Centre national de recherche scientifique (CNRS) viennent de lancer le site « entendre le théâtre » ainsi qu’une série de podcasts. Un passionnant voyage sonore à travers le XXe siècle

Au théâtre, on en prend plein les yeux. L’expression, en apparence naïve, révèle pourtant qu’on minimise souvent la dimension sonore de la scène dramatique. De ce constat est né, il y a une dizaine d’années, le projet d’un vaste programme de recherche sur l’acoustique au théâtre entre la BnF et le CNRS.

« Au théâtre, la dimension sonore est multiple, expose Joël Huthwohl, directeur du département des arts du spectacle de la BnF. On pense bien sûr à la voix des acteurs et chacune à son histoire. Elles varient en fonction des accents. Il y a les voix parlées, les voix chantées… Mais le théâtre, c’est aussi de la musique, des bruitages, le bruit des spectateurs, le bruit des pas sur la scène… Or, à tout cela, on ne fait pas beaucoup attention.

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Pour sa 7ème édition, Cap Excellence en Théâtre a pris son envol.

— Par Scarlett Jesus —

Sans se départir véritablement des orientations qui furent celles, il y a près de vingt ans, de Téyat Zabym, il semble bien que cette 7ème édition de Cap excellence en Théâtre affiche son ambition. Celle de se positionner sur le plan international, tout en maintenant le cap d’une thématique inchangée : creuser, afficher et défendre « nos identités théâtrales ». Un « envol » que suggère l’oiseau multicolore choisi pour figurer sur l’affiche, et qui déploie ses ailes.

Mais quelles sont-elles ces « identités théâtrales » ? Une lecture attentive du programme permet-elle d’en saisir la spécificité ?

Deux spectacles, respectivement à l’ouverture et à la clôture du festival, donnés tous deux gratuitement dans ce tout nouveau complexe socio-culturel Félix Proto des Abymes (pas encore inauguré officiellement), en dessinent les contours. D’un côté, un « Chaltouné a lespwa », que propose Textes en Paroles, avec le concours d’Esther Myrtil (deux figures majeures du théâtre en Guadeloupe), mêle la poésie des mots à la gestuelle des corps. De l’autre, un panel de cinq humoristes est proposé aux familles et à un public populaire, moins familiarisé avec le « théâtre d’auteur ».

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Ariane Mnouchkine : “Les happenings identitaires passeront, pas le théâtre”

— Propos recueillis par Nedjma Van Egmond —

La fondatrice du Théâtre du Soleil défend bec et ongles la liberté artistique et appelle à la résistance.

Marianne : Comment avez-vous réagi à l’appel au boycott de la pièce les Suppliantes à la Sorbonne, quelques mois après la polémique autour de Kanata, de Robert Lepage, au Théâtre du Soleil, qui retrace l’histoire du Canada ?
Ariane Mnouchkine : Il faut distinguer ce qui s’est passé autour de ces deux pièces. Kanata a suscité des débats très virulents, et de la part de quelques-uns des violences verbales, mais ni menaces ni violences physiques. Ce sont les réseaux sociaux qui se sont enflammés. Les autochtones, eux, n’ont jamais vraiment demandé l’interdiction de la pièce. Ils réclamaient juste quelque chose d’impossible : que de vrais autochtones jouent le rôle des autochtones au Théâtre du Soleil. Ce fut un débat pénible, éprouvant, mais absolument pas la violence inacceptable que la Sorbonne a pu connaître.

Les mêmes mécanismes de pensée ont conduit à ces deux événements…

Évidemment, c’est la même idéologie. Une idéologie encore plus prégnante, violente, totalitaire et à eet de censure dans les pays anglo-saxons.

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« Soleil couchant », quand l’homme est astre qui s’éteint

— par Janine Bailly —

Si son existence est attestée dès l’Antiquité, d’abord dans des cérémonies religieuses puis comme accessoire de spectacle, la marionnette est devenue aujourd’hui un personnage de théâtre à part entière. Parce qu’elle a toujours fasciné non seulement les enfants mais aussi les grands, en cela qu’elle est une figurine, une figure animée créée à notre propre image, elle s’est vue à son tour imitée par l’homme, dans certaines mises en scène où l’acteur adopte son maintien et ses mouvements.

De cette ambiguïté, dans Soleil Couchant Alain Moreau se joue, acteur de chair et d’os mais aussi marionnette dont le vêtement l’habille, à qui il prête ses jambes et ses bras, l’un chargé d’en manipuler la tête, l’autre destiné aux gestes de la vie à accomplir. Par cette manipulation à vue, et qui reste minimaliste en raison de l’âge supposé du personnage joué, le comédien et son double pourront au fil du récit se rejoindre, entrer en connivence, l’un buvant la bière que l’autre lui tend, comme aussi tous deux respirent émus le parfum de ce que l’on suppose être châle, ou vêtement d’une épouse disparue.

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Les Impromptus de treize heures au théâtre de Bussang

— par Janine Bailly —

L’impromptu est un genre théâtral qui se doit d’être spontané et éphémère. L’impromptu est aussi quelque chose que l’on fait « sur le champ, sans préméditation ». Est-ce le hasard seul qui a voulu que se nomment « Impromptus » les manifestations courtes offertes à treize heures, au jour le jour, dont on ne connaît pas par avance le programme et qui se donnent sur le podium à l’ombre des arbres, ou dans la petite salle nommée Salle Camille (en souvenir de l’épouse de Maurice Pottecher créateur du lieu) ? Ou faut-il y voir une connivence avec la troupe de Gwenaël Morin venue de Lyon nous donner Les Molière de Vitez ? On sait aussi de Molière L’impromptu de Versailles, petite comédie qu’il écrivit à la demande pressante du roi, Molière qui dans Les Précieuses Ridicules fait dire à Cathos que « L’impromptu est justement la pierre de touche de l’esprit ». Des Impromptus proposés au début de ce mois d’août, je n’ai pu voir hélas qu’un seul film et assister à une seule rencontre.

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Sur les tréteaux du Maroni, un théâtre d’émancipation

 La nuit des rois le 5 mai 2017 à 20h Tropiques-Atrium

— Par Rosa Moussaoui —
La compagnie KS and Co s’est installée il y a dix ans en Guyane, dans l’ancien bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Elle a donné corps au théâtre école Kokolampoe, ancré dans les cultures et les langues d’Amazonie.

Pas de doute, il n’y a pas plus bel endroit que le théâtre pour donner sens aux secousses qui ébranlent et refaçonnent les communautés humaines. Entre les cases de l’ancien bagne de Saint-Laurent du Maroni, à l’ombre du gigantesque manguier que la brise du soir échappée du fleuve fait murmurer, s’invente, sur les planches et dans les luttes, une autre Guyane. La compagnie KS and Co, née en 1993 de la rencontre avec le cinquième studio du Théâtre d’art de Moscou, créé par Konstantin Stanislavski, s’est ancrée là voilà bientôt dix ans. Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci, venu, lui, du Théâtre de la Soif nouvelle d’Aimé Césaire, y bâtissent patiemment une utopie, celle d’un théâtre école ouvert aux cultures du fleuve Maroni, aux multiples communautés qui peuplent l’orée de la forêt amazonienne.

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Des damnés sous le soleil des Amériques

— Par Joël Din —
Texte adressé par Alfred Alexandre et paru sur le site 97land.com

Leeward et Hilaire, deux anciens passeurs (de clandestins), alcooliques et toxicomanes, sur une presqu’île (la commune de Trinité en Martinique est citée une fois), ruminaient leur solitude et leur peu glorieux passé dans un hôtel minable que le premier avait acheté pour ses vieux jours. Mais Bahia surgit, un matin, sur le rivage, avec une robe à paillettes et « ses mille et folles nattes d’algues tressées », épousant « la courbure féminine des vagues ondoyant sous les soleils humides après la pluie ».

LE BAR DES AMERIQUES,  roman-poème paru en 2016, (Editions Mémoire d’encrier), a stupéfié les participants de la soirée littéraire de l’ASCODELA. C’est un brûlot sans concession,  une bouteille contenant un liquide acide jetée à la mer, un témoignage d’une radicalité définitive, une « littérature des cicatrices ». Les îles de cet univers géographique particulier sont bafouées tout autant que les corps et les âmes. Clandestins, migrants, ou natifs, « ivres comme à la mer, une bouteille en la dérive », paraissent condamnés à une longue drive des esprits, «  d’autant plus folle qu’elle était condamnée à ne jamais vouloir se nommer elle-même ».

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Festival Kanoas : temps dédié au théâtre de la Caraïbe en Île de France

11, 12 & 13 novembre 2016

festival_kanoasAu-delà des silences, le Festival KANOAS résonne comme une porte ouverte sur l’espérance et la rencontre d’un monde beau à venir.

Kanoas est inspiré du nom que les Arawaks donnaient aux embarcations qui leur permettaient de naviguer d’île en île.
Il se nourrit des pulsations sélectives qui font la Caraïbe; il porte la trace et le devenir, engendre la forme, le rire, le verbe… il transcende les pleurs pour en faire un bouquet sans porte ni frontière.
Le Festival KANOAS est notre invitation à goûter le privilège de la connivence que les artistes extirpent du chaos.
Jean-Michel MARTIAL
Le Festival Kanoas invite les arts vivants de la Caraïbe et du monde à voyager jusqu’à vous.
En cette année 2016, ils nous viennent de Cuba, de la Guadeloupe et de la Martinique, des Comores, de Mayotte, mais aussi de Montpellier ou de Paris…
Une programmation foisonnante où se mêlent contes, danses, lectures et théâtre dans un esprit de rencontre, d’ouverture et de partage.
Au-delà des limites et des frontières, nous transcendons les différences pour le plaisir de l’ailleurs et de la découverte.

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« Marche » en ouverture de Cap Excellence théâtre 2016

Guadeloupe Festival

marche— Par Roland Sabra —

Marche, rituel théâtral d’avant le coucher du soleil d’après le texte de Christian Petr dans une mise en scène de Serge Barbuscia.

Les dieux de la pluie ne l’ont pas permis. Lundi soir, Chac, Tlaloc, Cocijo et consorts ont conjugués leurs efforts pour interrompre le rituel, place des  martyrs de la liberté  à Pointe-à-Pitre. La troupe emmenée par Serge Barbuscia est revenue le mardi matin à 11 h, le soleil au mitan du ciel, dans le ronronnement des marteaux-piqueurs et le bruit-blanc de la ville affairée à ne pas vouloir entendre, à ne pas vouloir voir celui dont on allait nous parler.

Il est né de l’observation par Christian Petr, d’un homme d’une quarantaine d’année arrivé par un matin de printemps Place des Corps Saints dans la Cité des Papes, avec pour seul bagage un sac de couchage et qui va s’y installer, sans rien dire à personne, sans jamais qu’un mot ne soit prononcé, pendant six ans. Il vivra, est-ce le mot ?, de denrées ramassées dans les poubelles, de quelques aumônes parcimonieusement accordées, blotti sous les porches clos des immeubles, accroupi et adossé aux façades murées des bâtisses anonymes, faisant six pas, jamais plus, s’arrêtant immobile un instant, puis six autres pas suivis d’un nouvel arrêt.

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« Romyo & Julie » : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais

— Par Roland Sabra —

romyo_&_julie-0« Des actions contre nature produisent des désordres contre nature. »
William Shakespeare ; Macbeth (1605)

Disons le tout net de Roméo et Juliette il ne reste pas grand chose dans « Romyo & Julie » que nous présente Hervé Deluge, mais vraiment pas grand chose. Les rares traces de Shakespeare que l’on trouve dans le texte viennent d’autres œuvres de l’homme de Stratford-upon-Avon, de Hamlet déclarant à Ophélia « Doute que les astres soient de flammes, doute que le soleil tourne, doute de la vérité même, mais jamais ne doute que je t’aime » ou de la célèbre tirade de Shylock du Marchand de Venise :   « Un Juif n’a-t-il pas des yeux ? Un Juif n’a-t-il pas des mains… » par exemple. Il y a aussi du Jean-Paul Sartre, celui qui écrit “L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. ». Il y a aussi un petite pique gratuite à l’encontre de « Tous créoles » et encore un « Touche pas la femme blanche » de Marco Ferreri .

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